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Université de Ouagadougou : Bientôt le ménage ?

Publié le jeudi 14 février 2013 à 00h39min

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Université de Ouagadougou : Bientôt le ménage ?

« L’Université de Ouagadougou connaît particulièrement, depuis l’année académique 2010-2011, des problèmes récurrents qui retiennent notre attention. Il est impératif que des solutions, les meilleures, soient appliquées pour remédier à cette situation persistante ». Ces propos ont été tenus, le mercredi 30 janvier 2013, par le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, lors de sa Déclaration de politique générale (DPG) devant l’Assemblée nationale. A sa prise de fonction en octobre 2012, le nouveau président de l’Université de Ouagadougou (UO), Pr Karifa Bayo, n’avait pas dit le contraire, parlant même de « turbulence » dans ce temple du savoir. Plus que les autres universités publiques qui connaissent aussi des difficultés, l’UO, qui a formé autant de cadres pour le Burkina, va mal.

Très mal. Les grèves à répétition, qui s’appuient sur des revendications plus ou moins fondées, ont fini par faire perdre la face à la « maison- mère ». Si ce n’est pas l’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB), l’Association nationale des étudiants du Burkina (ANEB) ou les autres syndicats estudiantins qui montent au créneau pour réclamer de meilleures conditions d’études, c’est le Syndicat national autonome des enseignants-chercheurs (SYNADEC) qui exige un meilleur statut pour la corporation.
Le Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS) qui n’est pas en reste, dénonce, entre autres, les effectifs pléthoriques et la non-prise en compte de certaines indemnités. Les étudiants veulent plus d’infrastructures, des repas de qualité, des enseignants en nombre suffisant, etc.

Autant que faire se peut, ils ruminent encore, à tort ou à raison, l’érection d’une clôture et l’institution du Service de sécurité des universités (SSU) au sein du campus de Ouagadougou. Les enseignants, eux, demandent, parmi tant d’autres doléances, plus de considération sur le plan salarial et des meilleures conditions de recherche. Ces luttes justifiées, de part et d’autre, ne sont pourtant pas sans influence négative sur le déroulement des années académiques à l’UO. Les grèves, les protestations et les conflits larvés privent les étudiants, ceux-là même qui constituent l’avenir de la nation, de « précieuses » heures de cours. Etalés dans le temps, les mouvements d’humeur perturbent dangereusement les cours et rendent difficile l’application du calendrier universitaire.

Conséquence : les promotions se chevauchent au grand désarroi de tous. Malgré la recherche de solutions durables par les autorités administratives et politiques, le problème est passé du stade conjoncturel au stade structurel. Les années se suivent et se ressemblent à l’UO, avec leur lot de grèves aux nombreuses conséquences. Notre confrère « Le Journal du Jeudi », raillant la situation, a même laissé entendre que les troubles constituaient désormais la « normalité ». Plus qu’un cliché, le problème de l’UO affecte sa réputation. En 2011, et selon un classement, l’UO a dégringolé de la 42e à la 65e place dans le top 100 des universités africaines.

Même si elle a encore de quoi s’enorgueillir d’être la deuxième université après celle de Dakar parmi les pays francophones. Quoiqu’il en soit, le problème de l’UO inquiète le Premier ministre, qui compte travailler à y remédier. « Afin de rétablir la normalité des années universitaires, j’engagerai, d’urgence, un processus de concertation avec tous les acteurs au terme duquel des mesures fortes et susceptibles de résoudre définitivement la question universitaire seront annoncées à la nation », a-t-il promis dans sa DPG. Aussi, les recommandations des travaux du comité ad hoc de réflexion sur l’université burkinabè et les résultats attendus des Etats généraux de l’enseignement supérieur, prévus en mai 2013, lui seront-ils d’un apport capital ? Déjà, l’une des solutions aux écueils de l’UO, semble indiquer Luc Adolphe Tiao, pourrait être l’invalidation d’une année académique. Une « douloureuse » et « courageuse » décision qu’il faudrait pendre, si cela s’avère être le moyen pour ramener les choses à l’ordre.

Kader Patrick KARANTAO (stkaderonline@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 14 février 2013 à 10:12, par Naby En réponse à : Université de Ouagadougou : Bientôt le ménage ?

    Il nous reste une seule solution au problème des universités burkinabé c’est d’invalider une année uniniversitaire et je pense également à un eveil de conscience collective de chaque burkinabé. J’en appel le ministre des enseignement secondaire et supérieur à jeter un regard suur la qualité des enseignants du secondaire et les parents à revoire la copie de leur manière d’éduquer car l’école ne peut pas remplacer les parents.

    • Le 14 février 2013 à 16:33, par ALTERNANCE 2015 En réponse à : Université de Ouagadougou : Bientôt le ménage ?

      JE PENSE PLUTOT QU’ON DEVRAIT PARLER D’ANNEE BLANCHE ET NON D’ANNEE INVALIDEE QUI BRIMERAIT INJUSTEMENT BCP D’ETUDIANT. JE RESTE CONVAINCU QUE C’EST LA MEILLEURE OPTION PR NORMALISER L’UO.

  • Le 14 février 2013 à 11:49 En réponse à : Université de Ouagadougou : Bientôt le ménage ?

    Est-ce que les enfants du Premier Ministre sont scolarisés à l’UO ? Bien sûr que NON. Alors les discours pompeux et vaseux ne peuvent résoudre ces problèmes. Les déclarations de politique générale non plus. Et encore moins les états génraux.Les problèmes de l’UO sont d’ordre structurel. Il faut avoir été formé pour ça. Or, le Premier Ministre est désigné par qui on sait et ni l’un, ni l’autre n’ont la science pour sortir l’UO de sa torpeur. De plus, le Premier Ministre est complètement embrigadé dans une cage et ne peut faire ce qu’il veut avec les personnes compétentes qui peuvent aider à sortir l’UO de ses problèmes récurrents. Et c’est tout le pays qui va ressentir d’ici une vingtaine d’années. Vous verrez.

  • Le 14 février 2013 à 11:59, par Citoyen En réponse à : Université de Ouagadougou : Bientôt le ménage ?

    Vous utilisez un classement de 2011 alors que nous sommes en 2013 ! L’UO n’est plus dans le top 100 des universités africaines depuis 2012 !

  • Le 14 février 2013 à 15:31, par Tarkoundi En réponse à : Université de Ouagadougou : Bientôt le ménage ?

    Invalider l’année n’est pas la solution. Réfléchissez bien avant de prendre une telle décision. Il faut une meilleure organisation des cours (professeurs-étudiants) pour rattraper le retard. Nous voyons des étudiants qui font quatre à cinq semaines sans cours, comme quoi rien n’a été programmé, la faute revient à qui ? que font les professeurs ? ou il a t-il manque de professeurs ? Ce sont les enfants des pauvres qui en souffrent, ne ruiner pas les enfants.

  • Le 14 février 2013 à 16:16, par Le SAGE En réponse à : Université de Ouagadougou : Bientôt le ménage ?

    Cette situation a l’UO dure depuis bien avant 2011.le principal responsable est l’autorité administrative et surtout nous les parents par notre silence.

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