LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Retour des Etalons : « S’ils étaient rentrés avec le trophée, vous auriez vu ce que vous n’avez jamais vu »

Publié le mardi 12 février 2013 à 23h53min

PARTAGER :                          
 Retour des Etalons : « S’ils étaient rentrés avec le trophée, vous auriez vu ce que vous n’avez jamais vu »

Les supporters n’ont pas marchandé leur présence hier lundi 11 février 2013 à l’aéroport international de Ouagadougou pour accueillir les Etalons. Dans une ambiance survoltée, ils ont fait le spectacle en attendant l’arrivée de leurs champions qu’ils ont accueillis en véritables héros.

« Je suis plein de joie ce soir. Je me disais qu’avec la défaite en finale, le moral des gens seraient en berne. Mais je me rends compte que ce n’est pas le cas ». Ces mots sont d’Abdallah Sanou, un supporter qui attend depuis 16 heures le retour du Onze national. Tout excité, le torse nu, culotte verte et le corps entièrement peint aux couleurs nationales, il se confond à la foule d’innombrables anonymes massés tout le long de la voie longeant l’aéroport de Ouagadougou, bloquant même la circulation sur cette artère de la ville. « S’ils étaient rentrés avec le trophée, vous auriez vu ce que vous n’avez jamais vu », crie un homme s’adonnant à tours acrobatiques sur sa moto.

Dans la nuit tombante, le dénominateur commun de la plupart des supporters se résume aux couleurs nationales, qui en casquette, qui en maillot, qui drapé entièrement du drapeau… Animation tous azimuts et danses dans la foule, coups de sifflets, tam tam, vuvuzela, klaxon de véhicules, c’est le tintamarre complet. Au son d’une castagnette jouée par un supporter, Ramatou Tassembédo née Belem esquisse des pas de warba (danse traditionnelle). « Je suis spécialement venue pour accueillir les Etalons, raconte-t-elle. Les enfants ont produit un jeu remarquable à la Can. Depuis 1998, où les Etalons étaient allés en demi-finale, nous n’avions plus vécu de telles émotions », assure celle-là même qui est venue avec toute sa famille à bord d’un pick-up.

A quelques pas d’elle, Bernard Koudougou manifeste aussi sa joie, à sa manière. Un tissu blanc recouvre la vitre arrière de son véhicule. On y voit un dessin qui représente un cavalier, drapeau en main, galopant sur un aigle (Super eagles) et frappé du message « Allez les champions. Etalons ya victoire ». « Nous étions était persuadés que les Etalons allaient nous ramener la Coupe mais ce n’est pas bien grave. Je suis très ému, je ne sais quoi dire », arrive-t-il tout juste à articuler.

Il est 19h et toujours pas d’avion en vue. La détermination des supporters qui ont les yeux rivés sur la bâtisse dont l’enseigne lumineuse affiche continuellement « Aéroport international Ouagadougou », n’est pas du tout entamée. Le vieux Abdouramane Zoungrana, malgré une barbe blanche laissant présager de son âge, fait des va-et-vient avec une débauche d’énergie à en revendre, sifflet en bouche. « Nous sommes si contents d’eux que, malgré la fatigue, nous ne bougerons pas d’un iota jusqu’à ce qu’ils arrivent. Même si on doit passer toute la nuit ! » déclare-t-il. C’est finalement peu avant 19h30 que le vols spécial en provenance d’Afrique du Sud se posera.

A 20h05 enfin, les Etalons sortent du parking sous un tonnerre d’applaudissements et de vrombissements des motos. Le cortège s’ébranle. Véhicules, motos, vélo, tricycles, chevaux et même piétons s’élancent à sa suite pour une parade à travers les artères de la Capitale burkinabè. Ce n’est qu’autour de minuit que l’équipe national rejoindra son hôtel.

Les Etalons, faut-il le rappeler, ont fait un parcours inédit en finissant vice-champions d’Afrique à la Coupe d’Afrique des Nations 2013 qui s’est jouée en Afrique du Sud du 19 janvier au 10 février dernier. Ils ont été décorés ce jour même, 12 février, au stade du 4 août où un concert gratuit est donné en leur honneur.

Guy Yaméogo (collaborateur)

Fasozine

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?