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Didier Bergounhoux : passionné de photos et d’Afrique

Publié le jeudi 23 décembre 2004 à 11h24min

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Didier Bergounhoux est photographe professionnel indépendant, qui pratique la "boite à images" depuis l’âge de quinze ans.

Après des études de botanique, puis un diplôme d’éducateur spécialisé et l’animation d’ateliers photographiques avec des enfants autistes, il décide en 1985 de travailler en tant que photographe indépendant.

La photographie de publicité qui est sa spécialité pendant plusieurs années le lasse, et très attiré par le continent Africain, il pose les pieds pour la première fois au Burkina Faso en février 1997. Depuis cette date il a effectué 23 séjours, au Burkina mais aussi au Mali et en Côte d’ivoire.

Vous êtes coauteur de deux ouvrages qui viennent d’être publiés sur la problématique de l’eau au Burkina et au Mali, pouvez-vous nous les présenter ?

J’ai commencé ce travail il y à 5 ans. Des séjours dans le nord du Burkina, parfois dans des conditions très difficiles m’ont permis de mesurer le courage des populations pour qui l’approvisionnement en eau est une véritable galère. Les robinets que l’on tourne et l’eau qui jaillit en tant, en tant qu’européens, nous y sommes tellement habitués, et même dans les villes africaines, qu’on à tendance à oublier qu’à quelques kilomètres à peine, l’eau, il faut aller la chercher.
Ces ouvrages sont en premier lieu un hommage au courage des hommes et des femmes de ces régions.

Et puis c’est aussi une autre manière de montrer "l’Afrique". Le discours misérabiliste sur les africains qu’on entend souvent aussi bien dans les médias que dans la rue m’exaspère, alors j’essaie modestement d’illustrer la réalité...

Comment est né le projet de ces ouvrages ?

La Société des eaux de Paris m’a contacté pour choisir dans ma photothèque des images illustrant un livret destiné aux écoles du Mali. En discutant avec eux, j’ai compris que leurs actions de coopération avec le Mali étaient bien réfléchies et que leurs intentions étaient nobles, avec de surcroît une réelle connaissance du terrain, des acteurs institutionnels et des populations.

Je travaillais déjà sur ce sujet et j’ai donc proposé à la directrice de la communication de continuer ce travail sur l’eau avec leur appui financier. Ce sont eux qui m’ont proposé de faire ces livres, au début j’étais plutôt opposé à cette idée et puis en parlant avec des amis Burkinabè et Maliens, en pensant aussi à mes amis Bozos et à ceux de Gorom et des villages autour, j’ai dit d’accord on y va.

Quels sont vos centres d’intérêt ?

L’image bien sur, cinématographique et photographique.J’ai le bonheur de conjuguer ma passion pour l’image et pour le continent africain en travaillant de temps en temps sur des longs-métrages africains. C’est magique car tout est dans le champ de la caméra, mais surtout dans le hors-champ !!!

Y a-t-il des difficultés particulières pour un photographe français à travailler en Afrique ?

Je ne peux parler que des pays que je connais en Afrique de l’ouest...Mais je pense qu’on est accueilli partout dans le monde comme on se présente. Je ne suis pas un paparazzi ni un bouffeur de pellicules, de ces photographes qui shootent 50 images sur un sujet. Cela veut dire que je prends mon temps, je n’arrive jamais dans un village bardé de boîtiers, j’utilise des appareils plutôt discrets, je travaille près des gens, jamais avec un téléobjectif et si je sens par un regard, un geste, que l’appareil devient une violence pour l’autre, alors je le remets dans le sac.

Je ne suis pas là pour " voler " mais pour comprendre, apprendre, pour témoigner si je peux, faire rêver aussi des gens ailleurs qui n’ont pas les moyens ou l’occasion de voyager.

Quels sont vos meilleurs souvenirs ?

En Afrique ? C’est une question difficile, ça veut dire aussi qu’il y en a beaucoup ! Des soirées chez des amis au village, des sourires d’enfants, discuter avec un vieux sous un manguier, çà fait un peu carte postale !

Puisque le sujet c’est l’eau, après une panne de voiture et de longues heures sans boire en mars 99 dans le nord, enfin arrivé dans un village, une femme m’a tendu une calebasse d’eau fraîche juste tirée d’un canari, çà c’est un merveilleux souvenir et peut-être aussi le pourquoi de ces livres, une manière de dire merci.

C. Paré
Lefaso.net


Burkina Faso - Les paradoxes de l’eau
Didier Bergounhoux, Rinaldo Depagne
Edition Garde-Temps
80 pages
16 €
ISBN : 2-913545-37-8

En librairie février 2005
Format : 21 x 21 cm, 80 pages quadri

Préface de Richard Bohringer

En ce mois de mai, Ouagadougou a la pépie. Les habitants croulent sous une chaleur implacable. Le barrage n° 2 est à sec. Il faut faire entre cinq et huit kilomètres à pied, deux fois par jour, pour aller puiser un peu d’eau... Deux semaines plus tard, en juin, le même barrage menace d’inonder tout un quartier.

Au Burkina Faso, les pluies sont capricieuses. Il en tombe une cinquantaine par an, inégalement réparties dans le temps et dans l’espace. Orages et averses se concentrent sur quatre mois, de juin à septembre. Au Burkina, l’eau, c’est toujours trop ou pas assez.

Commander

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