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La royauté Gan : Le référentiel culturel d’une ethnie discrète

Publié le vendredi 8 février 2013 à 15h33min

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La royauté Gan : Le référentiel culturel  d’une ethnie discrète

Les Gan occupent essentiellement les communes rurales de Loropéni et de Guigbè dans la province de Poni dont le Chef-lieu est Gaoua. Ils constituent une société pyramidale et matriarcale guidée par un pouvoir royal solidement bâti. Avec le protocole Koffi Farma du 29è détenteur de ce pouvoir royal, nous en savons un peu plus sur l’origine de cette ethnie, sur la transmission du pouvoir royal et sur le sanctuaire des Rois Gan.

Du Ghana, les Gan se sont d’abord installés à Gaoua, autrefois appelé Ganwèra (route des Gan) où quelques années après, la femme du Roi Kelmoro est décédée. Et comme chez les Gan tout décès a une explication qu’il faut rechercher auprès des esprits, il a été révélé que le décès de la Reine était dû au fait que les Gan n’étaient pas encore à leur destination ; il fallait donc progresser. Cette progression s’est opérée vers l’ouest, à une quinzaine de kilomètres de Gaoua. Là également, et ce quelques années après, un autre décès, et pas des moindres, celui du guide, du Roi lui-même.

Trois mois après ce décès, il fallait introniser son successeur ; et les conditions pour accéder au trône sont : être issu d’une famille princière, jouir de toutes ses facultés physiques et mentales, et avoir un âge compris entre 45 et 50 ans (autrefois).

Le collège des Anciens choisit parmi cinq princes. Mais aucun prince ne remplissait ces conditions pour succéder au Roi Kelmoro. Et c’est à une princesse du nom de Farma Kandon qu’est revenu le trône. Après son intronisation, elle réorganisa le Royaume et fit chercher par son chef de terre, une localité propice à l’épanouissement durable des Gan. C’est ainsi que l’actuel fief, Obiré (village) a été identifié et où ont d’abord été implantés tous les emblèmes de la royauté, ensuite l’occupation effective par les Gan.

La succession de la Reine Farma Kandon s’est opérée suivant les conditions sus-indiquées, avec cependant un assouplissement tenant à l’âge du candidat à l’occupation du trône. Et le candidat choisi dispose d’un mois pour se préparer ; à l’issue de cette préparation, il reçoit le symbole (bracelet jaune) de la royauté, acquiert des puissances à des endroits précis et suit trois mois durant, l’apprentissage de l’exercice du pouvoir auprès du chef de clan qui est le dépositaire des symboles de la royauté.

Chez les Gan, une fois devenu Roi (à vie), l’on hérite des femmes et enfants de son prédécesseur, et de son vivant, son nom n’est plus à prononcer. L’actuel, le 29è de la dynastie Gan, a une dizaine de femmes et une soixantaine d’enfants. Il est assisté de 12 ministres et d’autres notabilités, le chef de clan jouant le rôle du président de l’Assemblée nationale comme dans un Etat démocratique. Il est le garant des traditions gan et travaille à la pacification des rapports sociaux.

Les sanctuaires des Rois Gan

Chaque Roi Gan doit ériger la mémoire de son prédécesseur au niveau du sanctuaire. Et cela a commencé avec l’érection par le Reine Farma Kandon, de la mémoire du premier Farma Kelmoro décédé au cours de la marche des Gan vers leur actuel fief qu’est le village d’Obiré, situé dans la Commune rurale de Loropéni. Il s’agit d’édifices abritant la statuette des défunts Rois ; le corps étant enterré dans un cimetière spécial.

Le sanctuaire des Rois Gan constitue une véritable merveille touristique, mais surtout une source intarissable d’inspiration pour les Gan.

Koffi Farma raconte qu’il eut un Roi sanguinaire qui a non seulement intégré dans la famille princière une fille qui l’aurait aidé à survivre ( à la surprise de ses sujets) à une grave maladie, mais aussi fait créer un deuxième sanctuaire pour accueillir la mémoire des Rois issus de la famille de cette fille intégrée.

Fulbert Paré

Lefaso.net

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