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Festival Dilembu au Gulmu : Culture et changements climatiques au cœur de la 10e édition

Publié le vendredi 8 février 2013 à 14h02min

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Festival Dilembu au Gulmu : Culture et changements climatiques au cœur de la 10e édition

La 10e édition du Festival Dilembu au Gulmu (FESDIG) se tiendra du 14 au 17 février 2013 à Tiantiaka, village située à une vingtaine de kilomètres de Fada N’Gourma, la capitale de la région de l’Est. A une semaine de l’évènement, le comité d’organisation a animé une conférence de presse, le 07 février à Ouagadougou, afin de faire le point des préparatifs et présenter le programme. Tout est quasiment fin prêt. Et la fête promet d’être belle.

Tiantiaka est une bourgade située à 27 km de Fada, chef-lieu de la région de l’Est. Au cœur d’une vingtaine de villages ayant en commun les mêmes traditions et connaissant les mêmes conditions socio-économiques, cette bourgade relevant de la commune rurale de Tibga est riche d’un peu plus de 3000 âmes. Disposant d’un marché qui a lieu tous les trois jours, il s’y mène une vraie vie de village burkinabè. Et, l’Association Todiyaba pour la culture et le développement (ATCD) n’a pas trouvé meilleur site que cette bourgade pour abriter le Festival Dilembu au Gulmu (FESDIG). Mais, le temps semble lui donner raison, puisque la manifestation tient la route une décennie après. « La population a adopté le festival si bien qu’avec des moyens limités, la manifestation tient la route depuis 10 ans maintenant », s’est réjoui le directeur du FESDIG, Alfred Ouoba. La première édition a eu lieu en 2004 et l’aventure n’est pas prête de s’arrêter. Les préparatifs vont bon train pour la tenue de la 10e édition, prévue du 14 au 17 février prochain.

Dilembu ou fête des récoltes

Le FESDIG est inspiré de la fête des récoltes en pays Gulmantché. Dilembu en langue Gulmantchéma signifie : goûter le nouveau mil. Cette fête était célébrée à la fin de la saison des pluies, quand celles-ci ont été satisfaisantes et porteuses de bonnes récoltes en guise de remerciements aux ancêtres. C’était aussi l’occasion de demander la permission aux ancêtres de goûter à la nouvelle récolte. Le FESDIG se présente donc comme la version moderne de cette fête.

De la notoriété du festival

De quelques dizaines de festivaliers du Nord à ses débuts, le FESDIG devrait mobiliser cette année plusieurs centaines de festivaliers désireux de partager avec les ruraux de Tiantiaka quatre jours de Dilembu. C’est dire combien la notoriété du festival s’accroit au fil des années. Les villageois se sont appropriés l’évènement, les autorités administratives, coutumières et religieuses de la région de l’Est ont également mis la main à la patte. « Le défi maintenant, c’est de prendre une bonne place aux côtés du FESPACO, du SIAO et de la SNC comme évènement culturel de référence et de portée nationale », soutient Alfred Ouoba.

Outil de développement local

Dans cette région de l’Est du pays des hommes intègres, les traditions sont loin d’être vaincues par le modernisme importé. L’association Todiyaba pour la culture et le développement, témoin de cette réalité, a ainsi décidé depuis 2004 de porter sur les fonts baptismaux le FESDIG (Festival Dilembu au Gulmu). De sa capacité de mobilisation de ressources, de son impact en termes de promotion culturelle et de son importance sur le terrain du développement, les promoteurs de l’évènement en sont satisfaits aujourd’hui.

Outre son caractère coutumier, ce festival se veut également une opportunité de création de débouchés économiques à partir du potentiel agro-sylvo-pastoral et culturel de sorte à asseoir les fondements d’un développement local durable dans la région. En plus des bénéfices induits par l’organisation des différentes éditions, le FESDIG a contribué à améliorer le quotidien des ressortissants de Tiantiaka en réalisant des infrastructures tels que des forages et l’installation d’un groupe électrogène d’une puissance de 18 KVA.

Au programme

Cadre de prestations artistiques par excellence, le FESDIG depuis sa création a permis à plusieurs artistes nationaux d’exprimer leur art, de partager avec les locaux ce qu’ils savent faire de la musique et de repartir avec quelques « froments nourricières de la culture Gulmu ». L’objectif du FESDIG étant la valorisation du potentiel artistique, culturel et agro-sylvo-pastoral de la région, il est inscrit au programme de la 10e édition des compétitions en lutte traditionnelle, musique traditionnelle, chanson traditionnelle, art culinaire, art vestimentaire, course à dos d’âne, tir à l’arc. Il est également prévu des animations en musique traditionnelle, musique moderne, danse traditionnelle, chanson traditionnelle. Une foire agropastorale, des expositions des produits artisanaux sont également au menu de la manifestation. Déjà, on a annonce des artistes tels que Youmanli, Nama Jacky, Marie Gayéri, Dez Altino, les Playerz, Greg, Ali Veritey.... mais également des troupes traditionnelles venues de toute la région de l’Est ainsi qu’une troupe venue de la Belgique. Ce qui ne devrait agrémenter davantage le séjour des festivaliers.

Se pencher sur les changements climatiques

Pour la 10e édition, de par son thème, « développement local, culture et résilience au changement climatique », le FESDIG a choisi son parrain, en la personne du ministre de l’environnement et du développement durable, Dr Salif Ouédraogo. De l’avis des organisateurs, ce thème synchronise avec les réalités climatiques du moment et exige des acteurs du développement un regard actif et une participation sans faille au débat mondial sur les bouleversements écologiques et économiques qui en découlent.

Moussa Diallo

Lefaso.net

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