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Sauver l’école burkinabè de la « vermine » !

Publié le jeudi 7 février 2013 à 23h25min

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Sauver l’école burkinabè de la « vermine » !

Paix à l’âme de Joël Ouédraogo ! Rien qu’à penser aux circonstances de sa mort, la colère et la désolation, surtout des interrogations et des inquiétudes se mêlent. Un jeune élève en classe de 4e, au groupe scolaire St-Viateur, qui devrait célébrer ses 15 ans plein, le 28 février prochain, a été sauvagement et brutalement arraché à l’affection de ses parents, amis, camarades de classe, enseignants, etc., le 30 janvier 2013. Déplorons-le, car il est « mort pour rien » ! Vu que son crime, c’est d’être allé à l’école, ce jour-là, de vouloir suivre les cours, comme tout élève normal et consciencieux et de se retrouver devant le portail de son établissement.

Ce qui a suffi à un groupe, composé de « vermines », qui se font appelés élèves, de lui donner la mort. Car, pendant que papa et maman attendaient, comme d’habitude, le retour de leur enfant parti à l’école, ils apprennent qu’il a été frappé à la tête, avec une bouteille, par un élément de "ces soi-disant élèves", membres d’un gang qui se baptiserait « la ville du crime » et qui obligerait les élèves à observer un mouvement de grève, le 29 janvier 2013. C’est d’autant plus fâcheux, quand l’on apprend que le chef du gang, dénommé Kévin, alias Vinké Marley, un farfelu de renommée, connu et reconnu dans les établissements secondaires de Ouagadougou pour sa violence et son inintelligence, venait juste de vider le contenu de la bouteille de bière. C’est bien un élève de son état !

Qu’est-ce qui peut bien amener des élèves à une telle déviance ? Faut-il simplement et banalement accepter de mettre cette bêtise humaine sur le compte de la consommation de l’alcool, de la drogue et autres stupéfiants ? Doit-on continuer à tolérer de telles attitudes et laisser faire ces hors-la loi ? Jusqu’où le libertinage de ces inconscients s’arrêtera-t-elle ?
Ce qui est clair, il faut que de tels agissements d’élèves, qui en ont marre de l’école, cessent. C’est leur droit de détester l’école, mais ils doivent savoir que tout comme l’on ne peut pas en vouloir à un enfant qui ne veut pas aller à l’école, l’on ne saurait se permettre de compromettre l’avenir des autres, en les obligeant à déserter les classes. Il est donc temps que les uns et les autres prennent leurs responsabilités, surtout que le mal est connu. La montée de la violence dans les écoles, au Burkina Faso, saute à l’œil, ces dernières années. Des exemples existent.

Les cendres de la crise à l’Université de Koudougou, née du fait que des étudiants ont eu le culot de brutaliser un enseignant, ne se sont pas encore totalement refroidies.

Et Dieu seul sait combien de frustrations et de violences, vivent les enseignants dans les écoles. Le comble, c’est qu’au fil du temps, cela paraît normal et émeut peu, car ces délinquants appelés élèves, quand ils commettent leur forfait, trouvent des gens pour les défendre. Au non d’une certaine liberté (…), affaiblissant plus ceux qui sont chargés de dispenser le savoir. Le ministère des Enseignements secondaire et supérieur, dans un communiqué de condoléances à la famille Ouédraogo, dit en être conscient et en a fait une de ses préoccupations. « Depuis quelques années, la violence en milieu scolaire est devenue un des thèmes privilégiés de réflexion des acteurs. C’est ce qui justifie la création, en 2009, du Conseil national pour la prévention de la violence à l’école. Malheureusement, on assiste à des manifestations anarchiques, déclenchées sans autorisation, par des groupes de jeunes, pas toujours scolarisés, qui troublent la quiétude des établissements d’enseignement en agressant des personnes, en perturbant le déroulement des cours et en détruisant des biens publics et privés », note-t-on dans le communiqué.

Tous, ensemble donc, Il faut sauver l’école burkinabè de cette « vermine ». Sans hypocrisie, chacun doit se sentir interpellé et concerné. A commencer par les élèves, les étudiants, les parents d’élèves, les syndicats des enseignants, la société civile, les ONG et autres bailleurs de fonds qui accompagnent l’éducation au Burkina Faso. Il faut une réaction unanime pour contrer ce dérapage et faire en sorte que Joël Ouédraogo n’ait pas perdu la vie pour rien.

Ainsi, il faut vite un cadre de concertation, entre les universités, les lycées publics et privés, si nécessaire, y associer les élèves et étudiants, comme c’est la mode, pour prendre des mesures rigides que quiconque outrepasserait, payera au centuple. Sinon, nous sommes tous en danger et personne ne sait qui sera le suivant ou l’enfant de qui le sera ?
Et si l’on ne prend pas des mesures vigoureuses pour barrer la route à ces voyous, après les bouteilles vides et autres armes blanches, ça pourrait être le tour des fusils, capables de faire des hécatombes, comme on le vit ailleurs, à travers les médias. Même si les parents de Joël Ouédraogo disent pardonner à Kévin, alias Vinké Marley son crime, il faut le retrouver et qu’il réponde de ses actes. Le laisser, c’est encourager l’impunité et d’autres élèves à persévérer dans la violence.

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 8 février 2013 à 08:08, par Hermann En réponse à : Sauver l’école burkinabè de la « vermine » !

    Vous avez plus que raison. A force de laisser tout le monde faire ce qu’il veut, on aboutit à une situation de chaos où aucune autorité (parentale, administrative, scolaire) n’est respectée. Oui, il faut qu’on se lève et qu’on éduque nos enflants pour leur avenir, et non pour leur désirs et caprices.
    Paix à l’âme de l’innocent Ouédraogo

  • Le 8 février 2013 à 08:19, par L’africain En réponse à : Sauver l’école burkinabè de la « vermine » !

    Quoi, on ne sait pas ou se trouve ce vinké ? Qu’on le retrouve et qu’il réponde de ces actes. Mais tout cela arrive par la faute des parents. C’est la démission totale dans l’éducation des enfants, c’est la course effrénée à l’argent. Et lorsque leurs rejetons commettent des"bêtises" on se met à les défendre peu importe ce qu’ils ont fait. Tout le monde aime ses enfants mais les laissez faire tout ce qu’ils veulent ne leur rends pas service et ne signifie pas qu’on les aimes. Ces enfants n’ont plus aucun respect pour les éducateurs.
    Paix à l’âme du petit Ouédraogo

  • Le 8 février 2013 à 08:35, par tingzug En réponse à : Sauver l’école burkinabè de la « vermine » !

    Toutes mes sincères condoléances aux parents de la victime de ce crime insensé. Je te conseille Mr Ali TRAORE de ne pas parler de culot de brutalité, enseignes plutôt les uns et les autres car l’éducation de base nous manque tellement. Les parents n’ont plus le temps pour les enfants et même souvent à la maison c’est sauve qui peut. Chacun doit être civique de par ses manières et ses actes de façon à amener les autres à changer progressivement pour arriver à une société meilleure que celle-là.

  • Le 8 février 2013 à 08:45, par LE JAH En réponse à : Sauver l’école burkinabè de la « vermine » !

    Paix à l’ame du disparu.Tout ça cè parce que les élèves et les étudiants ont eu du poids d’un coté.Surtt k leurs manifestations n st plus contrecarrées.A qui la faute ???

  • Le 8 février 2013 à 09:26 En réponse à : Sauver l’école burkinabè de la « vermine » !

    Paix a l’ ame de Joeille. Mais le crime de kévin ou je ne sais n’importe quoi vinké Marley, si ce qui est di dans un journal écrit qu’il battrai de temps à autre sa propre mère, si cela est vraie j’en veu beaucoup à sa mère. Parce quand tu te rend compte du derapage à l’extreme de ton enfant, quelque soit l’amour que tu ressent pour lui, tu doit etre en mesure d’aller le denoncer au près de ceux qui peuvent t’aider à le regler. Je suis une femme je ne prie pas que cela m’arrive, mais un enfant du genre je le bani ou je le rend à la police. Mais maleuresement l’amour des meres souvent ne les amenent pas a raisonner dans ce sens. Bon te voilant avec un enfant criminel et que tu dois mlgré tout l’amour renier. paix a l’ame de Joel.

  • Le 8 février 2013 à 10:19, par Une Burkinabé de Koweit En réponse à : Sauver l’école burkinabè de la « vermine » !

    Paix a l âme de Joël Ouedraogo....
    L’impunité a trop duré a Ouagadougou...déjà a un jeune âge tu es capable de tuer un camarade élève..quand tu grandira ça sera comment ? On refuse de leur punir et ils deviennent des criminels délinquants qui errent dans la ville...qui nuisent a la quiétude de leur camardes élèves.

    Que justice soit rendue a Joël... Et que Dieu apaise les cœurs des membres de sa famille.

    • Le 8 février 2013 à 10:53, par BENE En réponse à : Sauver l’école burkinabè de la « vermine » !

      AMen mon frère ! Je n’ose imaginer la peine e la douleur des parents éplorés. Que Dieu qui est source de toute consolation, apaise leur douleur et leur donne d’aller de l’avant. Quant au meurtrier pardon, qu’il lui soit infligé une peine à la hauteur de son forfait. Parents de Joël, pardon donnez votre palabre on va faire. Il faut que cet incident serve de leçon à tous les apprentis sorciers de nos écoles.

    • Le 8 février 2013 à 11:39, par richi En réponse à : Sauver l’école burkinabè de la « vermine » !

      C’est Dieu qui pardonne et non les humains. Dent pour dent, oeuil pour oeuil. Si jamais ce groupe de criminels se retrouve libres, ce sont les amis et les parents de Joel qui vont les abattre comme des chiens. A bon entendeur salut. Trop c’est trop

  • Le 8 février 2013 à 10:38, par MAMA En réponse à : Sauver l’école burkinabè de la « vermine » !

    Bien dit ! SI les parents de Joël pardonnent, nous parents ne pardonnons pas. C’est à force de pardonner que de telles choses continuent. Allons nous continuer à pardonner et voir nos enfants devenir la cible de meurtriers ?

  • Le 8 février 2013 à 11:56, par luciole En réponse à : Sauver l’école burkinabè de la « vermine » !

    Quand on combat des structures organisées qui peuvent canaliser et encadrer les manifestations d’élèves ou d’étudiants, et bien !!!! on assiste à ce type de désordre où chacun se lève parce qu’il content décide de semer le trouble.

    Encore une fois, je répète, les associations d’élèves ou d’étudiants devraient être vue comme des partenaire par les autorité. Et vous verrez que c’est elles même qui vont s’organiser pour éviter les perturbation dans les écoles. responsabilisez les.

  • Le 8 février 2013 à 12:14, par Ibrahimo En réponse à : Sauver l’école burkinabè de la « vermine » !

    Nul ne sera à l’abri des dérives estudiantine et scolaire en vogue ces dernières année que d’aucuns pour des desseins inavoués se plaisent à soutenir et à encourager à tout bout de champs. Il est temps de mettre un terme à tout ça et chacun est interpellé.

  • Le 8 février 2013 à 12:31, par Ross En réponse à : Sauver l’école burkinabè de la « vermine » !

    Salut à tous ! je remercie l’auteur de cet article d’attirer l’attention de la population sur ce phénomène de délinquance juvénile. Cependant j’aurais souhaiter qu’il accentue son analyse sur la pomme de discorde entre ces élèves plutôt que de chercher à éveiller notre pitié ou soulever notre horreur et toucher notre cœurs.

    Il ne faut pas écrire pour faire pour ou faire pitié mais pour faire la lumière sur un fait donné. La peur, l’horreur et la pitié ne sont pas des moyens pour résoudre nos problèmes.

    L’élève a t-il été victime d’un vol commis, ou...??????????????????

    Comprendre les points de désaccord, est l’ultime moyen de porter remède à ces phénomènes de violences qui, chaque jour prennent plus d’ampleur.

    Mes condoléances à la famille éplorée !!

  • Le 8 février 2013 à 13:27, par Peter En réponse à : Sauver l’école burkinabè de la « vermine » !

    Surtout, pas d’amalgame : "Les cendres de la crise à l’Université de Koudougou, née du fait que des étudiants ont eu le culot de brutaliser un enseignant, ne se sont pas encore totalement refroidies." Cela n’a rien à voir avec le crime au St Viateur. Et je vous suggère entant que journaliste de faire une enquête sur ces violences dont sont victime le corps enseignant, à fin de documenter la question.

  • Le 10 février 2013 à 10:51, par M.Houille En réponse à : Sauver l’école burkinabè de la « vermine » !

    L’école est tombée trop bas !!!Au départ de cette déconfiture, il y a le manque d’éducation des enfants à qui on permet tout maintenant. Un enfant qui n’a aucun respect pour ses parents à la maison, quel respect peut-il avoir pour ceux qui doivent les enseigner ?Un élève de 6ème d’un établissement du centre-ouest, expulsé du cours par une prof, a passé son bras par la fenêtre pour arracher la perruque de la dame !!Il y a aussi la cupidité de certains enseignants à la recherche des heures de vacation pour beurrer leurs épinards, tolèrent les inconduites de leurs élèves.Nous sommes tous responsables ! Il faut en prendre conscience et rechercher les solutions pour sortir l’école de l’ornière !

    • Le 11 février 2013 à 08:12, par Père Achille En réponse à : Sauver l’école burkinabè de la « vermine » !

      Que par la miséricorde de Dieu, l’âme de notre bien aimé Joël OUEDRAOGO repose en paix. C’est vraiment douloureux. Nous pensions que ces genres de tueries ne pouvaient se passer qu’aux États Unis, mais hélas ! chers parents, éducateurs et autorités de ce pays, il est temps que nous ouvrions les yeux et prendre en mains la survie de nos enfants. Ces enfants sont actuellement sans repère aucun. Où allons nous ? Si on ne fait rien nous serons pire que les Etats Unis.
      J’invite tous les élèves au pèlerinage des élèves et étudiants à Yagma le samedi 23 fevrier 2013.
      Deux enseignements sont à l’Ordre du jour : 1- Comment vivre sans violence les crises que nous traversons (crise économique ou vie chère, crise scolaire ou grève) ? (A prendre en compte Civisme Citoyenneté). Conférencier Commissaire Emmanuel W ZONGO de l’Arrondissement de Sigh-Nonghin. 2- Comment réussir une année scolaire malgré les crises ? (doctrine sociale de l’Eglise) Conférencier l’Abbé Marcel NACOULMA vicaire à la paroisse universitaire de Ouagadougou. Monseigneur Léopold OUEDRAOGO, Évêque auxiliaire de Ouagadougou clôturera par une une célébration eucharistique. Nous prierons pour notre frère défunt OUEDRAOGO Joël. Père Achille LINGANI aumônier des élèves et étudiants à la paroisse saint Augustin de Bissighin

  • Le 11 février 2013 à 09:51, par languedebois En réponse à : Sauver l’école burkinabè de la « vermine » !

    Paix à l’âme de OUEDRAOGO et merci à M.Traoré pour les mots utilisés dans sa rédaction. Que la famille pardonne ou pas, comprenez que nous sommes en afrique. Mais si y a une justice laissons la faire son devoir. Aussi aux syndicats et groupements ou mouvements scolaires et estudiantins qu’ils sensibilisent leurs membres sur leurs devoirs et droits. si ya droit de grève c’est que ya droit de non-grève alors qu’ils apprennent à respecter la position ou le point de vue de tout un chacun où qu’il soit c’est ça defendre ses droits ?

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