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Au coin du palais : Enceinte suite à un viol, elle abandonne son enfant après l’accouchement

Publié le mercredi 6 février 2013 à 18h36min

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Au coin du palais : Enceinte suite à un viol, elle abandonne son enfant après l’accouchement

S.A, âgée de 17 ans, a comparu le 4 janvier pour infanticide. C’était lors des assises criminelles qui ont lieu du 1er au 6 janvier 2013 à Dedougou dans le Mouhoun. Selon les faits S.A est tombée enceinte suite à un viol. Prise de honte, S.A a décidé de se débarrasser de l’enfant qu’elle venait de mettre au monde en l’abandonnant dans un trou non profond à quelques encablures de son village. Alertés par les cris de l’enfant abandonné, des passants ont réussi à l’extraire du trou, sain et sauf. Mais le bébé rendra l’âme trois jours après. Au regard des différentes explications de l’accusé et des témoins, le parquet tout comme la défense ont estimé qu’il n’y a pas de lien entre la mort et l’abandon de l’enfant par sa mère.

Par conséquent, le parquet tenant compte des circonstances atténuantes (minorité du moment de la commission des faits, troubles psycho-sociales dues au viol) a demandé la relaxe de S .A. La cour dans sa décision a déclaré S.A coupable des faits. Elle a pris en compte les circonstances atténuantes et l’a condamnée à dix (10) ans
de prison assortis de sursis.


Même en tôle, ils écoulaient la drogue

Alors qu’ils purgeaient leurs peines à la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso (MACB) pour détention illicite de stupéfiants, B. S. et O. K. se sont arrangés pour faire circuler la "coke" dans la prison. Selon les témoignages des services de sécurité pénitentiaire, la technique de dissimulation était tellement sophistiquée « qu’il fallait être un expert pour découvrir la drogue au fond de la poche du pantalon » d’un des accusés. Les deux dealers se sont donc retrouvés devant le Tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso ce mardi 29 janvier 2012.

Le juge s’est interrogé sur le cas précis de O. K. qui, à 29 ans, a déjà passé 6 ans de sa vie derrière les barreaux pour les mêmes faits. Il a rappelé par ailleurs aux deux prévenus les dispositions du Code de la drogue qui stipule que les peines prévues en répression du délit de détention illicite de drogue (2 à 5 ans de prison) sont portées au double (c’est-à-dire 4 à 10 ans de prison) lorsque ces délits sont commis dans une maison d’arrêt et de correction. Le parquet a requis des peines d’emprisonnement d’un an pour chacun des deux coaccusés. Réquisition suivie par le Tribunal qui a condamné les deux prisonniers dealers à 12 mois de prison pour détention illicite de stupéfiants. Des peines qui viennent prolonger d’un an le séjour déjà long de B.S et O.K à la MACB.


Un prévenu inconstant dans ses propos

Le 12 janvier 2013, A.B, un maçon de 33 ans a été pris sur un chantier alors qu’il tentait de soustraire des matériaux de construction. Traduit devant le Tribunal correctionnel de Bobo pour répondre du délit de tentative de vol de fers à béton, ce prévenu s’est révélé être un véritable débatteur. Il a d’abord reconnu les faits de tentative de vol lors de l’enquête de la police, avant de les récuser devant le procureur pour ensuite les reconnaître devant le Tribunal. C’est du moins ce que l’on croyait entendre, car A. B a inventé un scénario selon lequel il a cherché plutôt à « se refugier » une nuit dans le chantier, étant en délicatesse avec son bailleur. Après tout, il a peut-être été pris pour un voleur à cause des deux précédents vols que le propriétaire a subi sur le même chantier ! L’argument a semblé convaincre le procureur du Faso. Celui-ci a soutenu qu’il était difficile de « sonder » l’intention du prévenu pour savoir s’il était allé pour voler et non pour s’abriter. Aussi a-t-il requis la relaxe pure et simple au bénéfice du doute. Mais le Tribunal n’était pas de cet avis. Il a soutenu que le prévenu, s’il voulait réellement s’abriter aurait sollicité un voisin ou se serait réfugié dans un lieu plus protégé et à l’abri du froid. Il a par conséquent requalifié les faits de tentative de vol de fers à béton en tentative de vol de matériau. A.B a donc été déclaré coupable et condamné à 6 mois de prison avec sursis.


Trahi par sa précipitation à prendre la parole

A 40 ans et père de trois enfants, M.S n’a trouvé mieux que de voler le téléphone portable de dame Kiénou. Cette dernière témoigne devant le Tribunal que le 16 janvier, pendant qu’elle était couchée dans sa chambre, elle a vu quelqu’un entrer dans sa maison pour s’emparer de son portable. Il s’agissait de M.S, un vendeur ambulant. Avant même de terminer son témoignage, le prévenu lui coupe la parole pour dire « que c’était une erreur » de sa part, reconnaissant ainsi les faits. Ce qui a eu le don d’énerver le juge. « Comment à 40 ans, on peut voler par erreur ? Vous avez bien décidé de voler précisément le portable de cette dame. Vous avez un téléphone, pourquoi ne le vendez-vous pas ? », S’est t-il indigné. Le parquet a requis la peine de 12 mois de prison avec sursis, compte tenu de son statut de délinquant primaire. Le Tribunal a estimé qu’un homme de 40 ans qui devait normalement conseiller les autres, mais qui choisit de voler des portables, ne mérite pas le sursis. Il lui a infligé la peine de 6 mois d’emprisonnement assortie d’une sévère mise en garde : « Estimez-vous heureux que la Maison d’arrêt soit pleine, nous obligeant à alléger les peines ».

Mahamadi TIEGNAN et Kamélé FAYAMA

Sidwaya

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