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Il faut le dire : Nouvelles mesures du MESS ; la concertation, avant tout

Publié le mercredi 6 février 2013 à 18h50min

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Il faut le dire : Nouvelles mesures du MESS ; la concertation, avant tout

Les systèmes éducatifs, même ceux des nations les plus avancées en la matière, sont perfectibles. Encore faut-il que les autorités en charge de la question prouvent la nécessité des nouvelles mesures qu’elles veulent y introduire. Qu’à cela ne tienne, les principaux concernés dans le processus de prise de ces décisions sont des acteurs incontournables. Pour cette dernière donne surtout, le ministère des Enseignements Secondaire et Supérieur (MESS) a appris certaines choses à ses dépens.

En effet, suite à la manifestation des élèves le 24 janvier 2013, ledit ministère est revenu sur sa décision d’imposer un sujet unique aux épreuves du BEPC et du BAC. Il a donc suspendu son application pour retourner à l’ancienne formule, reconnaissant que les syndicats et les élèves n’ont pas été consultés. Dans les mêmes conditions, le MESS a renoncé en novembre dernier, à sa nouvelle mesure de non-retrait de points aux élèves indisciplinés du secondaire pour dit-on, « mûrir la réflexion ». Pourquoi adopter des textes sans consulter les principaux concernés ? Quelle place accorde-t-on aux syndicats d’enseignants et aux élèves dans ce ministère ? Et quelle est celle du dialogue ?

A la lecture des choses, on constate que c’est la communication qui a fait défaut ici. En effet, on peut faire avaler de la quinine à une tierce personne, pour peu qu’on sache comment s’y prendre. Les plaintes et manifestations consécutives aux deux mesures suscitées, laissent clairement entrevoir que le ministère n’a pas tenu compte de l’avis des autres acteurs du système éducatif, dans la prise de ces décisions.

Le retrait de points aux élèves indisciplinés a été institué pour parer à certains dérapages des apprenants. L’annulation de cette mesure serait justifiée si aujourd’hui, il était prouvé que l’indiscipline n’existe plus dans nos lycées et collèges. Il en est de même de la désormais ancienne mesure de sujet unique aux examens. Il n’y a pas de raison que les élèves la contestent si elle pouvait réellement contribuer à améliorer les choses. Si ces mesures répondent à des besoins réels, pourquoi ne pas les leur soumettre avant de les adopter ? Loin de remettre en cause leur pertinence, il aurait été judicieux de mûrir d’abord la réflexion avant de valider ces décisions.

Ce qui est surprenant, c’est la réaction des enseignants et des élèves, suite aux mesures de non-retrait de points et de sujet unique aux examens ! Quand on sait que les enseignants, autorités, élèves, parents d’élèves, bref, les Burkinabè en général ont applaudi l’avènement de la réforme globale du système éducatif, il va de soi qu’on reconnaisse que ce système avait mal quelque part. Mais alors, pourquoi l’introduction de ces deux mesures est-elle décriée ? Il y a de quoi se poser des questions. En parlant de l’éducation, il ne s’agit pas d’un quelconque sujet. La question est sensible, parce qu’étant le pilier de tout développement qui se veut durable.

Ce serait donc un leurre que de vouloir introduire des mesures qui poseront problèmes dès leur application, ou qui contribueront à baisser le niveau des enfants déjà confrontés à ce qu’il convient d’appeler « une décadence de leur niveau d’instruction », comparativement aux générations antérieures.

Il faut le dire, l’éducation est si sensible et si capitale qu’il ne faut pas s’hasarder à lui greffer des mesures à même de faire baisser le niveau déjà faible de nos enfants.

Pour celle qu’on pense utile, l’implication de tous les acteurs est la seule solution, au risque dans le cas contraire, de revenir à la case de départ, comme cela a été le cas avec ces deux mesures.

Jean-Marie TOE (jmt16j@yahoo.fr)

Sidwaya

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