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Autant le dire… : Bongnessan peut être très fier en ce moment

Publié le lundi 4 février 2013 à 13h46min

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Autant le dire… : Bongnessan peut être très fier en ce moment

C’est ça, l’intérêt des réformes politiques que vous ne vouliez pas. Les réformes politiques et institutionnelles qui sont en cours de mise en œuvre ont déjà produit bien des effets. Si bien que ceux qui, hier les pourfendaient, refusaient d’y prendre part et qui, de ce fait faisait comprendre au peuple qu’elles ne sont faites pour que la conservation du pouvoir par les tenants actuels, sont les premiers à en bénéficier. Aussi, à l’occasion de la Déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre, ils ont eu l’occasion d’en jouir.

Et ils n’ont pas manqué l’occasion. Pour la première fois (grâce aux réformes politiques et institutionnelles), la DPG du Premier ministre est suivie de débats avec réponses et surtout de vote qui a valeur d’investiture. C’est dire que les pouvoirs du Législatif, donc des députés a été renforcé. C’est dire aussi que si l’opposition avait été forte, si elle avait remporté la majorité à l’Assemblée nationale, elle pouvait rejeter la nomination de Luc Tiao. Et Blaise Compaoré, tout président élu qu’il est, serait obligé de se trouver un autre. Peut-être même dans les rangs de la même opposition. En clair, c’est une perche qui est ainsi tendue à l’opposition afin de la stimuler davantage dans la conquête du pouvoir d’Etat.

Ce mercredi 30 janvier donc, chacun a eu le droit de parler, de dire même du n’importe quoi, allant jusqu’à injurier publiquement des Burkinabé, sans qu’on ne leur demande publiquement des explications. Tout cela grâce à la démocratie et aux réformes politiques. Ils ont eu l’occasion, à travers les minutes d’explication de leur vote, de dire tout ce qu’ils pensaient de la politique actuelle du gouvernement, et par ricochet du président Blaise Compaoré. Tout cela parce que ceux qui sont en face l’ont voulu et ont travaillé pour qu’il en soit ainsi. Avant tout cela, la proportionnelle au plus fort reste qui a permis à n’importe qui de se faire élire député et de se retrouver dans le sanctuaire de la démocratie qu’est l’Assemblée nationale a été initiée et votée par ceux qui, aujourd’hui en sont les victimes. Tout ceci, dans le seul but de permettre à l’ensemble des Burkinabé d’être représentés à l’hémicycle et de diversifier les opinions.

Bientôt ce sera la mise en place du Sénat. Cette autre institution démocratique qui regroupera en principe des personnes ressources qui, aux côtés des députés contribueront à la bonne conformité des lois et des procédures avec les réalités burkinabé. On peut bien être convaincu qu’ils seront encore nombreux, ces gens qui ne voulaient pas des reformes politiques (puisque le sénat en fait partie) mais qui ne refuseront jamais les avantages y afférents.

Bongnessan Arsène Yé, ministre d’Etat chargé des Relations avec les institutions et des Réformes politiques peut bien être heureux et même très fier en ce moment. Car, ceux qui le caricaturaient de ministre de l’article 37 sont bien ceux qui, aujourd’hui, comme hier et demain « bouffent » les fruits de son engagement et de sa ténacité à faire aboutir les réformes prônées par le président du Faso depuis décembre 2009 à Ouahigouya.

Ainsi, la démocratie burkinabé s’est renforcée avec d’autres espaces de dialogue et de débats contradictoires, sève nourricière de tout processus démocratique. En tout cas, l’histoire retiendra que c’est sous son mandat ministériel que le Faso a connu ces réformes politiques. La même histoire retiendra que c’est Luc Tiao qui a été le premier Premier ministre à vivre cet exercice à l’Assemblée nationale, avec Soungalo Ouattara comme président. Et que c’était sous la Ve législature de la IVe République.
En tout cas, les députés n’ont pas boudé cet espace. Ils en ont grandement profité quand bien même le niveau du débat politique était assez bas.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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