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Vision Express sur… : La désignation du DG de l’OMC

Publié le vendredi 1er février 2013 à 00h51min

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Vision Express sur… : La désignation du DG de l’OMC

Le 31 août 2013, se termine le mandat de Pascal Lamy, actuel Directeur général (DG) de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Conformément aux textes de l’institution, sa succession a été ouverte, neuf mois avant cette date, par une notification de la présidente du conseil général aux membres de l’OMC. Chose faite depuis le 1er novembre 2012. Et la proposition de candidatures ouverte à partir du 1er décembre 2012, soit un mois après cette notification de Elin Ostebo Johansen, présidente du conseil général de l’OMC.

Les membres ont eu un mois, du 1er au 31 décembre, pour proposer leurs candidats. A la clôture, neuf candidats étaient en lice pour succéder au Français Pascal Lamy. Il s’agit de : M. Alan John Kwadwo Kyerematen (Ghana), Mme Anabel González (Costa Rica), Mme Mari Elka Pangestu (Indonésie), M. Tim Groser (Nouvelle-Zélande), Mme Amina C. Mohamed (Kenya), M. Ahmad Thougan Hindawi (Jordanie), M. Herminio Blanco (Mexique), M. Taeho Bark (République de Corée) et M. Roberto Carvalho de Azevêdo (Brésil). Ils ont été proposés par leurs gouvernements respectifs, et ont 3 mois pour battre campagne auprès des membres de l’OMC.

Au cours de cette campagne, les textes prévoient que les candidats fassent au Conseil général, un bref exposé sur ce qu’ils envisagent pour l’OMC. L’exposé est suivi d’une séance de questions/réponses. Cet exercice qui a commencé le 29 janvier par l’audition du candidat ghanéen, doit se terminer aujourd’hui même, vendredi 31 janvier avec le candidat brésilien.

Comme on le voit, le processus de désignation du Directeur général de l’OMC peut être qualifié de démocratique, du moins dans la lettre. En effet, les procédures de désignation des directeurs généraux adoptées par le Conseil général le 10 décembre 2002, stipulent au point 13. que : « Afin que le meilleur candidat possible soit choisi pour diriger l’OMC à tout moment, les Membres seront invités à présenter des candidatures représentant leur diversité, dans toutes les régions, au cours du processus de présentation des candidatures. Lorsque, à la sélection finale, les Membres devront choisir entre des candidats également méritants, ils tiendront compte, entre autres facteurs, de l’opportunité de refléter la diversité des Membres de l’OMC dans les désignations successives au poste de Directeur général ».

Cela étant, force est de constater que dans les faits, la désignation du premier responsable d’une telle organisation se soucie peu du respect du principe démocratique ou de représentativité. La règle du plus fort l’emporte très souvent. Trop souvent même ! Même si des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour réclamer plus de représentativité dans la gouvernance mondiale. C’est peut être ce qui peut fonder l’espoir de candidats de pays jadis considérés comme marginaux. Avec deux candidats, l’Afrique est mal partie pour hisser l’un des siens sur « le toit » du commerce mondial. Les frères mexicains et brésiliens risquent aussi de se neutraliser. Le candidat indonésien risque de souffrir aussi de la méfiance généralisée de tout ce qui peut avoir une quelconque teinte islamiste. Avec leurs multiples candidats, les pays émergeants et « petits », risquent donc de disperser leurs voix. M. Tim Groser (Nouvelle-Zélande) peut se prévaloir d’être le candidat de l’occident et des pays développés. A moins que le Coréen M. Taeho Bark, en troisième larron, ne vienne leur rafler la mise.

Les tractations sont en cours. D’ici le 31 mai 2013 au plus tard, tous seront fixés sur leur sort. L’heureux élu aura 4 ans, à compter du 1er septembre 2013, pour mettre en œuvre ses promesses électorales.

Aly KONATE (alykonat@yahoo.fr)

L’Express du Faso

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