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Assemblée nationale : Prophétie réussie par Luc Tiao devant les parlementaires

Publié le jeudi 31 janvier 2013 à 00h08min

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L’Assemblée nationale a accueilli le 30 janvier 2013, le Premier ministre Luc Adolphe Tiao pour son Discours de politique générale (DPG). A cette occasion, première session extraordinaire de la nouvelle Assemblée nationale, nouveau contexte constitutionnel, le dispositif était aussi spécial.

Dès 9 heures, les usagers de l’avenue de l’Indépendance savaient que quelque chose de spécial devait se dérouler à l’Assemblée nationale. Le parking habituel a déménagé. Ni de véhicules, ni d’engins à deux roues n’étaient autorisés à y stationner. A l’entrée de l’Assemblée nationale, la cavalerie aux couleurs nationales annoncent l’événement. Dans la cour, tapis rouge et gardes pour rendre les honneurs. L’événement est solennel, car il s’agit pour le Premier ministre de dire au peuple burkinabè, à travers la représentation nationale ce que son gouvernement va faire pour son bien-être. L’événement était aussi solennel en ce sens que c’est la première fois que cette DPG va faire l’objet de vote qui vaut investiture du Premier ministre. Dans le hall, une équipe de la télévision nationale est installée pour retransmettre en direct l’événement.

A partir de 9 heures 30, le ballet des véhicules des députés, des membres du gouvernement, des corps diplomatiques et des conseillers et techniciens de départements ministériels s’est intensifié. Car l’arrivée du chef du gouvernement est prévue peu avant 10 heures, heure à laquelle la session va s’ouvrir. Tous ou presque les membres du gouvernement sont présents pour soutenir leur chef. Car, son investiture vaut la leur. A partir de 9 h 30, et ce après chaque 5 minutes, une sonnerie stridente rappelle aux députés et aux invités l’ouverture imminente de la session.

A 9 heures 55, le Premier ministre arrive. Il est accueilli par le premier vice-président, Naboho Kanidoua, qui était déjà dans le hall quelques minutes auparavant. Les deux personnalités ont le temps d’échanger quelques mots avant de s’engouffrer dans la salle des plénières. Le Premier ministre, habillé en boubou blanc sombre, bonnet bien vissé a eu le temps de saluer, la main levée les quelques personnes qui attendaient toujours dans le hall.

A 10 heures comme prévu, le président de l’Assemblée nationale, Soungalo Apollinaire Ouattara fait son entrée et s’installe au perchoir. Il procède à l’ouverture de la session par la présentation de l’ordre du jour. Le Secrétaire général de l’Assemblée vérifie la présence des députés par un appel nominatif. Avant d’appeler le Premier ministre à prendre la parole, le président précise le cadre constitutionnel dans lequel a lieu cette DPG.
En effet, conformément à l’article 63 de la Constitution, le Premier ministre présente devant l’AN, et ce, trente jours après sa nomination, sa déclaration de politique générale. « En vous adressant à la représentation nationale, c’est en même temps au peuple burkinabè que vous présentez les actions de votre gouvernement en vue de lui apporter le bien-être social, économique, culturel… dont il a besoin », a indiqué en substance le président Ouattara.

Puis, à 10 heures 13, Luc Adolphe Tiao monte à la tribune. Son discours est sur tablette numérique. Donc pas de papier. L’ambiance est bien studieuse et les députés se donnent moins à la distraction.
Dans la salle de presse, assez exiguë pour contenir les journalistes venus couvrir l’événement et où déjà la climatisation ne marche pas (elle le sera par la suite après l’intervention du directeur de la communication), les services de communication du Premier ministère distribuent la DPG sur papier, mais également en format numérique sur des disques compacts.
Au cours de son discours qui a duré une heure quinze minutes, le Premier ministre est serein. Cependant, de temps à autre, il détend l’atmosphère quand par exemple, il dit « il fait chaud », tout en retirant son bonnet pour mieux le visser.

C’est la même chose quand il a présenté la tablette sur laquelle il lisait son discours et a dit que c’est l’honorable Gilbert Noël Ouédraogo qui, quand il était au gouvernement, a encouragé son utilisation. Aussi, le Premier ministre a-t-il souhaité que chaque député puisse en disposer.
A 11 heures trente minutes, le Premier ministre clôt son discours. Le président Ouattara suspend la séance afin de permettre aux députés de préparer leurs questions. Alain Yoda, le président du groupe parlementaire CDP appelle ses camarades à la salle. Sans doute pour discipliner ses troupes et canaliser les questions.

Les autres groupes en font de même.
A 12 heures 05, « le débat général est ouvert », a informé le président Ouattara avant d’inviter « tous ceux qui voudraient prendre la parole à se faire inscrire auprès des secrétaires parlementaires sur des listes ouvertes à cet effet ». Après les inscriptions, il distribue la parole après avoir insisté auprès des députés afin qu’ils disent l’essentiel et surtout ne pas répéter ce que d’autres députés auront déjà dit. Cette séance de questions a pris deux heures 35 minutes. A 14 heures 40 minutes, la séance est de nouveau suspendue pour reprendre à 18 heures. Pour les réponses du gouvernement, mais également pour le vote.

Mountamou KANI

L’Express du Faso

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