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Niger : Le second et dernier mandat de Mamadou Tandja

Publié le jeudi 23 décembre 2004 à 07h57min

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Dans la soirée du mardi 21 décembre 2004 a eu lieu à Niamey l’investiture du président nigérien Mamadou Tandja. C’était en présence de 7 chefs d’Etat africains. Le Premier ministre Paramanga Ernest Yonli y était.

Le président nigérien Mamadou Tandja, candidat du MNSD-Nassara (Mouvement nigérien pour la société de développement), vient d’amorcer son deuxième et dernier mandat le 23 décembre 2004. conformément à la constitution nigérienne qui stipule que "le président de la République est élu pour cinq ans et est rééligible une seule fois". La veille, il a été installé officiellement dans ses fonctions par la Cour constitutionnelle pour cinq nouvelles années. La cérémonie a duré une heure au stade du général Seyni Kountché bondé de monde et en présence de sept (07) chefs d’Etat africains.

Il s’agit de Amadou Toumani Touré du Mali, Omar Bongo Odimba du Gabon, Omar El Bechir du Soudan, Ould Taya de la Mauritanie, Ganssingbè Eyadema du Togo, Olesegun Obanasanjo du Nigeria, Mathieu Kérékou du Bénin. Etait également du rendez-vous de Niamey, l’ancien président ghanéen Jerry Rawlings. Le Burkina était représenté par le Premier ministre Paramanga Ernest Yonli.

A la suite de ses invités de marque, le président Mamadou Tandja fait son entrée dans le stade à 16 h 40 sous les ovations de la population. Un imam annonce les couleurs avec des sourates du Saint Coran pendant que les membres de la Cour constitutionnelle s’installent. La prestation de serment peut commencer après les vérifications d’usage et le rappel des résultats. L’article 39 de la constitution nigérienne dispose que "Le président de la République prête serment sur le livre saint de sa confession religieuse,...".

Ainsi Mamadou Tandja de religion musulmane, la main droite sur le Coran a pris l’engagement de servir loyalement son peuple dans le respect strict de la constitution, de l’intégrité du territoire,... tout en acceptant de subir les rigueurs de la loi en cas de parjure.

Le serment bien exécuté, il reçoit une écharpe et un collier doré de la chancellerie des Ordres nigériens. La fanfare accompagne ces moments pleins d’émotions de la Nigérienne (l’Hymne national).

Un mandat sous le signe de la continuité

Le président a défini les grands axes de son nouveau mandat. Un quinquennat placé au plan international sous le signe de la continuité. "La présence à mes côtés de chefs d’Etat et de gouvernement frères et amis est une marque de confiance, d’amitié de leurs peuples respectifs à l’endroit du peuple nigérien", a-t-il souligné.

Ce qui suscite en lui "une vive émotion et une profonde reconnaissance". Avant de réaffirmer à ses hôtes sa "ferme et constante disponibilité" à appuyer tous les cadres idoines de dialogue vers un monde de paix et d’équité. "...Nous poursuivrons et intensifierons notre politique extérieure fondée sur le renforcement de l’amitié, de la fraternité et de la coopération mutuellement bénéfique avec tous les peuples épris de paix, de justice ...", a-t-il soutenu dans son message.

Au plan national, affirme le président Mamadou Tandja, l’heure est à la consolidation des acquis enregistrés au premier mandat (1999-2004). A ce titre, les chiffres sont évocateurs. Le taux de scolarisation est passé de 34,14% à 50,2% et celui de la couverture sanitaire de 47,2% à 65%. Il n’oublie pas les résultats positifs obtenus dans le secteur rural et en matière d’infrastructures.

Le plus grand acquis reste sans conteste la stabilité politique, économique et sociale que le Niger a connue avec Mamadou Tandja, constate avec fierté la Cour constitutionnelle. Pour la première fois, une législative a été menée à son terme. Et cela, depuis l’avènement de la démocratie multipartite au Niger, il y a 13 ans, n’a pas manqué de se féliciter le président Tandja. "Il s’agit là d’un pas supplémentaire dans l’enracinement d’une démocratie apaisée et dynamique", apprécie-t-il.

Vaincre la pauvreté

Loin d’être des motifs de complaisance, ces avancées significatives appellent à plus de travail. Le président nigérien entend améliorer au cours des cinq prochaines années l’accès de sa population aux services publics de base et de s’atteler à la relance et à la diversification de l’économie. La réforme du système d’enseignement nigérien avec un accent sur la formation professionnelle pour les jeunes, est inscrite dans son programme.

Dans l’optique d’un développement humain durable, le secteur rural qui occupe 85% de la population active, sera une "priorité absolue" , prévoit le président. "Notre agriculture, notre élevage et notre artisanat rural doivent non seulement nourrir ceux qui les pratiquent ou en vivent, mais aussi l’ensemble de la Nation...". Tel est le défi que le peuple nigérien se doit de relever pendant la période 2004-2009. Et pour ce faire, promet-il, les moyens conséquents seront mobilisés. Le président compte en outre sur les potentiels miniers de son pays. L’or de Semira est déjà en exploitation, le charbon de Sakadalma le sera très prochainement de même que les phosphates de Aneker et le pétrole, confie-t-il à son peuple.

Une gestion efficiente de toutes ces potentialités passe aussi par une réforme de l’administration publique et un engagement des institutions du pays. La Cour constitutionnelle, les partis politiques, la CENI, le Conseil Supérieur de la Communication, ..., notamment. Un changement qui, du reste, espère le président Mamadou Tandja, sera accompagné par les partenaires au développement à travers "une aide plus accrue et surtout plus adaptée et mieux ciblée".

Alassane KARAMA,
Envoyé spécial à Niamey


Le poids du jeu des alliances au second tour

La cérémonie d’investiture du 21 décembre 2004 intervient à l’issue du 2e tour de l’élection présidentielle qui a consacré vainqueur le président sortant Mamadou Tandja. Il a obtenu 65,53% des voix contre 34,47% pour son challenger du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) Mamadou Issouf. Le MNSD de Mamadou Tandja a reçu le soutien des leaders de l’Alliance nigérienne pour la démocratie et le progrès (ANDP), de la Convention démocratique et sociale (CDS-Rohama), du Rassemblement social pour le progrès (RDP) et du Rassemblement démocratique pour le progrès (RDP). A l’Assemblée nationale également, la mouvance présidentielle compte 88 des 113 députés.

A.K


Le premier ministre burkinabè commente l’événement

"Le premier message que nous voulons transmettre à travers cette présence du Burkina Faso et à ce niveau, est un message de fraternité au président nigérien nouvellement élu et au peuple nigérien. Parce que le Burkina et le Niger sont deux pays qui sont très liés, historiquement et culturellement. Et nous pensons qu’à des occasions comme celles-ci, le Burkina doit nécessairement marquer sa présence.

Nous sommes très heureux parce que nous avons pu constater un enthousiasme populaire autour de cet événement. Toute chose qui montre que le président de la république nigérienne a été bien élu, que le peuple nigérien est mobilisé derrière ce deuxième mandat. Et nous constatons surtout que c’est un pas en plus pour la démocratie au Niger.

Toute chose qui peut renforcer la démocratie dans un pays voisin est quelque chose qui doit être soutenu et partagé par le peuple du Burkina Faso, un peuple qui aspire fondamentalement et de façon continue à la démocratie. Donc, nous pensons que c’est une très bonne chose et pratiquement un devoir pour nous d’être présent ici pour témoigner non seulement notre amitié, mais partager les mêmes valeurs de démocratie que le Niger a en commun avec nous".

Propos receuillis par A.K

Sidwaya

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