Deux associations burkinabè faisaient partie des lauréats : le Comité de gestion villageois de Bâ dans la province de la Kossi et « Prisonniers sans frontières au Burkina ».

Lauréat ex-aequo du prix « Action de développement » avec une association équatorienne, le Comité de gestion villageois de Bâ est le partenaire local de l’association « Soba », qui signifie la grande maison en bambara. « Soba » est une association de personnes issues de l’immigration, présidée par Moussa Konaté, burkinabé résidant en France depuis de nombreuses années. Le secrétaire général, Moussa Sissoko est sénégalais, la trésorière est française ; Soba, qui ne se veut pas communautariste accueille toutes les personnes motivées quelle que soit leur nationalité.

Soba agit en partenariat avec le Comité de gestion villageois de Bâ, qui regroupe une cinquantaine de bénévoles et huit groupements villageois. Elle a été récompensée pour son action de scolarisation des enfants et des jeunes dans une zone rurale située dans le département de Djibasso, dans la province de la Kossi.

C’est en 1994 en effet que des ressortissants du département de Djibasso installés en France ont lancé le projet de construction d’une école pour le village de Bâ et les villages alentours. Le 8 janvier 1996, l’école de Bâ a été inaugurée. Elle accueille aujourd’hui 210 élèves repartis en trois classes.

Le président de Soba, Moussa Konaté s’est dit fier de recevoir ce prix : « Je remercie tous les partenaires passés et futurs, le ministère des Affaires Etrangères, les partenaires locaux et particulièrement l’Etat burkinabé, qui nous ont toujours soutenu et aidé dans nos actions. Je remercie également la Fédération des Associations franco-africaines de Développement (FAFRAD), qui nous a apporté son soutien technique.

Vous devez savoir que tout n’a pas toujours été évident, nous sommes une petite association, composée uniquement de bénévoles, à nos débuts nous avons dû nous battre pour trouver des bailleurs de fonds. Aujourd’hui, nous sommes des personnes de confiance, et ce prix salue notre courage et notre volonté de faire changer les choses. Les 15 000 € que nous recevons vont nous aider à mener à bien notre nouveau projet pour le village de Bâ, la création d’un centre de santé. » a-t-il expliqué.

La victoire de Soba a permis de mettre à l’honneur les OSIM, représentée par le Forum des Organisations de Solidarité Internationale Issues de Migrations (FORIM), organisations de migrants qui prennent de plus en plus d’importance dans le domaine de la coopération. L’ambassade du Burkina Faso a félicité l’association Soba pour son investissement constant, sa rigueur et son efficacité exemplaires dans le travail mené. Il faut rappeler que quelques semaines plus tôt, M. Konaté avait été fait chevalier de l’ordre national.

Le deuxième lauréat, « Prisonniers sans frontières au Burkina » a reçu le prix « Action de soutien à des réseaux d’échanges et de renforcements des capacités ». Prisonniers sans frontières au Burkina est la branche locale de Prisonniers sans frontière France.

C’est une association s’est fixé pour mission de contribuer à la consolidation de la démocratie et du respect des droits de l’homme en Afrique francophone (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Congo Brazzaville, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Togo) à travers la coopération avec les autorités pénitentiaires et l’encouragement de la société civile à participer activement à l’humanisation des conditions de détention. Au Burkina Faso, PRSF collabore depuis 5 ans avec l’Administration Pénitentiaire et la société civile.

Les deux lauréats ont reçu leur prix, doté de quinze mille euros des mains du Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin sous la tutelle de qui est placé le HCCI.

Créé en 1999 le HCCI a pour mission de favoriser la concertation entre les divers acteurs de la coopération internationale et de sensibiliser le public aux enjeux de cette coopération.

Le prix de la Coopération Internationale, vise à distinguer des actions exemplaires de coopération internationale conduites par tout acteur de la société civile française (associations, entreprises, syndicats, collectivités territoriales...), menée en partenariat avec des organismes publics ou privés d’un autre pays.

C. Paré