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Autant le dire… : De l’article 37, n’en faites pas votre « manger »

Publié le jeudi 24 janvier 2013 à 00h00min

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Autant le dire… : De l’article 37, n’en faites pas votre « manger »

A Ouahigouya, c’est un militant des organisations de la société civile qui crée le M37. Mouvement contre la révision de l’article 37. C’est bien et même normal, puisqu’il y a des gens qui sont farouchement contre la révision de cet article. Leur cause mérite d’être naturellement défendue. Dans le sens contraire, des jeunes demandent qu’on aille au référendum parce qu’ils sont eux, convaincus que par ce procédé, l’article sera révisé.

Si pour les premiers, le maintien de cet article en l’état empêcherait le président Blaise Compaoré actuellement en poste, de se présenter à la prochaine élection présidentielle, pour les seconds, il faut l’ouvrir, cet article afin de permettre à n’importe quel Burkinabè qui remplit les conditions d’éligibilité, y compris Blaise Compaoré, de se présenter. Les arguments des uns et des autres se valent.

Seulement, ce qu’il faut craindre, que les mêmes (les pours et les contres) n’utilisent la révision ou la non-révision de cet article-là à d’autres fins. On en a déjà vu suffisamment ici au Faso. Il y a eu des gens qui ont créé le Mouvement des amis des Laurent Gbagbo au moment où ce dernier, conduisait sa politique xénophobe à l’encontre des étrangers. Des Burkinabè rentraient chez eux sans bagages et d’autres sans leurs parents. Pendant que les drones américains, que Nicolas Sarkozy faisait larguer des armes en Libye pour soutenir les révolutionnaires de Benghazi contre Moammar Kadhafi, il se trouvait des Burkinabè qui ont créé un mouvement de soutien au Guide libyen.

Génial, non ! Pendant que la veuve Norbert Zongo et ses enfants, que les confrères de Norbert Zongo et les Burkinabè sincères réclament justice pour celui qui est devenu aujourd’hui un symbole de la lutte contre l’impunité et pour la démocratie, des Burkinabè se sont servis de son nom, honteusement, pour renforcer leur position sociale.

L’article 37, laissez-le tranquille. En son état actuel, il ne dérange personne. Puisque ceux qu’on accuse à tort ou à raison de vouloir le tripoter, n’en parlent pas. Faut-il aller jusqu’à imaginer leurs intentions et leur faire un procès ? A peine les élections législatives et municipales terminées, visiblement, certains cherchent d’autres filons, pour continuer de manger. C’est ce qu’on peut croire après cette sortie subite des uns et des autres dans la presse. Le Burkina Faso et les Burkinabè ont réellement d’autres préoccupations plus importantes et plus pressantes que les élucubrations intellectuelles de personnes en mal de reconnaissance ou tout simplement à la recherche de leur pitance.

C’est l’harmattan et naturellement on craint le retour de la méningite. La vie devient de plus en plus chère alors que le portefeuille maigrit de plus en plus. Privant ainsi le panier de la ménagère d’un contenu consistant capable de nourrir la famille. Dans les villes et les campagnes, les habitants sont à la recherche d’eau potable. Les paysans qui ont fini les récoltes, pensent déjà à la prochaine saison des pluies. Les enseignants sont débordés dans des salles de classes dont certaines contiennent 120 à 200 élèves.

Les parents d’élèves sont à la recherche de solutions en ce deuxième trimestre qui va conduire très prochainement aux examens de fin d’année. Les forces de défense et de sécurité, face à la situation qui prévaut actuellement au Mali, sont en ce moment en alerte pour nous assurer notre sécurité. Tout cela ne peut se faire que dans un climat apaisé, propice à l’imagination féconde. Alors qu’on vienne pas, pour des intérêts égoïstes, troubler la sérénité des Burkinabè qui se battent quotidiennement pour leur bien-être.

Pour votre référendum ou pour votre M37, vous pouvez bien repasser plus tard. Il y a d’autres chats plus pressants à fouetter.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 24 janvier 2013 à 07:45, par JUMEAU En réponse à : Autant le dire… : De l’article 37, n’en faites pas votre « manger »

    Votre analyse me parait exhaustive, seulement tout se tient DANS UNE DÉMOCRATIE. Ce n’est pas parce que les Burkina bè ont tant de préoccupations que parler de tout projet de révision de l"Article 37 de notre Constitution doit être un sujet tabou . A moins que votre analyse ne revête un caractère tendancieux. En plus,la liberté d’association est sacralisée par la même constitution par essence la volonté de MON GRAND PEUPLE.

  • Le 24 janvier 2013 à 08:23 En réponse à : Autant le dire… : De l’article 37, n’en faites pas votre « manger »

    Votre analyse relève d’un griotisme masqué !

  • Le 24 janvier 2013 à 08:45, par tièkadiyé En réponse à : Autant le dire… : De l’article 37, n’en faites pas votre « manger »

    Que les dirigeants du M37 viennent sur le forum donner leur adresse pour qu’on puisse les joindre. Toute initiative de ce genre, nous sommes prêts à la soutenir. Si au détour d’une bonne action les initiateurs peuvent trouver à manger, c’est tant mieux. S’ils mangent c’est que ceux qui sont derrière eux et qui font leur force les en ont permis.

    Ms du M37, publiez vite vos sites, adresse, N° pour que l’on puisse vous joindre. TOUCHE PAS A MON ARTICLE 37.

  • Le 24 janvier 2013 à 10:11, par pare En réponse à : Autant le dire… : De l’article 37, n’en faites pas votre « manger »

    le journaliste joue KANI joue à la diversion ,nous devons tous s’assoir et attendre !grave ,le fait d’evoque le sujet contre art 37 revision est bien

    • Le 24 janvier 2013 à 11:01, par droideregard En réponse à : Autant le dire… : De l’article 37, n’en faites pas votre « manger »

      C’est justement parce qu’il y a autant de préoccupations qu’il faut penser à l’alternance. Si le résultat d’un quart de siècle de travail c’est des classes bondées de 120 à 200 élèves, la vie chère et autres, il faut donner la chance à d’autres d’essayer. De ce point de vue il n’est superflu, comme vous voulez le faire croire, de parler de l’article 37. Toute initiative qui va dans le sens de décourager la modification de l’article 37 est à soutenir. Vous vous souvenez, même si comparaison n’est pas raison, le rôle du mouvement Y en a marre dans l’alternance au Sénégal. Dans le principe de l’alternance , nous ne disons pas que celui qui viendra fera mieux forcement. Mais au nom du même principe il laissera lui aussi la place à celui qui va mieux répondre aux aspiration des burkinabé.

    • Le 24 janvier 2013 à 11:17, par Verité En réponse à : Autant le dire… : De l’article 37, n’en faites pas votre « manger »

      Bonne analyse KANI. Je doute fort de la sincérité des mouvements qui se créent ça et là pour des revendications ponctuelles. La liberté d’association existe cependant. Bon vent à ce M37 !
      Mouvement ou pas mouvement si les intérêts du peuple sont menacés il agira en temps opportun. Rappelez vous de la crise socio-politique de 2011. Le peuple mobilisé comme un seul homme dans certaines villes et localités du pays a fait entendre raison aux dirigeants

  • Le 24 janvier 2013 à 10:28, par Uncitoyen En réponse à : Autant le dire… : De l’article 37, n’en faites pas votre « manger »

    éééhhh AUDRIANNE, est ce que ceux qui ont créé le M37 mange dans la même assiette que vous ? C’est plutot vous qui faites un procès d’intention aux responsables de ce mouvement. Dans la vie chacun lutte là où ça l’arrange.

  • Le 24 janvier 2013 à 10:39 En réponse à : Autant le dire… : De l’article 37, n’en faites pas votre « manger »

    Kani semble avoir la mémoire courte, la révision de l’article 37 était en débat même sur les ondes internationales, on en a parlé lors des fora sur les reformes politiques. Même en temps de crise les questions deumeurent et sont traitées. Tout ce dont Kani a parlé relève de l’avenir de même que le M37. Je me demande si Kani ne vise pas lui également des intérêts égoïtes ou même sa pitance...

  • Le 24 janvier 2013 à 11:04, par phantom En réponse à : Autant le dire… : De l’article 37, n’en faites pas votre « manger »

    Et c’est à quel moment on doit parler de l’article 37 ? Peut-on finir de résoudre tous les maux qui minent notre existence ? Je te vois venir, mais nous allons te barrer la route. C’est vous autre qui mettez le feu au pays ! VIVE le M37

  • Le 24 janvier 2013 à 11:05, par zinzin En réponse à : Autant le dire… : De l’article 37, n’en faites pas votre « manger »

    cher journaliste, mieux vaut prévenir que guérir. Chacun agit selon ses convictions

  • Le 24 janvier 2013 à 11:14, par Simpliste En réponse à : Autant le dire… : De l’article 37, n’en faites pas votre « manger »

    Touchez pas à l’article 37. A bon entendeur....

  • Le 24 janvier 2013 à 11:22, par NIRSIZA En réponse à : Autant le dire… : De l’article 37, n’en faites pas votre « manger »

    Mon gars, tu n’as rien dit. Tu penses endormir les gens pour qu’on soit surpris par la revision de l’article 37 ; c’est ça ? Tu as joué bidé. Que ce M37 se fasse connaître et qu’il donne davantage de la voix.

  • Le 24 janvier 2013 à 11:51, par Le penseur libre En réponse à : Autant le dire… : De l’article 37, n’en faites pas votre « manger »

    A la suite de cet article, je voudrais, sollennellement, le compléter en faisant une brève rétrospective de l’histoire de notre pays depuis les événements du 15 octobre 1987. Juste des dates et des faits pour convaincre les gouvernants que la révision de l’article 37 serait absolument le choix à ne pas faire pour éviter que ce que le Président Blaise COMPAORE a apporté ne s’envole comme les dictateurs de la trame d’Eyadéma, de Mobutu, de Ben Ali, de Moubarack, de Kadafi, etc etc et la liste n’est pas exahaustive. Au Burkina Faso, nous aimons tellement le Président Blaise COMPAORE qu’il faut lui éviter cette erreur.

    1. 15 octobre 1987 : (Coup d’Etat) au 2 juin 1991 : (Date d’adoption de la constitution) 5 ans de régime d’exception.

    2. De 1991 à 1998 : (7ans de pouvoir constitutionnel et démocratique)

    3. De 1998 à 2005 (7 ans de pouvoir constitutionnel et démocratique renouvelé)

    4. De 2005 à 2010 (5 ans de pouvoir constitutionnel et démocratique)

    5. De 2010 à 2015 (à parfaire 5 ans de pouvoir constitutionnel et démocratique)

    Total : 29 ans soit 5 + 7 + 7 + 5 + 5.

    Chacun de nous sait parfaitement que si l’article 37 est dévérouillé, aucun candidat ne pourra battre le Président Blaise COMPAORE. C’est pourquoi, il ne convient pas de modifier l’article 37 et au moins laisser la chance à d’autres burkinabè de poursuivre l’oeuvre du Président Blaise COMPAORE. Et ce sera bien ainsi pour tout le monde.
    A défaut, j’ai une certitude que nous entrerons dans une période d’incertitude. Et l’histoire n’a jamais menti, ni pour Eyadéma, ni pour Mobutu, ni pour Khadafi, Ben Ali, Moubarack et toutes les longues magistratures présidentielles.
    Oui, Mme Audrianne, vous avez raison : ne parlons pas de la modification de l’article 37 car ce n’est ni une priorité, ni souhaitable de modifier cet article surtout que le CDP règne en maître absolu sans chercher à associer tous les fils et filles du Burkina à la gestion de la chose publique. Quelle erreur monumentale ? Web master, publie ce post pour la postérité car l’histoire ne ment pas.

  • Le 24 janvier 2013 à 12:49, par Cephas En réponse à : Autant le dire… : De l’article 37, n’en faites pas votre « manger »

    Compte tenu des difficultés que vous signalez , Blaise ne devrait-il pas plutôt annoncer son intention de ne pas toucher à l’article 37 en question ? Cela calmerait tout le monde pour qu’on consacre notre énergie sur des questions de DEVELOPEMENT. Vous savez donc où et qui est le problème !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    • Le 25 janvier 2013 à 07:30, par le penseur libre En réponse à : Autant le dire… : De l’article 37, n’en faites pas votre « manger »

      Le Président n’a pas besoin de dire qu’il ne touchera pas à l’article 37. Le fait de ne pas le dire suffit à croire que l’article 37 ne sera pas modifié pour le bonheur du peuple burkinabè ; On peut bien assurer l’alternance dans le même parti et donner ainsi l’espoir et l’espérance aux générations futures. Alors, le Ministre d’Etat en charge des Réformes pour ne pas le citer Yé BONGNESSAN connaît parfaitement la ligne rouge à ne pas franchir. Chacun des décideurs sera comptable de l’histoire de notre pays.

  • Le 24 janvier 2013 à 16:48, par sidyeta En réponse à : Autant le dire… : De l’article 37, n’en faites pas votre « manger »

    blaso ne touchera pas a cet article pour creer un tsunami

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