Ainsi donc, rien n’a fait reculer les autorités algériennes. Même pas les formules du genre, « Par Allah, on les fera exploser, si l’armée algérienne se rapproche de nous », prononcé par Abdelrahmane, dit « le Nigérien » et chef supposé du commando d’une quarantaine de personnes. En tout cas, ces terroristes n’ont pas eu le privilège d’être écoutés, afin d’étaler leurs revendications. Selon certaines sources, ils proposaient à la France et à l’Algérie, de négocier pour l’arrêt de la guerre livrée par la France au Mali et l’échange des otages américains détenus contre un égyptien, Omar Abdel-Rahman et une pakistanaise, Aafia Siddiqui, emprisonnés aux Etats-Unis, pour des accusations liées au terrorisme.

Au moment où les terroristes pensaient que l’Algérie allait prendre du temps pour examiner ces revendications, le pays d’Abdelaziz Bouteflika a décidé de battre le fer pendant qu’il est chaud. Et Alger a riposté, de façon violente, en faisant parler la « poudre » sur les terroristes, afin de sauver ce qui peut l’être. Action qui a permis aux forces algériennes de libérer « 685 employés algériens et 107 étrangers », a indiqué le ministère de l’Intérieur, dans un communiqué.

En employant cette méthode de libération d’otage - celle qui consiste à ne pas négocier avec les terroristes - l’Algérie s’est-elle inspirée de la Russie de Vladimir Poutine ? Si ce n’est pas le cas, cela y ressemble fortement ! Voyons ce que la Russie avait réservé aux preneurs d’otages du 23 octobre 2002, au théâtre de la Doubrovka de Moscou, où des centaines de spectateurs s’étaient donné rendez-vous pour assister à la représentation de la comédie musicale à succès, Nord-Ost, quand vers 21 h, la représentation a été interrompue par l’irruption dans la salle, d’une cinquantaine de terroristes tchétchènes, lourdement armés, prenant en otage 700 personnes. Comme revendication, l’on se souvient que le commando, qui prétendait avoir miné le théâtre, avait donné sept jours aux autorités russes pour mettre un terme à la guerre en Tchétchénie, sous peine de faire exploser la salle et ses occupants.

C’était mal connaître Vladimir Poutine ! Et la méthode russe ne s’est pas fait attendre. Car, le samedi 26 octobre 2002, très tôt, un gaz puissant a été dispersé à l’intérieur du théâtre où terroristes et otages se sont entassés, tout en essayant de se protéger des effets du gaz. L’action est suivie d’une fusillade et des explosions. En moins d’une heure, les otages ont été libérés. Au moins 36 membres du commando sont abattus. Parmi les 700 otages présents lors de l’attaque, plus de 119 ont perdu la vie, la grande majorité d’entre eux ont succombé aux effets du gaz utilisé par les forces russes, lors de l’assaut.

Et, dans l’historie russe, des exemples de ce genre, où les autorités n’ont jamais cédé aux exigences des preneurs d’otages, sont légions. Il y a le cas de la prise d’otage de juin 1995 où les combats se sont soldés par 166 morts et celle de janvier 1996 qui a fait 153 morts, selon les autorités russes.

Le point commun donc entre la méthode algérienne et russe, c’est l’utilisation de la violence pour dissuader les terroristes et autres preneurs d’otages. Est-ce la bonne méthode, vu que l’un dans l’autre, cela entraine des pertes en vie humaine ? Et si ce n’est pas la bonne méthode, que faire ? Est-il tolérable et normal de laisser les terroristes et autres preneurs d’otages semer la terreur, faire la pluie et le beau temps, arrêter qui ils veulent et comme ils veulent, en s’imposant au monde ?
S’il est vrai, qu’il sied toujours d’essayer de sauver des vies, n’empêche qu’il soit nécessaire par moment, de frapper fortement et fermement les preneurs d’otages.

Ne pas agir ainsi, c’est encourager parfois ces individus qui font des affaires, en prenant, par-ci, par –là, des hommes en otage. Ne pas bander des muscles face à ces preneurs d’otages, c’est céder aux exigences, parfois fallacieuses, d’individus qui ont trouvé un créneau, à travers cette activité, pour s’enrichir, en toute impunité. Le problème, c’est qu’ils sont parvenus à faire peur, car, à cause d’eux, certaines nationalités hésitent, de plus en plus, de se rendre dans des parties du monde.

Il faut donc rougir les yeux contre ces individus. Agir de sorte que ceux qui veulent s’engager dans l’activité « de preneur d’otages » s’aperçoivent que s’ils s’y aventurent, ils pourraient y laisser des plumes… Cela pourrait entrainer un répit et faire qu’il n’y pas de zones interdites, sous la pression d’individus sans foi, ni lois.

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya