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Autant le dire… : Ils veulent bien aller se battre, mais…

Publié le dimanche 20 janvier 2013 à 22h43min

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Tous ceux qui accusaient nos forces armées de la sous-région et de l’Afrique en général de « presser lentement » le pas pour aller au Mali en découdre avec les islamistes ont eu la réponse. Les intentions ou du moins la volonté d’y aller et d’en finir avec les islamistes sont fortes. Car la situation sécuritaire et de guerre qui y règne en ce moment les préoccupe grandement. Aussi, nos chefs d’Etat auraient-ils voulu tout de suite et maintenant résoudre cette question et s’occuper d’autre chose. Mais, malheureusement, ils butent sérieusement contre la récurrente et sérieuse question des moyens financiers.

En effet, dès le « coup d’Etat » du Capitaine Amadou Haya Sanogo, les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest avaient clairement affiché leur position. Rétablir l’ordre constitutionnel et démocratique au Mali, réconcilier les positions entre le Nord et le Sud, à défaut, aller en guerre et libérer le Mali de l’invasion islamiste. Ils ont échafaudé plusieurs scénarios. Mais faute de moyens financiers, ceux-ci n’ont jamais été mis en œuvre.

Ils ont tenu plusieurs sommets sur la question, mais les conclusions sont restées « dans les tiroirs », faute de moyens financiers. Aujourd’hui, ils sont encore confrontés à la même question financière. Certains d’entre eux ont annoncé leur participation militaire à la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA). Mais si jusqu’à hier, ils n’ont pu concrétiser cette participation, c’est faute de moyens financiers. Ceux qui le peuvent ont commencé à envoyer des troupes. Mais « au compte-goutte ».

C’est pourquoi la communauté internationale devrait se mobiliser assez rapidement pour voler au secours du Mali et de la sous-région. L’Organisation des Nations unies qui a voté la résolution 2085, doit nécessairement l’accompagner de moyens financiers et logistiques afin de permettre le déploiement rapidement des forces africaines. C’est un devoir car, la situation actuelle au Mali ne concerne pas seulement ce pays. Elle va au-delà des frontières maliennes pour prendre en compte toute l’Afrique, mais également le monde entier. Le terrorisme est une question sans frontière. La lutte contre un tel phénomène devrait mobiliser tout le monde. Aussi, faut-il féliciter la France pour sa prompte et musclée réaction, lorsque ces « bandits du désert » ont tenté de s’emparer de l’ensemble du Mali il y a juste une semaine.

Car, si elle ne l’avait pas fait, le Mali serait aujourd’hui inexistant et toute la sous-région infesté de terroristes. En agissant ainsi, le président français François Hollande et son pays, ont su prendre toutes leurs responsabilités de grande puissance. C’est dire que tous ces pays qui tergiversent aussi face au « péril islamiste » au Mali gagneront à se mettre assez rapidement dans la danse pour traquer ces terroristes-là. A défaut, qu’ils mettent tout de suite les moyens financiers et logistiques à la disposition de ceux qui ont le courage et la volonté d’aller se battre militairement au Mali.

On a assez perdu de temps au Mali. N’est-ce pas ce qui a permis aux terroristes et autres bandits narcotrafiquants de s’armer lourdement et de recruter ses adeptes ? S’il faut encore attendre, prendre du temps et laisser la France se battre toute seule sur un terrain aussi doublement difficile (désert et terrorisme), c’est donner l’occasion aux envahisseurs de s’organiser et de vouloir tenir tête. La guerre au Mali peut bien durer moins si on s’engage à la faire sérieusement.

Mais au cas contraire, il faut craindre l’enlisement. En ce moment, le risque de contagion des pays de la sous-région sera encore plus grand. La communauté internationale et les grandes puissances militaires et financières n’auront pas joué leur rôle, n’auront pas volé au secours de peuples en détresse. Alors qu’elles auraient dû le faire. Dans tous les cas, si ça ne va pas en Afrique, l’Europe, l’Amérique et les autres continents ne seront pas en paix, dans tous les sens du terme. Alors, engageons-nous le plus tôt.

Dabaoué Audrianne KANI

L’express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 21 janvier 2013 à 09:55, par odilejr En réponse à : Autant le dire… : Ils veulent bien aller se battre, mais…

    D’accord ; mais qu’après on n’accuse pas la France d’ingérence et de néocolonialisme !

  • Le 21 janvier 2013 à 09:59, par Lili En réponse à : Autant le dire… : Ils veulent bien aller se battre, mais…

    C’est vrai. Il faut agir maintenant.

  • Le 21 janvier 2013 à 10:03, par sogotele En réponse à : Autant le dire… : Ils veulent bien aller se battre, mais…

    Si le problème de moyens financiers posé actuellement est une réalité il convient d’en chercher les causes profondes parce que l’Afrique st le continent le plus riche au monde. Si les Européens avaient une gestion gabégique comme ça se voit en Afrique, ils ne seraient pas à mesure d’intervenir aussi au Mali et la suite on l’imagine tous.
    Si au nom de manque de moyens financiers il faut laisser le voisin chavirer et soi-même avec plus tard, c’est irresponsable. J’ai honte à l’Afrique. Il est temps que nous apprenons à être réellement souverains. Pour ma part, la souveraineté se conquiert elle ne se donne pas. A bon entendeur, salut !

  • Le 21 janvier 2013 à 10:18 En réponse à : Autant le dire… : Ils veulent bien aller se battre, mais…

    il est beaucoup plus facile d attaquer des civiles que des terroristes voir 2011

  • Le 21 janvier 2013 à 15:39, par Le Debf En réponse à : Autant le dire… : Ils veulent bien aller se battre, mais…

    Bien entendu, il n’y a pas d’argent pour aller à la guerre, mais on des milliard pour organiser des fêtes et des sommets qui ne servent à rien. Le fonds du problème c’est qu’en réalité personne ne veut y aller à par quelques uns. En quoi le Tchad a-t-il plus de ressources que le Burkina (même s’il est nouvellement pays pétrolier) ? Il n’est pas de la CEDEAO et a envoyé 2000 hommes, plus qu’aucun pays de cette organisation. Si ces islamistes avaient pris Bamako et s’étaient tournés vers Ouaga, nous serions nous croisés les bras au motif qu’on n’a pas d’argent ? Foutaises.
    Alors, faut pas chercher à justifier l’injustifiable.
    La France qui est empêtrée dans la crise financière et qui a fait plus d’un tour de vis budgétaire (budget de rigueur) a trouvé les moyens de s’engager dans cette guerre d’où elle sait qu’elle tirera plus d’un bénéfice, à commencer par redorer son blason dans toutes ses anciennes colonies et ensuite et surtout avoir une main sûre sur toutes les richesses (or, pétrole et uranium) qui regorgent dans le nord Mali.
    Nos Chefs d’Etat ont vendu la souveraineté de nos pays et n’ont pas eu l’intelligence de s’impliquer pour ensuite monnayer leur appui. Tant pis !

  • Le 21 janvier 2013 à 16:46, par naaba saaga En réponse à : Autant le dire… : Ils veulent bien aller se battre, mais…

    si on continue de reunion en reunion, des sommet des chefs d’etats en reunion de chefs d’etats major cette guerre serais menee par la france et nos femmes jusqu’a la fin,pourquoi ne avouer que nos millitaires ouest africains on peur de la guerre,ces terrorists on pris tout le nord du mali en 5 heures de combat,il faut reconnaitre que on accuse la lenteur administrative tout simplement pour ne rien faire.

  • Le 21 janvier 2013 à 21:09, par contradiction En réponse à : Autant le dire… : Ils veulent bien aller se battre, mais…

    faux alibi. l’argent existe car nos armées sont extrêmement budgétivore et dès qu’il faut les envoyer au front, il n’y a plus de moyens. Il y a là une contradiction flagrante ! sauf quand le Burkina les envoyait comme mercenaire au Libéria ou Sierra Léone. Alors, où est l’erreur ? dans le désert malien, il n’y a que du sable alors qu’au Libéria, il y avait des diamants.

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