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Eau potable et assainissement au Burkina : Des recommandations pour l’intégration des nouvelles approches dans le système national de suivi-évaluation

Publié le jeudi 17 janvier 2013 à 23h00min

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Eau potable et assainissement au Burkina : Des recommandations pour l’intégration des nouvelles approches dans le système national de suivi-évaluation

Les rideaux sont tombés le mercredi dernier à Ouagadougou sur l’atelier de réflexion du Centre International de l’Eau et de l’Assainissement (IRC). Pendant trois jours, du 14 au 16 janvier 2013, les participants ont échangé essentiellement autour des nouvelles méthodes et approches de suivi-évaluation basées sur la fourniture des services d’eau et d’assainissement, et des actions à engager pour leur adoption au niveau national pour plus d’accès à l’eau potable et à l’assainissement au Burkina Faso.

Le coordonnateur d’IRC Burkina, Juste Hermann Nansi, par ailleurs facilitateurs des présents échanges, a dressé un bilan satisfaisant de la rencontre, lui qui a déjà expérimenté avec ses collègues les nouveaux outils dans le cadre du projet de recherche-action, WASHCost. Son bilan : « Nous retenons au détour des différents échanges que tous les acteurs présents ont validé les méthodes et approches proposées pour le suivi-évaluation de l’accès à l’eau potable. Nous avons également eu de très bonnes contributions pour l’amélioration des méthodes d’analyse de l’accès à l’assainissement. Nous avons enfin beaucoup échangé sur les marches à suivre pour les prochaines étapes. Pour ce qui concerne la mise en œuvre de la nouvelle approche de mesures services d’eau, les acteurs ont proposé un plan d’action avec des responsables qui s’articule notamment autour du fait que l’IRC devrait continuer de travailler étroitement avec les services d’Etat pour l’intégration des nouveaux indicateurs proposés dans le système de suivi-évaluation du Programme national d’approvisionnement en eau potable et assainissement ; et que chaque acteur à son niveau spécifique, les services d’Etat, les structures non gouvernementales, prennent en charge la mise en œuvre de l’application de ces nouveaux outils, de la nouvelle approche ». « Pour la dernière session de l’atelier, nous avons échangé sur le programme d’activités du plan stratégique 2012 -2016 d’IRC sur lequel les participants ont réagi en indiquant leurs préoccupations et les domaines sur lesquelles ils pensent que l’IRC pourrait être vraiment utile pour le secteur de l’eau et de l’assainissement », a-t-il ajouté.

Pour Nansi, le présent atelier auquel a assisté la directrice de WASHCost, Catarina Fonseca (elle est venue du siège d’IRC au Pays Bas), n’est qu’une étape du long processus de collaboration entamé avec les acteurs de l’eau potable et de l’assainissement au Burkina Faso. Le processus, dit-il, « continue ». Et ils étaient nombreux les acteurs nationaux du secteur à participer à cet atelier d’IRC. Il s’agit des représentants de structures de l’Etat, notamment la direction générale des Ressources en eau ; la direction générale de l’assainissement des eaux usées et excrétas, et de plusieurs directions régionales du ministère de l’Agriculture et de l’Hydraulique ; ainsi que des représentants d’ONG ou des opérateurs privés. Les participants que nous avons interrogés tirent un bilan positif de leur participation à la présente initiative de l’organisation néerlandaise qu’est le Centre International de l’Eau et de l’Assainissement. Entretiens à lire ci-dessous.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net


ENCADRE

Le bilan de leur participation

Yolande Bayala, Eau-Vive Burkina : ‘’Améliorer et mettre en application les résultats’’

« De ma participation à cet atelier, je retiens que l’IRC a mené un grand programme de recherche au niveau national qui a conduit à l’élaboration des indicateurs de suivi de l’accès aux services d’eau potable et d’assainissement au Burkina. Et les indicateurs proposés permettent d’aller au-delà de l’accès des populations aux ouvrages pour mesurer plutôt l’accès aux services d’eau et d’assainissement. Ce qui est très important et va nous permettre d’atteindre mieux, si ces indicateurs sont mis en application, les Objectifs du millénaire pour le développement. Je pense que, tous autant que nous sommes, tous les acteurs qui ont pris part à cet atelier devons travailler à améliorer et à mettre en application les résultats de recherche de l’IRC parce que nous avons tous un objectif commun, celui de travailler pour le bien-être des populations.

Ruth Toé, DGRE : « Vraiment satisfaite »

J’ai surtout retenu l’analyse des performances des indicateurs existant au niveau national dans le secteur. Cette analyse a permis de voir les faiblesses de certains indicateurs, de réfléchir et de trouver d’autres indicateurs complémentaires pour permettre d’assurer un service adéquat à l’eau potable et à l’assainissement des populations. J’apprécie globalement l’approche de l’IRC et le travail qui est fait sur le terrain, parce que depuis longtemps on a eu à réfléchir sur l’accès aux ouvrages mais on ne réfléchissait pas trop sur le service. Même la proximité, l’accès des populations aux ouvrages n’était pas vraiment considéré. Un autre aspect, c’est l’utilisation des ouvrages. Il faut permettre d’être à l’aise dans l’utilisation des ouvrages. En ce qui concerne l’assainissement, il faut que la population accepte l’ouvrage et se sente à l’aise dans l’utilisation. Donc, je suis vraiment satisfaite de ma participation.

Cyprien Tizambo, DGAEUE : « Des réflexions pareilles sont les bienvenues »

Nous avons échangé essentiellement sur la nouvelle approche prônée par l’IRC pour mesurer l’accès aux services d’eau potable et d’assainissement. Pour ce qui concerne spécifiquement l’assainissement, on n’avait pas encore défini des niveaux de service (inexistant, limité, basique, élevé, très élevé). On y avait pensé mais formellement on n’avait encore procédé à cette hiérarchisation de niveaux de service. C’est une proposition que nous allons examiner au niveau de notre direction et essayer de voir comment on peut l’intégrer dans le dispositif existant. Ce dispositif est récent mais des réflexions qui amélioreront la situation comme la présente sont les bienvenues. Je suis donc pleinement satisfait de ma participation.

Boué Yazon, maire de Houndé : « Plus que satisfait »

J’ai découvert au cours de cet atelier qu’au-delà des indicateurs déclinés par le programme national, il y a d’autres paramètres qui sont beaucoup plus importants à prendre en compte pour effectivement vérifier la façon dont les populations reçoivent les services d’eau potable et d’assainissement. Je crois que c’est l’un des points forts de l’atelier qui nous permet aussi, en tant que responsable au niveau local, de voir comment réajuster cette planification, comment au fur et à mesure que nous avançons les prendre en compte par exemple à travers le budget communal annuel. Je suis plus que satisfait de ma participation. C’est important et intéressant de venir voir comment une ONG comme IRC contribue à la politique nationale en matière d’accès à l’eau potable et assainissement et surtout que la restitution du projet dont il a été question a concerné deux localités de ma commune à savoir le village de Bouéré et le secteur 2 de Houndé.

Hélène Figea, GIZ : « Beaucoup de bonnes choses »
J’ai tiré beaucoup de bonnes choses de l’atelier.

On a appris qu’il fallait qu’on arrête de parler de suivi-évaluation de projets mais plutôt de suivi-évaluation des services d’eau potable et d’assainissement à l’échelle d’un territoire. Ce sont des outils et approches développés par IRC. Je trouve que ce sont des outils très intéressants pour une application au niveau local et communal pour notamment actualiser les plans communaux de développement et essayer toujours de faire une planification au plus proche des populations et des usagers des services. Le bilan de l’atelier est très positif.

Propos recueillis par GBB

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