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Tribunal correctionnel de Ouagadougou : Deux condamnés pour faits de rébellion dans l’affaire de la famille Dabré contre Me Sankara

Publié le jeudi 17 janvier 2013 à 14h59min

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Tribunal correctionnel de Ouagadougou : Deux condamnés pour faits de rébellion dans l’affaire de la famille Dabré contre Me Sankara

C’est une longue histoire qui avait défrayé la chronique le 14 novembre 2012. Ce jour-là, les usagers de l’Avenue Babanguida conduisant au rond-point des artistes et allant vers la circulaire du secteur 29 ont été obligés de rebrousser chemin ou d’emprunter une déviation à raison d’une manifestation de quartier acquise à la cause de la famille DABRE. Les membres de cette famille s’étaient soulevés contre l’exécution d’une décision de justice qui a vu leur domicile saisi au profit d’un certain Ada MAÏGA dans une affaire de parcelle litigieuse.

Tout est parti d’un conflit foncier. Au centre de la discorde, une parcelle en dispute qui a pourtant connu un dénouement judiciaire depuis 1996 mais dont l’application de la décision de justice reste problématique. Plus de seize ans sont donc passés.

Ce jour de manifestation, le 14 novembre 2012, la famille DABRE sur qui pèse la décision, s’est retrouvée non contre leur protagoniste Ada MAÏGA, mais contre l’avocat de ce dernier qui était Maître Bénéwendé Sankara ayant remporté le procès. Mais à cette époque où la précampagne pour les élections couplées battait son plein, la presse avait soupçonné une tentative de manipulation contre Maître Sankara qui est aussi le Président de l’UNIR/PS, l’un des principaux partis d’opposition. Certains avaient tout de suite indexé le parti au pouvoir qui voudrait simplement ternir l’image d’un adversaire politique. D’autres par contre étaient persuadés que ce sont des chantages que des gens mal conseillés ont fabriqués pour profiter d’un contexte national où le pouvoir cède facilement aux pressions de la rue.

L’un dans l’autre, le fait remarquable est que certains manifestants portaient des tenues aux couleurs du CDP et des pancartes également à l’effigie du président Blaise Compaoré. Ils avaient même pris le soin de préparer des tracts contre Maître SANKARA qu’ils ont distribués.

De son côté, Maître Sankara avait profité d’une conférence de presse qu’il a animée le même jour de la manifestation le 14 novembre 2012 au siège de son parti l’UNIR/PS pour s’expliquer aux journalistes avec à l’appui les décisions de justice qui donnaient raison à son client.

Au vu des documents exhibés (tracts et décisions de justice) de part et d’autre, il s’agissait effectivement d’une affaire de parcelle où le nommé Ada MAÏGA, client de Maître Bénéwendé SANKARA, avait été victime d’une escroquerie après avoir déboursé la somme de 4 450 000 FCFA pour l’achat d’une parcelle.

Ce sont donc les « adversaires » de Ada MAÏGA, à savoir la famille DABRE qui avaient organisé la marche sur la voie publique avec les pancartes et images du Chef de l’Etat et qui scandaient des slogans hostiles et anti-Maître Sankara. Les principaux acteurs de la manifestation étaient DABRE Abdoulaye et son père DABRE Boukaré.

Rappelons aussi que face au refus de se soumettre à la décision de justice, le parquet avait été saisi et l’affaire était pendante devant le tribunal correctionnel depuis 2009.

Deux mois, jour pour jour, après cette chaude journée du 14 novembre 2012, le jugement vient d’être fait. Le verdict est tombé dans la matinée du lundi 14 janvier 2013. Et voici la teneur de la décision du Tribunal Correctionnel de Ouagadougou dans le cadre de l’affaire Ministère public contre DABRE Abdoulaye et DABRE Boukaré avec comme partie civile Maître Bénéwendé Stanislas SANKARA qui n’a réclamé qu’un franc symbolique pour le préjudice moral dont il est victime : « Le Tribunal, statuant publiquement, contradictoirement en matière correctionnelle et en premier ressort, déclare DABRE Abdoulaye et DABRE Boukaré coupables des faits de rébellion à eux respectivement reprochés. En répression, les condamne chacun à une peine d’emprisonnement de douze (12) mois et d’une amende de TROIS CENT MILLE (300 000) Francs CFA, le tout assorti de sursis. Reçoit la constitution de partie civile de SANKARA Bénéwendé S. et la déclare bien fondée.
En conséquence, condamne solidairement DABRE Abdoulaye et DABRE Boukaré à lui payer la somme de un (1) franc CFA à titre de dommages-intérêts. Les condamne enfin solidairement aux dépens. »

Amidou Kabré (amidou.kabre@gmail.com)
Correspondant particulier

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