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Vision Express sur… : Pourquoi ces relations intimes avec des « folles » ?

Publié le lundi 14 janvier 2013 à 22h55min

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A la question de comprendre qui sont ces personnes qui osent engrosser les malades mentales communément appelées « folles », un ex-agent de la direction régionale de l’Action sociale et de la Solidarité nationale répond : « Tout le monde et personne ». Oui ! Tout le monde et personne ! Quelle autre réponse peut-on donner à une telle question ? Le phénomène de la maternité des malades mentales est bien réel sous nos cieux. Il n’y a pas si longtemps, une jeune « folle » sanglotait après qu’un monsieur venu sur un engin à deux roues l’a flattée avec de la viande pour ensuite avoir des relations intimes avec elle. Prise de peur de ce qui venait de lui arriver, elle est devenue du coup agressive. Malheureusement, cette relation intime ne sera pas sans conséquence. La malade mentale contracte une grossesse. De qui ? Evidement d’un inconnu.

En effet, outre cet exemple, force est malheureusement de reconnaître que la maternité des malades mentales est légion aussi bien à Bobo-Dioulasso qu’ailleurs sur le territoire national. La question qui se pose est de savoir pourquoi des personnes choisissent de se la couler douce avec les malades mentales.

Les raisons sont multiples et s’expliquent ainsi : la recherche du gain facile, le pouvoir et ses honneurs… Le plus souvent conseillés par des spécialistes en sciences occultes. « Ils sont souvent de grandes personnalités politiques, de gros commerçants, des hommes d’affaires, bref des « mogo-puissants… », a soufflé un citoyen qui a requis l’anonymat. Assoiffées donc de l’opulence et des avantages qui y sont liés, ces personnes se livrent à ces actes malsains dont l’une des conséquences peut être la maternité des malades mentales.

Malheureusement, sur la question, notre justice est muette. Autrement dit, officiellement elle n’a jusque-là, pas encore mis la main sur un fautif. Pendant ce temps, ces innocentes, souvent abandonnées par leurs parents, souffrent le martyre. Dans les rues, elles sont laissées à elles mêmes et à la merci des intempéries, souvent avec leurs enfants.
Qu’en sera-t-il si toutefois, elles venaient à contracter le mal du siècle, le sida, d’autant plus qu’elles ne bénéficient d’aucune attention ni de soutien tant moral que sanitaire ? Abandonnées qu’elles sont pour la plupart par leurs parents et par la société ? Dans certains cas, seuls les services de l’Action sociale se préoccupent d’elles. Mais, encore faut-il que ces cas soient signalés ?

Ces enfants innocents, nés de telles relations grandissent loin des yeux de leurs géniteurs véritables. Seules les pouponnières et autres orphelinats sont leurs destinations en entendant que des personnes de bonne volonté viennent à leur secours en les adoptants pour les plus chanceux. Un ex-agent de l’Action sociale raconte qu’une malade mentale est restée pendant des jours devant un orphelinat parce qu’effectivement son enfant y était. Il a fallu envoyer l’enfant dans une autre localité pour que la malade quitte les lieux. N’est-ce pas tout de même triste de constater ces réalités dont est responsable toute la société ? Heureusement que l’archevêque émérite de Bobo, Monseigneur Anselme Titiama Sanon, le photographe Paul Kabré et d’autres bonnes volontés cogitent à la mise en place d’une structure d’accueil et de prise en charge des malades mentales.

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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