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Autant le dire… : Crise malienne, la solution par la guerre ?

Publié le lundi 14 janvier 2013 à 22h54min

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Autant le dire… : Crise malienne, la solution par la guerre ?

Que dire, qu’écrire sur le Mali qui n’a encore été dit et écrit ? Encourager encore le dialogue ou la guerre ? Ce qui est évident, c’est que le Mali dans sa partie Sud, la France, les pays de l’Afrique de l’Ouest qui y enverront des troupes militaires et certains comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne qui certainement apporteront de l’aide logistique à la lutte contre les islamistes, ont été contraints d’utiliser la manière forte. Car, les islamistes sans doute après avoir compris qu’il n’y a plus de solution à la sortie de crise, ont engagé les hostilités en voulant s’emparer de la ville de Kona. Dans tous les cas, avaient-ils encore le choix de ne pas faire la guerre ? Sans doute que non car, il n’y avait plus de « porte de sortie ».

Maintenant que la guerre est ouverte contre les djihadistes, il faut aller jusqu’au bout, avec le Mali en première ligne. Aussi, reviendra-t-il au peuple, comme l’a souhaité le président par intérim Dioncounda Traoré, de se mettre « debout comme un seul homme » pour mener cette guerre qui lui a été imposée. Autrement dit, chaque Malien doit pouvoir mettre de côté son calendrier d’ambitions personnelles pour sauvegarder la Nation d’abord. Pour ce faire, les politiciens qui jusqu’à hier, s’excitaient encore dans les rues de Bamako pour demander la démission du chef de l’Etat par intérim, doivent se résoudre à comprendre que la solution au problème malien ne se trouve nullement de ce côté-là.

Le vrai combat qui vaille la peine d’être mené en ce moment, par chaque Malien sincère, est celui de la libération du Nord du pays, la réunification du pays, le rétablissement de la laïcité et du processus démocratique. Le Mali ne peut pas continuer de souffrir de l’aveuglement et des ambitions politiques de certains hommes qui ne prennent en compte que leurs intérêts. De toutes les façons, après la guerre, le peuple malien sera appelé à juger et chacun récoltera les « dividendes ».

Le capitaine Haya Sanogo et ses partisans qui ont longtemps nargué et vilipendé les pays de l’Afrique de l’Ouest qui voulaient intervenir militairement au Mali ont maintenant la preuve que n’eut été l’intervention de la France et le déploiement des troupes de ces pays-là, les islamistes seraient venus jusqu’à Bamako. Lui-même aurait sans doute pris la fuite. Ils doivent maintenant comprendre que l’ingérence des pays voisins dans la crise malienne n’est pas imputable à un quelconque plaisir, mais que c’est un devoir de partager avec le peuple du Mali ses souffrances. C’est un devoir pour ces pays-là et la communauté africaine et internationale de contribuer à libérer le peuple du Mali. D’autant que la question islamiste ne concerne pas seulement le Mali.

Il n’est guère nécessaire de se poser de multiples questions, la guerre étant engagée, il faut la faire jusqu’au bout. Sans oublier qu’après la guerre, il va falloir s’asseoir et discuter. Non plus avec les vaincus, mais entre « Maliens patriotes » et démocrates sincères. C’est pourquoi, il faut reconnaître la pertinence de l’option du médiateur Blaise Compaoré qui consistait à user de tous les moyens pour ramener les protagonistes sur la table du dialogue et arracher un compromis politique afin de pacifier le Mali. La guerre n’est pas faite pour prendre fin demain. De même, la reconstruction du Mali ne se fera pas en un seul jour. L’épreuve n’est pas facile, mais c’est dans les moments de crises qu’on reconnaît la maturité d’un peuple. L’histoire du Mali est donc en train d’être réécrite. Malheureusement à travers une guerre.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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