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Pour la promotion du volontariat au Burkina

Publié le mardi 21 décembre 2004 à 06h53min

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A l’occasion de la Journée internationale du volontariat célébrée le 5 décembre de chaque année, l’Association de recherche, d’étude et appui conseil sur le concept culture et développement (AREA/CCD) a organisé le vendredi 10 décembre une conférence sur le volontariat au RAN hôtel Somkèta de Bobo-Dioulasso.

Créée en 2002, l’AREA/CCD s’est inscrite depuis 2004 comme membre de l’International association for volonteers effort (IAVE) au cours de la 18e Conférence mondiale du volontariat à Barcelone. A ce titre, elle essaie de dynamiser le volontariat sur le plan local et a l’ambition de créer plus tard un centre national de volontariat au Burkina Faso. C’est dans ce cadre qu’elle a organisé la présente conférence autour de 3 thèmes qui sont : "Le volontariat dans la société traditionnelle", "Le volontariat au Burkina" et" Le volontariat à Bobo, état des lieux".

Le premier thème a été développé par M. Dansa Bitchibali, secrétaire permanent de la Semaine nationale de la culture (SNC). Selon lui, le volontariat se définit comme un engagement individuel ou collectif à accomplir une tâche, à exécuter une mission ou à conduire une entreprise sans attendre en retour quelque rémunération que ce soit. En d’autres termes il s’agit d’un engagement désintéressé. Comme tel affirme le conférencier, le volontariat a bel et bien existé dans la société traditionnelle burkinabè. En effet, dit-il, dans cette société, le service rendu ne pouvait en aucun cas être monnayé. C’était le sens du sacrifice, de la solidarité et de la disponibilité à toute épreuve. Il a pris comme exemple le système éducatif traditionnel qui considère tout adulte de la communauté comme formateur de la génération montante. Il s’agit alors pour ces adultes de développer chez chaque enfant, l’esprit d’éthique, le sens du service rendu et le sacrifice pour l’épanouissement de la société. C’est ce qui explique leur organisation en classes d’âges, car très avertis de leurs rôle et fonction dans le devenir de la société. Ils ne ménagent donc aucun effort pour y arriver.

M. Bitchibali a aussi évoqué les travaux champêtres, les constructions de maisons, les événements heureux ou malheureux ou tout ce qui mobilise le village uni dans son ensemble. Sur le plan sanitaire également, dira le conférencier, le service du guérisseur ou de la matrone n’était jamais monnayé.

Il a terminé en déclarant que par un récent passé, l’homme s’appréciait par sa richesse intérieure et qu’aujourd’hui, les qualités de l’homme se mesurent par son avoir. Preuve que l’esprit de volontariat est en dérive dans nos sociétés traditionnelles. "Cependant, il n’est encore pas trop tard pour procéder à un recentrage de ces vertus qui incombent à tous", a-t-il conclu.

C’est l’Abbé André Ouattara du Gradi qui a traité du volontariat à Bobo-Dioulasso. D’entrée de jeu, il a posé la question suivante : "Le volontariat dont il est question ce soir n’est-il pas aujourd’hui une utopie à l’heure de la mondialisation où la recherche effrénée du gain a pris le pas sur l’humain qui est au centre du développement ?" . Même dans les villages les plus reculés, a-t-il laissé entendre, tous les services deviennent de plus en plus payants. Pour ce qui est de Bobo, l’Abbé André a souligné que le public-cible du volontariat, c’est surtout les associations d’intérêt public. Il a aussi noté une multiplication de ces associations qui essaient tant bien que mal de respecter l’esprit associatif c’est-à-dire le volontariat. Cependant a-t-il ajouté, à cause de la montée du chômage et de la paupérisation croissante de la population, la plupart de ces mouvements associatifs s’orientent vers la création de projets générateurs de revenus. Il a fait cas également de la politisation de ces associations, ce qui est un grand frein au développement du volontariat. Aussi pour la "résurrection" du volontariat à Bobo, l’Abbé André fait-il quelques propositions. Il s’agit entre autres d’une restructuration et d’un bon suivi des associations afin qu’elles ne perdent pas l’esprit de volontariat, la mise en place d’un système d’éducation civique approprié et la revalorisation d’un certain nombre de mouvements comme le scoutisme et le jecisme.

Quant au troisième conférencier, M. Siaka Ouattara du REPAJE, il a souligné l’accroissement du nombre de Volontaires des Nations unies dans les pays en développement notamment au Burkina Faso. Il a déclaré que l’engagement de ces volontaires dans le développement de notre pays est notable. Ils sont affectés dans des structures comme les programmes de renforcement de la gouvernance économique, Sahel-Burkina, REPAJE, etc.

Après tous ces exposés, les participants visiblement très intéressés par le sujet se sont inquiétés du fait que le volontariat ne puisse pas bien marcher au Burkina parce que les Burkinabè se battent chaque jour, rien que pour avoir le minimum vital. Mais pour les conférenciers, la recherche de gain n’exclut pas le volontariat quand on voit les grands efforts que fournissent les Volontaires des Nations unies pour le développement durable des pays dans lesquels ils travaillent.

Le public a été, en outre, informé de l’existence d’une association nationale des volontaires des Nations unies à Ouaga.

Avant le début de la conférence, le représentant du chargé de programme des Nations unies a lu le message du secrétaire général de l’ONU à l’occasion de la Journée internationale du volontariat.

Clarisse HEMA
Sidwaya

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