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Vision Express sur… : Le respect des morts dans nos sociétés

Publié le mardi 8 janvier 2013 à 23h18min

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Vision Express sur… : Le respect des morts dans nos sociétés

Autrefois un fait de tristesse collective, la mort est de nos jours un fait qui attriste peu. Nos villages qui semblaient perpétuer cette culture de considération vis-à-vis des morts, occupent les premières rangées dans cette “délinquance“ qui ne dit pas son nom. En effet, à l’époque, quand il y avait un décès dans nos villages, tout le village était endeuillé. Durant le deuil, seuls les adultes avaient accès au lieu du deuil. Les enfants non seulement n’avaient pas le droit d’y aller, mais aussi étaient éduqués de sorte que la mort soit pour eux un « mystère ».

Malheureusement de nos jours, cette culture n’est qu’un vieux souvenir. Les morts ne font plus peur aux enfants. Au contraire quand il y a un décès, ils sont les premiers à vouloir s’approcher du corps. Les funérailles qui se célébraient au son de la musique traditionnelle, sont désormais célébrées avec la musique moderne. En effet, les flûtes, le « tamani », le balafon et j’en oublie, qui nous permettaient de « communier » avec les morts, ne sont plus à la page comme dirait l’autre. Que dire des jeunes de la ville ? Pour eux, la mort ne concerne que les morts. Et pourtant ! Elle concerne bien tout le monde.

Alors, si nous partons du fait que nous sommes tous des mortels, il est donc obligatoire que nous soyons sensibles et respectueux à l’égard des morts. Accompagner un mort dans sa dernière demeure était « une affaire » de tous. Aussi, se tenir débout, ou marquer un arrêt quand un cortège funèbre passe, était un pan de notre culture qui n’avait pas de frontières géographiques. Des jeunes non seulement ne respectent plus cette culture, mais aussi ignorent les cortèges funèbres. Ainsi, il n’est pas rare de voir des individus forcer le passage lorsqu’ils rencontrent un cortège funèbre. Pire, des gens se plaisent à dérober les biens des morts. Oui, les accidents mortels sont des tristes évènements mis à profit par des gens sans foi.

Pour eux, tant qu’il y a à profiter, il faut le faire sans craindre Dieu, encore moins les morts eux-mêmes. Il y a aussi des hommes sans cœur ni foi qui déterre des morts pour subtiliser une partie de leur corps. Tous ceux qui s’adonnent à de tels actes, le font bien attendu, à l’abri du regard des humains, mais pas celui de Dieu. Enfin, il y a le cas des parents qui se disputent les biens du défunt avant que les rites nécessaires pour le repos de son âme ne soient respectés. Tous ceux qui se plaisent dans le mauvais comportement vis-à-vis des morts, le font par ricochet à eux-mêmes. Pour la prochaine vision, nous allons parler de l’importance des repas communautaires autrefois conseillés par les anciens.

Souro DAO (daosouro@yahoo.fr )

L’Express du Faso

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