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2013 et ses enjeux : Les dits et les non-dits

Publié le mardi 8 janvier 2013 à 00h23min

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2013 et ses enjeux : Les dits et les non-dits

La tenue des élections couplées de décembre 2012 a signé le glas de la crise sociopolitique et surtout militaire de 2011 qui a ébranlé les institutions de la république. Officiellement donc, le pays des Hommes intègres a retrouvé toute sa sérénité et les gouvernants peuvent passer à autre chose. Pour cela, l’année 2013, qui devrait théoriquement être calme, peut être porteuse de grandes décisions qui influenceront le cours de l’histoire politique du Faso pour les prochaines années. Chacun lit dans la composition du gouvernement frais émoulu les indicateurs d’un retour à la normale. Rien de neuf, en tout cas, au niveau du ministère de la Défense.

Ce département ministériel reste sous la coupe directe du président du Faso, comme depuis la dissolution du gouvernement Testicus Zorro en avril 2011.

2013 sera aussi une année test dans la mise en œuvre des réformes politiques adoptées lors des sessions du CCRP.

On a aussi hâte de savoir si la fine crème du CDP (Roczilla, Robocopé et Simon Compaoré) qui a été mise sur la touche lors du dernier congrès du parti va se contenter de siéger au sénat, comme le laisse entendre Ouaga-la-rumeur, ou si elle a d’autres ambitions. En outre, les nouveaux sénateurs doivent réussir à convaincre que l’institution elle-même a vraiment sa raison d’être et que, par conséquent, sa création n’obéit pas à de simples calculs personnels.

Une chose est certaine, c’est que le Blaiso est déjà à la manœuvre pour placer les pions nécessaires à l’après-2015. De nombreux ballons d’essai seront lancés dans les mois à venir, histoire de prendre le pouls pour prendre les meilleures décisions qui soient. La nouvelle Assemblée nationale, qui reste encore largement acquise au président Compaoré - en dépit de la montée en puissance de l’opposition-, peut céder à la tentation de retoucher la Constitution pour sauter le verrou de la limitation du mandat présidentiel.

Certes, le contexte international ne se prête plus au pouvoir à vie, mais, comme de l’aveu même du petit président, on devrait relire les textes pour que le « cheval qui gagne » puisse continuer sa mission, on pourrait s’attendre à ce que les députés usent de ruse pour revisiter les textes. En tout état de cause, 2013 sera celle des grandes manœuvres. François Compaoré cherchera à asseoir davantage son autorité sur le parti et ainsi préparer le terrain à toutes les hypothèses, celle de la pérennisation de son frère à la tête de l’Etat, ou sa carte personnelle.

Les enjeux de cette nouvelle année ne seront pas pour autant que de la politique politicienne. L’Etat burkinabè doit cerner tous les contours de la crise malienne en sécurisant sa longue frontière avec la zone sous contrôle des islamistes. Le défi sécuritaire reste lié à l’organisation, à Dori, chef-lieu de la région du Sahel, des commémorations du cinquante troisième anniversaire de l’indépendance de notre pays. Si la situation reste en l’état, la fête risque d’être morose à Dori.

Mais avant de se plonger dans tous les cas politiques, les Burkinabè seront confrontés aux premières actions de 2013 à travers les Etalons, qui seront à la Coupe d’Afrique des Nations en Afrique du Sud. L’équipe nationale de football va-t-elle enfin mouiller le maillot pour obtenir des résultats sportifs appréciables, ou bien ira-t-elle faire de la figuration comme à son habitude ?

On attend aussi beaucoup de l’édition du Fespaco qui se déroulera du 22 février au 2 mars prochain. D’abord en termes de réussite organisationnelle, pour éviter que tous ceux qui rêvent de retirer le festival au Burkina ne trouvent de bons prétextes, mais aussi en termes de succès pour les films burkinabè.

Adam Igor

Journal du Jeudi

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