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Autant le dire… : « Même les arbres sont heureux et porteront plus de fruits »*

Publié le lundi 7 janvier 2013 à 00h09min

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L’élection de Soungalo Ouattara à la présidence de l’Assemblée nationale fait l’unanimité ou presque au Burkina Faso. La preuve en a été, une fois de plus, donnée à l’occasion de sa première sortie dans la région des Hauts-Bassins. De Houndé à Bobo-Dioulasso, les populations, toutes catégories sociales, tout bord politique et toutes confessions religieuses et coutumières, lui ont exprimé leur estime, leur considération, en un mot comme en mille, leur sentiment de joie et de fierté de le voir occuper le fauteuil de président de l’Assemblée nationale. Un intervenant à la cérémonie, au nom des personnes âgées n’a-t-il pas dit que « même les arbres sont contents, ont resplendi et porteront plus de fruits cette année » ? Soungalo Ouattara apparaît donc comme « l’homme du moment, l’homme de la situation ». Mais cela est-il suffisant pour réussir sa mission ? Sans doute que non.

Aussi, pour rejoindre cet autre intervenant, « il va falloir le laisser travailler tranquillement pour tout le monde, car c’est le président de l’Assemblée nationale de tout le Burkina ». En effet, Monsieur le président, ils viendront de partout pour vous voir, pour vous dire, pour vous raconter. Souvent des choses vraies, mais très souvent « du n’importe quoi ». Eux, ce sont les colporteurs de toutes sortes d’informations, eux ce sont les charlatans, eux, ce sont les faux prédicateurs, les jeteurs de cauris, « tapeurs » de sable et autres anonymes qui ne savent rien dire, rien faire de bon que de vous dérouter de votre trajectoire. Qui s’est faite d’ailleurs sans eux.

Mais, maintenant qu’elle est toute tracée, ils s’inviteront, volontairement et très souvent « bénévolement » pour vous dire qu’ils peuvent la renforcer. Honte ! A côté d’eux, vous aurez vos amis politiques qui viendront vous demander très souvent l’impossible. Tout en sachant que c’est bien impossible. Veuillez à les recevoir, si le temps que vous devez consacrer aux grandes questions pour lesquelles vous avez été porté à la tête de l’Assemblée nationale, si ce temps-là, vous permet de le faire. Ecoutez-les, religieusement comme on dit, raccompagnez-les à la porte et faites votre travail comme vous l’avez dit vous-même dans la loyauté à la République et aux principes de l’Assemblée nationale.

Vous aurez également, des personnes sincères qui viendront vous voir, vous poser des problèmes solvables, si vous pouvez, aidez-les. Elles vous seront sans doute reconnaissantes ; mais à priori, n’attendez rien de ces personnes en retour. Restez vous-mêmes, comme vous l’avez toujours été.

Parce que, Monsieur le président, les vaillantes populations et vos collègues députés qui vous ont porté là où vous êtes, ne retiendront rien de vous que vos actions qui « porteront des fruits ». Les arbres qui, heureux de votre élection et qui pour cela « porteront beaucoup plus de fruits cette année », comme l’a dit le sage, pourront en porter davantage si vos actions sur le terrain en valent la peine, si elles s’inscrivent dans la dynamique qui vous a porté là où vous êtes. A la Fonction publique où vous étiez, on n’a retenu de vous que vos actions innovantes, votre sens de l’écoute et surtout votre souci majeur de l’équité et de l’égalité de tous devant la loi, devant la République. Les missions de l’Assemblée nationale sont bien connues : consentir l’impôt, voter la loi et contrôler l’action du gouvernement.

« C’est une mission exaltante, comme l’a dit l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré, mais lourde ». Vous, vous dites « qu’aucune charge n’est de trop pour qui sait en partager les responsabilités ». En clair, vous comptez sur les uns et les autres pour réussir ensemble. Et c’est dans cette logique que doivent s’inscrire tous ces sentiments et manifestations de joie. Aussi, il va falloir s’engager davantage, se mobiliser plus et mieux non seulement pour réussir la mission, mais surtout aller de l’avant en ce qui concerne le développement économique et social. Le message est sans doute passé.

Daboué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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