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Rentrée gouvernementale Tiao III : Prises de contacts, orientations du PF et disponibilité des « élus » à servir

Publié le lundi 7 janvier 2013 à 00h10min

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Rentrée gouvernementale Tiao III : Prises de contacts, orientations du PF et disponibilité des « élus » à servir

Le gouvernement Luc Adolphe Tiao III a effectué ce vendredi 4 janvier 2013 à Kossyam, sa rentrée. Et comme c’est souvent le cas en pareilles circonstances, le ballet des voitures ministérielles a naturellement commencé tôt vers 8 h 30 pour ne s’achever qu’aux environs de 9 h 45 mn avec l’arrivée du Premier ministre Tiao.

A sa descente de voiture, le chef du gouvernement est aussitôt pris d’assaut par les journalistes qui voulaient tout de suite savoir de quoi il allait être question pendant la présente rentrée gouvernementale. « Ce sera simplement une prise de contact et ce sera également l’occasion pour le Chef de l’Etat d’indiquer les grandes orientations au nouveau gouvernement qui a été formé », a répliqué Luc Adolphe Tiao.

Luc Adolphe TIAO‘’D’abord, une prise de contact. Ensuite, les grandes orientations, en particulier le Chef de l’Etat a mis l’accent sur cette nécessité de former une équipe’’, confirmera, plus tard à l’issue de la rencontre, le ministre d’Etat, chargé des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Djibrill Bassolé.

Interrogé sur les raisons du recadrage de certains ministères, LAT a dit que cela n’enlevait rien au fait que l’action gouvernementale était axée sur le programme présidentiel. Pour de plus amples détails sur la composition du gouvernement et les reconfigurations des ministères, le PM Tiao a annoncé une conférence de presse pour bientôt.

Comme quoi, il n’y a pas eu grand-chose à mettre sous la dent du côté de la presse, les lettres de mission pour les uns et les autres n’étant pas encore déclinées. Mais, des ministres comme Bassolé ont déjà une idée de ce qui les attend à court terme, avec notamment l’épineux dossier malien qu’il faut résoudre. La présente rentrée gouvernementale a par ailleurs été une occasion d’en savoir davantage sur les raisons de la présence des membres de l’ ‘’opposition républicaine’’ dans l’équipe Tiao III, en l’occurrence Salif Ouédraogo de l’UNDD et Alain Zoubga de L’Autre Burkina/PSR. Bref, la plupart des ministres approchés, nouveaux comme anciens, ont également bien voulu se prononcer. Entretiens à lire ci dessous

Grégoire B. BAZIE
Lefaso.net


Ce qu’ils ont dit

Salif Ouédraogo, ministre de l’Environnement et du Développement durable : « Seules les montagnes ne se rencontrent pas »

Salif OuédraogoC’est une lourde responsabilité. Vraiment, c’est une tâche ardue. Je n’ai pas dormi la nuit. J’ai passé deux nuits sans dormir. Mais, je viens dans le cadre de la construction de la nation au-delà des conceptions politiques. Personnellement, j’ai dépassé le stade des partis politiques. Je pense que partout, aussi bien à gauche qu’à droite, dans l’opposition ou dans la majorité, il y a des gens de bonne foi qui doivent se retrouver pour l’intérêt supérieur de la nation. Parce que partout, comme je l’ai dit, dans l’opposition ou la majorité, il y a des mauvais, il y a des bons. Nous à l’UNDD, nous avons pensé qu’il faut un consensus. Aucun parti seul ne peut le faire, aucune majorité seule ne peut le faire.

Même que vous voyez en Europe, la gouvernance politique a changé. Mais, il faut que dans la transparence, dans l’honnêteté, dans le respect des opinions de tout un chacun, toutes les personnes de bonne volonté viennent pour qu’ensemble nous essayons de faire avancer les choses au niveau du Burkina Faso. Sur cette base donc que nous sommes venu dans ce gouvernement là pour tenter l’expérience. Tenter l’expérience, passer le temps qu’il faudra et essayer avec honnêteté d’apporter notre contribution dans l’édification d’une vraie démocratie, d’un Burkina un peu meilleur pour que toute la population base sente les effets de la croissance.

Nous sommes de l’opposition, mais comme je l’ai dit, une opposition non partisane. Franchement, c’est ma conception depuis plus de 20 ans. Même dans mon parti politique, quand une idée n’est pas correcte, je la combats. Hermann connaît ma position par rapport à ça. J’ai dépassé le débat opposition – majorité. On a dit que seules les montagnes ne se rencontrent pas. Donc, il faut qu’on évite de se froisser les uns, les autres. Parce qu’il y a des gens qui sont dans l’opposition mais combien dans le temps ont eu à travailler dans le gouvernement. Ils y en a qui étaient dans le gouvernement et qui sont à l’opposition. L’essentiel, c’est de venir déposer une empreinte positive pour l’intérêt de ce pays. Voilà ce pourquoi nous sommes amenés à nous investir dans ce gouvernement.

Léné Sebgo, ministre de la Santé : « Consolider ce qui est fait et apporter un plus »

Léné SEBGOJe suis très reconnaissant aux plus hautes autorités de ce pays de m’avoir confié la mission de coordonner les activités dans le domaine de la santé. Je voudrais vraiment leur rendre un vibrant hommage pour la qualité du travail qu’ils abattent tous les jours au profit de nos populations.

Maintenant, ce que je ressens moi-même, c’est que nous sommes à un moment où le mot santé a été plus prononcé en ces périodes de vœux. Il n’y a pas quelqu’un qui s’est souhaité les vœux et qui a souhaité les vœux à quelqu’un d’autre sans parler de santé. Ça veut dire que c’est une question très importante, une question sensible. Et chaque personne sur la terre aspire à une meilleure santé. De par ce fait, je mesure bien l’ampleur de la tâche qui est la nôtre au sein du département du ministère de la Santé et je dois compter sur l’appui de tout le monde parce que la question de la santé est d’abord une question individuelle mais elle est aussi une question collective. Je sais qu’en discutant, en échangeant avec tout le monde, nous arriverons à consolider ce qui est fait et à apporter un plus pour notre action au sein du gouvernement.

Mamounata Belem/Ouédraogo, ministre de l’Eau, des Aménagements hydrauliques et de l’Assainissement : « Nous allons travailler dans la collégialité »

Mamounata BELEMC’est vraiment des sentiments de reconnaissance qui m’animent et que je voudrais exprimer à l’endroit du Président du Faso, du Premier ministre qui ont bien voulu me confier cette tâche. Je voudrais également remercier mon parti qui m’a proposé.

Je vois que le poste est nouveau mais pas tout à fait nouveau. Nouveau parce que ç’a été détaché du ministère de l’agriculture mais pas nouveau parce que le dispositif est déjà là : l’expertise est là, les ressources humaines sont là. Donc, il suffira seulement d’un recadrage pour pouvoir travailler. Et comme le Président du Faso et le Premier ministre nous l’ont dit, il nous faut travailler en collégialité parce que le travail gouvernemental est un travail d’équipe. Il n’y a pas un ministère seul qui peut résoudre ses problèmes sans compter sur l’autre. Ils nous ont vraiment invités à travailler en collégialité. Et nous allons nous y atteler.

Djibrill Bassolé, ministre d’Etat, chargé des Affaires étrangères et de la Coopération régionale : ‘’La résolution de la crise au Mali ‘’

Djibrill BASSOLEPour ce qui me concerne, je continuerai à travailler dans le cadre de la solidarité de l’équipe gouvernementale, sous les orientations du Président du Faso, en particulier en ce qui concerne la diplomatie de notre pays. Naturellement, le dossier qui nous occupe aujourd’hui est la résolution de la crise au Mali. Nous allons bientôt nous y atteler. Le Président à l’intention de convoquer pour le 10 janvier les parties qui ont signé le dernier communiqué pour formaliser leur engagement à faire la paix par la voie du dialogue et de la négociation.

Toussaint Abel Coulibaly, ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Décentralisation : « De lourdes responsabilités par rapport au peuple »

Toussaint Abel CoulibalyAu regard de ce que nous venons d’entendre comme conseils, instructions du Président du Faso et du Premier ministre, c’est que nous avons de lourdes responsabilités par rapport au peuple burkinabè qui attend chaque jour que ses conditions de vie soient améliorées. Nous avons donc la chance, l’honneur mais aussi la responsabilité de mettre en œuvre le programme du président. C’est dire que, même si on est anxieux au départ, on doit se dire qu’après, comme on ne travaille pas seul, que c’est une équipe gouvernementale, on arrivera à atteindre les objectifs.

Mes ambitions, c’est à partir de ma lettre de mission. Mais, ce qui est sûr, c’est que déjà je suis chargé de l’Aménagement du Territoire et de la Décentralisation. Je sais qu’un pays ne peut pas se développer si le territoire n’est aménagé. Nous sommes dans un processus de décentralisation qu’il faut consolider. Et je pense que c’est un ministère assez lourd à porter. Mais, comme je l’ai dit, on ne travaille pas seul. On a une équipe et je pense qu’en responsabilisant davantage les collaborateurs, en écoutant les uns et les autres, en mettant tout ça ensemble, nous pensons que nous pourrons remplir la mission qui nous est confiée.

Dramane Yaméogo, ministre de la Justice, Garde des Sceaux : « Apporter ma contribution »

Dramane YaméogoMes premiers mots sont ceux de gratitude à l’égard des plus hautes autorités qui nous ont fait confiance en nous appelant à ce niveau de responsabilité. Après cela, nous exprimons toute notre foi et notre engagement à servir le peuple du Burkina Faso. Au niveau de la justice, il s’agit pour moi de venir apporter ma contribution pour consolider les bonnes choses qui sont déjà faites.

Alain Zoubga, ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale : « Qu’on me dénonce si… »

Alain ZoubgaBien que j’ai une expérience dans ce domaine, il y a, à peu près 20-25 ans, c’est toujours quelque chose de nouveau. De nouvelles têtes, une nouvelle configuration, certainement d’autres idées, d’autres forces en présence. Dans tous les cas, il faut travailler. Ce ne sont pas les déclarations qui vont amener les gens à dire qu’on est bien ou mauvais. Il faut seulement travailler.

Nous sommes bien de l’opposition. Ils ont été surpris quand ils nous ont vus au CCRP ou aux Assises nationales et autres. Ils seront encore surpris de nous voir ensemble. Nous, nous nous battons parce que nous avons un objectif clair : le front républicain. Il faut que ce front prenne corps. Sinon en tant que de l’opposition, on peut défendre les valeurs de la République. C’est notre ambition.

Pour le reste, si jamais sur le terrain on me prend dans des comportements ou vicissitudes qui sont contraires à l’intérêt de notre peuple, qu’on me dénonce. Là je prends l’engagement d’être toujours là pour travailler pour ceux qui me permettent en tout cas d’évoluer. C’est des gens qui ont travaillé pour que je sois là depuis l’école jusqu’à aujourd’hui. C’est des gens aujourd’hui qui comptent sur moi.

Aujourd’hui, il faut reconnaître que ce sont des hommes, des femmes, notamment les hautes autorités qui ont eu confiance en moi pour m’amener à ce poste-là. Merci à eux ! Tout cela montre qu’il faut se remettre en cause mais toujours dans le bon sens. Maintenant, il faut faire en sorte que l’ouverture ne soit pas seulement une ouverture formelle. Il faut que l’essentiel se fasse autour de ce que nous considérons comme la défense des valeurs de la République, donc le front républicain.

Nestorine Sangaré/Compaoré, ministre de la promotion de la femme et du genre : « Quand on parle du genre, on parle des inégalités qui se trouvent dans tous les départements ministériels »

Nestorine SangaréAu lieu de continuer à dire ministère de la promotion de la femme, il fallait maintenant étendre à genre parce Promotion du genre, c’est plus vaste que promotion de la femme. Parlant de promotion de la femme, on va prendre en compte les besoins des femmes. Mais, ces besoins ne peuvent être satisfaits que si on travaille sur les causes et les facteurs qui sont à la base des inégalités. En arrivant à éradiquer ces facteurs-là, on peut donc arriver maintenant à instaurer l’égalité entre les femmes et les hommes.

Aujourd’hui si on parle de faire la promotion de la femme et du genre, c’est quand même pour garder une visibilité sur la question de la promotion de la femme. C’est pour ne pas basculer totalement dans la question de l’égalité parce que l’égalité, c’est un objectif à long terme alors que la promotion, il y a des problèmes immédiats qu’on doit résoudre et les problèmes plus importants chez les femmes et pour lesquels il faut mettre l’accent. Mais pour le genre on doit mettre l’accent directement sur les égalités, les causes de l’inégalité. Donc, il faut combiner les deux.

Aussi longtemps qu’on parle de promotion de la femme, ça reste comme une question sectorielle, ça ne regarde que le ministère de la promotion de la femme. Mais quand on parle du genre, on parle des inégalités qui se trouvent dans tous les départements ministériels entre les hommes, soit les effets des politiques qui sont mises en œuvre, soit les inégalités qui préexistent. Comment maintenant à travers ces actions ciblées réduire ces inégalités pour qu’on ait un développement humain équitable et équilibré pour le Burkina, c’est vraiment ce qui constitue une amélioration avec le changement de nom. On pourra maintenant mettre les services à l’intérieur, recruter les ressources humaines compétentes pour résoudre ces questions-là.

Propos recueillis par Grégoire B. BAZIE et Moussa Diallo
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