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Commentaire- « Luc, chapitre III » : sortie de l’ADF-RDA, entrée des refondateurs

Publié le vendredi 4 janvier 2013 à 01h47min

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C’est fait ! Le nouveau gouvernement burkinabè, troisième du genre que le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao (LAT) a formé, a été rendu public, le 2 janvier 2013. Reconduit dans ses fonctions, le 31 décembre 2012, LAT n’a pris que 48 heures pour former son gouvernement, faisant évanouir des rêves et espoirs chez certains, suscitant la joie et l’espoir chez d’autres, qu’ils espèrent, pour longtemps. Et c’est "lunettes bien ajustées", devant les caméras et micros des hommes de médias, que l’ancien nouveau ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, a livré la composition de l’équipe de « Luc, chapitre III ».

Ce nouveau gouvernement est composé de 32 membres, dont 13 nouveaux, trois ministres d’Etat et cinq femmes.

Pour mémoire, les ministres qui n’ont pas été reconduits sont au nombre de 11, Laurent Sédogo, précédemment en charge de l’Agriculture ; Gilbert Noël Ouédraogo, en charge des Transports ; Salamata Sawadogo, titulaire de la Justice ; Achille Tapsoba, de la Jeunesse ; Clémence Traoré, de l’Action sociale ; Abdoulaye Combari, délégué à l’Agriculture ; François Marie Didier Zoundi, délégué chargé du Budget ; Zacharia Tiemtoré, chargé de l’Alphabétisation et Albert Ouédraogo, des Droits humains. Le 11e sortant étant Soungalo Ouattara qui dirige désormais le parlement burkinabè. Pour les arrivées, les anciens et ceux qui ont changé de postes, voir la liste du nouveau gouvernement.

Que retenir de ce gouvernement, version III de Luc Adolphe Tiao ? Le plus simple et qui saute à l’œil, c’est que ce troisième gouvernement de LAT enregistre deux membres de plus, passant de 30 à 32 ministres, avec le Président du Faso, Blaise Compaoré, qui conserve le ministère de la Défense nationale et des Anciens combattants. Aussi, les femmes ont été honorées, voyant leur nombre croître, avec une ministre en plus. Ce qui donne 5 femmes au lieu de 4, comme c’était le cas, dans le précédent gouvernement.

L’un des faits majeurs dans ce nouveau gouvernement, c’est l’absence de l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA). L’on se rappelle que dans l’ancien gouvernement, ce parti avait deux postes de ministres, un plein et un délégué. Que s’est-il donc passé ? L’ADF/RDA aurait-elle décidé de prendre son indépendance ? Chose qui paraît curieuse, car, pour ceux qui ont suivi l’actualité politique ces derniers jours, l’ADF/RDA a voté le candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), pour le perchoir du parlement burkinabè. Et lors de la mise en place de la commission chargée de réfléchir sur les textes du parlement en cours, le représentant de l’ADF/RDA a été présenté comme faisant partie de la majorité présidentielle. Ce qui devrait entraîner, logiquement, l’entrée du parti de l’éléphant dans le gouvernement.

Négociations infructueuses avec l’éléphant ?

En tous les cas, ceux qui étaient au Premier ministère pour suivre la publication de la liste du nouveau gouvernement, ce 2 janvier, ont entendu dire, par le porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, que « les négociations avec la formation politique de l’ADF/RDA en vue de converger vers le présent gouvernement n’ont pas abouti. Et nous espérons que ce n’est que partie remise. Et je pense que dans les jours à venir, son excellence monsieur le Premier ministre, lui-même, va tenir une conférence de presse pour pouvoir vous donner davantage d’éléments autour de ces négociations qui n’ont pas abouti à ce que l’ADF/RDA accepte de faire partie de ce gouvernement… ».

Ainsi, il y a donc eu tractations avec, à la clé, des résultats infructueux. En attendant que LAT nous éclaire mieux les jours à venir, sur ce qui s’est passé, c’est probable que ce soit la répartition des postes qui a été la pomme de discorde. L’ADF/RDA aurait-elle voulu plus que ce qu’on lui a proposé ? Surtout que le parti de l’éléphant a maintenant 18 députés, il pourrait s’attendre à mieux, en vendant sa peau plus chère (…)
L’autre fait qui ne passe pas inaperçu dans ce nouveau gouvernement, c’est l’entrée des refondateurs, avec Alain Zoubga, président de l’Autre Burkina/PSR, comme ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale. De même que Salif Ouédraogo de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) de Me Hermann Yaméogo.

L’on se souvient que ces deux partis ont soutenu et même appelé, de tous leurs vœux, les réformes politiques et institutionnelles au Burkina Faso. Cette entrée dans le gouvernement de LAT III sonne-t-elle donc comme une récompense pour ces formations politiques ? Ou est-ce la volonté de s’ouvrir à d’autres tendances pour renforcer la démocratie burkinabè ? L’on le saura, les jours à venir.

Comme troisième fait qui mérite d’être relevé, c’est la nomination de trois ministres d’Etat, au lieu d’un, comme par le passé. Ainsi, en plus de Bongnessan Arsène Yé qui était déjà ministre d’Etat, ministre chargé des Relations avec (le Parlement), maintenant avec les Institutions et des Réformes politiques, Assimi Kouanda, devient ministre d’Etat, ministre chargé de Mission auprès de la Présidence du Faso et Yipènè Djibrill Bassolé, ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale.

Cela est avant tout, une marque de considération, un hommage rendu à ces trois personnalités, qui ont un poids politique important dans la galaxie CDP, voire dans le landernau politique burkinabè. Ce qui induit, de facto, l’importance que le Président du Faso et le Premier ministre accordent à leur département ministériel. C’est une vérité de Lapalisse que de dire que les réformes politiques déjà entamées, par Bongnessan Arsène Yé, doivent être achevées, sous de bons auspices, pour la consolidation et le renforcement de la démocratie burkinabè.

Dans la même veine, tous, autant que nous sommes, sommes fiers du rôle joué par la diplomatie burkinabè dans la sous-région et à travers le monde. Et cela, il est vrai, sous la houlette du Président du Faso, mais aussi avec la dextérité d’un homme, Djibrill Bassolé. Il est donc important de l’élever, tout en accordant une attention à ce secteur qui permet au Burkina Faso de rayonner. Quant à la nomination de Assimi Kouanda comme ministre d’Etat, ministre chargé de Mission auprès de la Présidence du Faso, c’est sans doute un acte qui montre la volonté du Président du Faso de vouloir passer à la vitesse supérieure dans la mise en œuvre de son programme, « Bâtir, ensemble, un Burkina émergent ». Qui d’autre que M. Kouanda, secrétaire exécutif du CDP et directeur de cabinet du Président du Faso est plus à même d’impulser cette dynamique en soufflant des orientations (…) ?

En tous les cas, le peuple burkinabè attend tout le gouvernement de LAT III au pied du mur de l’émergence, pour l’amélioration de ses conditions de vie.

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 4 janvier 2013 à 12:38 En réponse à : Commentaire- « Luc, chapitre III » : sortie de l’ADF-RDA, entrée des refondateurs

    mr Traoré a omi le départ du Pr Traoré à la Santé.
    en tout cas le peuple les attent pour apprécier leur volonté et leur sens de responsabilité

  • Le 4 janvier 2013 à 20:45, par REFENRENDUM 2014 En réponse à : Commentaire- « Luc, chapitre III » : sortie de l’ADF-RDA, entrée des refondateurs

    J’ai l’impression que les burkinabe sont des myopes politiques.Blaise a fait prés de 25 ans au pouvoir.Certainement qu’il a l’intention de modifier la constitution pour se representer une Nieme fois.Qu’attendre de ce gouvernement .Rien .Ce gouvernement va remplir les pages en attendant que le president fondateur du CDP reflechisse sur la maniére de mous embobiner.En 2013,il n ’y a pas d’enjeu.Discretement le CDP va installer ses pontes dans tous les departements pour endormir la conscience du peuple.

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