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Violences post électorales : Ne faisons pas honte à notre Démocratie !

Publié le vendredi 21 décembre 2012 à 16h22min

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Si pendant les élections couplées que le Burkina vient d’organiser on n’a pas enregistré de heurts majeurs, il est déplorable que les démons de la violence s’invitent dans la danse après la proclamation des résultats. Tristes que ces évènements de Pobé Mengao et Téma Bokin et tristes leurs fomenteurs !

Au sortir des élections couplées du 2 décembre 2012, tout le monde a applaudi la bonne organisation et surtout la bonne tenue du scrutin. Durant la campagne, tous les protagonistes se sont exprimés librement pour convaincre les électeurs de poser leurs empreintes sur leurs logos dans l’isoloir. Même s’il est de notoriété publique que le débat n’a pas toujours été d’un haut niveau, il y a que le foisonnement des idées a permis à tout à chacun de se faire une idée sur les composantes du microcosme politique et ce que le citoyen lambda peut en attendre.

En tout cas, de ce qu’offre ce microcosme et selon les sensibilités des uns et des autres, les Burkinabè ont choisi leurs députés et les conseillers municipaux qui auront en charge d’animer les institutions que sont l’Assemblée nationale et les Conseils municipaux les cinq années à venir. Les observateurs électoraux, ces censeurs dont la caution est dite indispensable pour valider une élection en Afrique, ont été unanimes à reconnaître que les Burkinabè ont été libres de choisir qui ils veulent. Toutefois, il serait malhonnête de ne pas reconnaître que des individus ont posé des actes condamnables dans le but de tirer profit, dans un sens comme dans l’autre, des opérations de vote comme cela peut se constater dans tous les pays du monde.

Les élections, ce n’est pas la guerre !

La crise post électorale qui a ensanglanté la Côte d’Ivoire entre novembre 2010 et avril 2011 reste vivace dans les esprits de tous les Africains. En 2000 aux Etats-Unis, l’élection de Georges W. BUSH a donné lieu à une longue bataille parce que des urnes auraient été jetées dans des puits. On peut multiplier encore et encore les impairs en matière d’élection. Ce qui se passe au Burkina en termes de « il y a eu des fraudes » n’a rien de nouveau. Le législateur, dans sa sagesse, a d’ailleurs prévu ces cas en donnant la possibilité à ceux qui se sentent lésés de saisir les juridictions compétentes ; la Cour constitutionnelle pour les Législatives et le Tribunal administratif pour les Municipales. Et le bon exemple vient d’être donné par ceux qui ont esté contre la CENI pour les résultats des élections dans certaines circonscriptions comme l’Arrondissement 4 de la Commune de Ouagadougou ; un contentieux diligemment évacué par le Tribunal administratif qui a justement prononcé l’annulation des élections municipales dans cet arrondissement qui devront être reprises.

Pourquoi alors d’autres acteurs décident-ils de régler leurs différends autrement que par la voie du Droit ? La suprême bêtise, c’est quand cela prive un citoyen du droit le plus basique qui est celui à la Vie. Comme c’est le cas à Pobé Mengao où il y a eu mort d’homme. A Téma Bokin, on a déploré des violences, mais heureusement sans perte en vie humaine. Quoi qu’il en soit, la contradiction politique ne doit pas être une source d’atteinte à l’intégrité physique d’un Burkinabè. C’est pour ça que la justice doit se saisir de ces dossiers et appliquer la loi dans toute sa rigueur pour que cela ne se répète plus.

Pour paraphraser le musicien congolais ZAO, nous disons que « la politique, ce n’est pas la guerre. La politique, il faut savoir la faire ». Dans l’art de convaincre l’électorat, le scrutin du 2 décembre dernier a démontré que la plupart des acteurs ne maîtrisent pas la chose politique. Et comme ils n’ont pas la force de l’argument, ils veulent utiliser l’argument de la force. Ce qui est totalement contraire à la Démocratie.

Ahmed NAZE
L’Opinion

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