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Info@ : L’avenir des TIC se joue-t-il en Afrique

Publié le vendredi 21 décembre 2012 à 02h20min

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Info@ : L’avenir des TIC se joue-t-il en Afrique

Selon une étude menée en 2011 et 2012 par le McKinsey Africa Consumer Insights Center sur un panel de 13 000 personnes de 15 villes et de 10 pays d’Afrique, le continent est la deuxième région la plus dynamique du monde en termes de croissance à cause d’un puissant marché de consommation. Cette consommation va d’ailleurs connaître une progression d’ici à 2020, portée par l’appropriation galopante de la téléphonie mobile et des technologies. En effet, dans un contexte caractérisé par des appareils de plus en plus performants et l’offre sans cesse croissante de la connectivité Internet, les usages de la consommation sont en train de changer.

La consommation augmente grâce à la facilité et à la rapidité d’accès aux produits recherchés sur mobile. Les entreprises soucieuses de rester rentables adoptent déjà une interface numérique, réorientant ainsi la manière dont elles proposent leurs produits. Dans plusieurs pays comme le Kenya, l’Afrique du Sud, malgré les faibles revenus des populations et la qualité des services, la majorité de la population urbaine dispose d’un mobile capable de se connecter à Internet.

D’après un rapport conjoint de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement (BAD) présenté le 11 décembre 2012, le marché africain de la téléphonie mobile est actuellement plus important que celui des Etats-Unis et même de l’Europe. Le document élaboré avec l’appui de l’Union africaine révèle qu’il y a aujourd’hui plus de 650 millions d’abonnements au mobile en Afrique. Ces données prouvent que les Technologies de l’information et de la communication (TIC) sont en train d’accélérer le développement du continent. Le rapport explique ce dynamisme du secteur mobile africain par l’importance des investissements réalisés et qui ont accru la connectivité.

On parle de près de 68 000 km de câbles sous-marins à fibre optique, plus de 615 000 km de réseau de dorsales nationales, permettant l’accès à une large bande passante à plus d’un milliard d’utilisateurs. Pour Djamal Saghir, le directeur du développement durable de la Banque mondiale, il reste à bien orienter cette forte dynamique pour que la téléphonie mobile joue un rôle majeur dans le développement économique et social des Africains au cours des dix prochaines années.

Citant les cas concrets d’utilisation des TIC dans des secteurs-clés dans des pays africains, il évoque le service d’envoi de fonds permettant aux abonnés d’envoyer et de recevoir de l’argent par le biais de leur téléphone portable, l’établissement de relevés des villages sur GPS pour la protection des forêts, ainsi que la télémédecine. La BM et la BAD précisent aussi le rôle prépondérant que les communautés économiques régionales peuvent jouer en favorisant une plus grande intégration régionale à laquelle arrimer la croissance économique à coût réduit ainsi que la mise en place de centres technologiques qui créent de nouveaux espaces de collaboration, d’innovation, de formation, de développement d’applications et de pré-incubation des entreprises africaines de demain. Pour Tim Kelly, expert en politique des TIC à la BM, le défi à relever pour l’avenir du continent est de ‘‘réussir à faire en sorte que les innovations en matière de TIC profitent à tous les Africains, y compris les pauvres, les plus vulnérables et les habitants des régions les plus reculées’’.

Selon le rapport, les expériences recensées jusqu’à présent sont sources d’enseignements importants pour les dirigeants politiques africains qui cherchent à optimiser l’impact des TIC sur la transformation du continent. ‘‘Les Etats ont un rôle important à jouer et doivent à la fois réunir les conditions favorables au développement des innovations et à l’augmentation des investissements, et tenir lieu de pionniers dans l’adoption des produits, services et technologies novateurs’’, préconise le rapport.

Raphaël KAFANDO

Sidwaya

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