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M. Salif Diallo :"La Journée du Paysan, un espace démocratique"

Publié le vendredi 17 décembre 2004 à 07h17min

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La IVe édition de la Journée nationale du Paysan (JNP) est célébrée cette année à Gaoua dans le Sud-Ouest du Burkina Faso sous le thème du bétail et de la viande.

A cette occasion, le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture , de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques M. Salif Diallo s’exprime sur les objectifs de la JNP, les acquis, les engagements tenus, la valorisation des produits locaux, les grands projets de construction de retenues d’eau... Le ministre salue également le courage et l’engagement des producteurs.

Sidwaya : (S.) : Quels sont les objectifs de la Journée nationale du Paysan ?

Salif Diallo (S.D.) : Comme vous le constatez, nous sommes à la IXe édition de ce genre de rencontres. La Journée nationale du Paysan vise annuellement à entrer en communion avec le monde paysan, le monde rural en général pour évoquer les difficultés, les espoirs, les attentes de cette partie de notre peuple qui est souvent ignoré. Nous avons au Burkina 82% de paysans dans la population active. Et l’économie rurale contribue pour 40% dans l’activité économique. Donc, il est nécessaire que les plus hauts responsables du pays, notamment le président du Faso puissent avec tout le gouvernement rencontrer le monde paysan qui vit divers problèmes afin qu’ensemble, nous esquissons des voies de solutions.

C’est également l’occasion pour les paysans de prendre des repères, de s’engager dans telle ou telle direction afin de promouvoir davantage l’agriculture, l’économie rurale dans notre pays. Voici le sens que nous donnons à la Journée nationale du Paysan. Il est vrai que c’est une rencontre annuelle sous forme de fête foraine mais au fond, elle est devenue utile et irremplaçable.

C’est aussi l’occasion pour les décideurs d’entendre la voix du monde rural, les préoccupations du monde rural. C’est une tribune d’interpellation démocratique. Je puis dire qu’aujourd’hui, dans notre pays, c’est l’un des espaces démocratiques qu’il faut pérenniser et consolider.

 : Que peut-on comptabiliser comme acquis en terme de réalisation depuis la première journée du Paysan ?

S.D. : L’existence d’une telle journée est elle même un acquis en terme démocratique. En terme économique, elle offre aujourd’hui aux paysans beaucoup plus d’assurance dans leurs activités que par le passé. Ils ont voix au chapitre. En terme d’organisation, nous avons évolué jusqu’à atteindre aujourd’hui le stade des chambres d’agriculture tant au niveau régional que national. Nous avons également, à travers la Journée nationale du Paysan, passé un certain nombre de mots d’ordre qui sont devenus des réalités. En matière de fertilisation des sols, à travers la construction des fosses fumières, nous avons pu atténuer la difficulté que notre pays a à importer des engrais chimiques. Et, aujourd’hui, partout dans le pays, les fosses fumières ont tendance à remplacer l’engrais biologique qui est hors de portée des producteurs.

Egalement, en terme de commercialisation, nos producteurs ont toujours été confrontés à la difficulté d’écoulement de leurs produits. C’est un problème très grave. Et à travers les Journées nationales du Paysan, on a esquissé des solutions. On a créé la SOPROFA, même si aujourd’hui, elle connaît quelques difficultés. Nous venons de créer une société pour les fruits et légumes et une autre pour la commercialisation de la viande etc. Aujourd’hui, les différents programmes qui ont été initiés lors des différentes journées nationales du Paysan ont été des mots d’ordre appliqués et concrets.

La mécanisation agricole, le crédit agricole, la réforme même du monde rural... Ce sont des débats qui ont été nourris et entretenus par les Journées nationales du Paysan. Aujourd’hui, notre ministère dispose d’une politique agricole globale appelée stratégie du développement agricole durable qui embrasse toutes les questions et tous les axes ainsi que les sous-secteurs de l’agriculture pour faire de ce secteur un vrai levier de l’économie nationale.

 : Quel est le point à l’heure actuelle des engagements pris lors de la précédente journée du Paysan à Kaya ?

S.D. : L’année dernière à Kaya, des engagements ont été effectivement pris. La plupart d’entre eux à l’heure actuelle ont été effectivement exécutés. L’engagement portant sur les fosses fumières, donc la fertilisation des sols et qui avait prévu la construction de 200 000 fosses fumières a été réalisé. Les producteurs, à la date d’aujourd’hui, ont pu construire 214 000 fosses fumières. Donc, plus que ce qui a été demandé.

Au niveau de la pêche, nous avons estimé qu’il fallait au cours de cette année arriver à produire environ 12 500 tonnes. Cet engagement n’est pas rempli à 100%. Nous sommes à 9 500 tonnes. Cela est un progrès par rapport à la production précédente qui était de 8000 tonnes. Au niveau de la vaccination de la volaille, nous avons pris l’engagement avec les producteurs de vacciner 6 millions de volaille.

A l’heure actuelle, environ 5 millions de volaille ont été vaccinés sur l’ensemble du territoire ; nous avons ainsi atteint 80 à 90% de nos prévisions. Pour la production des bottes de foin, sur un million cinq cent mille (1 500 000 ) de prévues, un million cent neuf mille deux cents (1 109 200) bottes ont été possibles.

Pourquoi avoir choisi cette année pour célébrer la Journée nationale du Paysan sous le thème du bétail et de la viande ?

S.D : Nous estimons que le monde agricole est un monde inter-actif où il se développe des synergies. Il n’ y a pas de cloisonnement étanche entre production végétale et animale, car l’un sert l’autre et vice versa.

Aujourd’hui, développer la filière bétail c’est aussi renforcer la production végétale, l’agriculture proprement dite. Nous avons constaté aussi que la filière bétail est une richesse nationale mal exploitée par les producteurs. Il faut donc valoriser cette filière, faire en sorte qu’elle dépasse l’élevage de case pour être un élevage de marché. Amener nos producteurs à œuvrer dans le sens d’acquérir des revenus en étant présents sur le marché national et sous-régional et surtout rechercher une valeur ajoutée aux productions animales.

Nous pensons que les produits animaux peuvent aider le Burkina Faso à avoir des recettes d’exploitation plus importantes qu’elles ne le sont aujourd’hui. Voilà pourquoi nous avons mis cette année l’accent sur le bétail . Cela conforte aussi nos producteurs, parce que le paysan burkinabè est en même temps paysan et éleveur. Il n’y a aucun paysan burkinabè qui n’élève pas soit des moutons , de la volaille ou des bœufs pour les plus nantis.

Aujourd’hui, à Gaoua, c’est une composante, un sous- secteur de l’agriculture qui est ainsi célébré. Peut-être les autres années nous mettrons l’accent sur la pêche ou d’autres secteurs porteurs.

 : La présente journée se tient dans le Sud-Ouest du Burkina, une zone qui n’est pas traditionnellement d’élevage. Pourquoi le choix de ce lieu ?

S.D :La séparation entre l’élevage et l’agriculture n’est pas étanche.
Le Poni n’était pas une région d’élevage. Maintenant à l’heure où je vous parle, le Poni est devenu un lieu de stockage important d’animaux. Les animaux, avant d’aller vers le Ghana, vers la Côte d’Ivoire, parcourent le Poni. Ensuite, il se développe aujourd’hui un élevage de type moderne dans la région du Poni, l’élevage en étable. Nous pensons que cette région a un potentiel agro-sylvo-pastoral des plus importants du Burkina Faso. C’est pourquoi , depuis le début de l’année 2004, personnellement je m’y suis rendu plusieurs fois .

Je pense qu’en renforçant l’organisation paysanne dans cette région, nous allons décoller.

Il existe pratiquement 70 000 hectares de bas-fonds cultivables en toute saison, je dis bien en toute saison dans la région du Poni. Egalement vous n’ignorez pas qu’un programme allemand d’un montant d’environ 20 milliards de Francs CFA a été lancé cette année dans cette région. Ce programme va concerner et l’agriculture et l’élevage de porcins, de bovins etc.

Le Sud-Ouest est une région où l’agriculture prend de plus en plus un essor formidable. Le premier réseau de paysans sémenciers que nous avons dans ce pays et qui est bien organisé se trouve dans le Poni. Bien sûr, c’est des informations qui ne sont pas toujours disponibles pour le grand public mais, nous pensons que c’est une région sur laquelle nous pouvons vraiment nous appuyer pour le décollage de l’économie rurale dans notre pays. Maintenant nous avons une route d’accès dans la région (même s’il faut ajouter la nécessité de faire les routes départementales et villageoises), le problème d’enclavement n’est plus aussi prononcé.
C’est véritablement une région à haut potentiel.

Dans notre nouvelle politique, nous avons dit qu’il fallait spécialiser les régions du Burkina Faso. Il faut mettre l’accent dans les régions à fort potentiel selon les filières. Il ne faut pas donc aller cultiver du maïs à Dori alors que là où il y a le plus de chance de réussir la production de maïs, c’est Diébougou, Gaoua etc. Il faut spécialiser les régions en prenant objectivement en compte leurs conditions géoclimatiques et leur potentialité réelle.

 : Quelles sont les attentes du gouvernement et les mesures concrètes qui seront prises après la rencontre de Gaoua ?

S.D. : Cette année, les producteurs vont prendre de nouveaux engagements et ensemble, nous allons travailler à les réaliser. Moi, je voudrais que, une fois de plus, nous puissions faire reculer la pauvreté dans notre pays notamment en milieu rural. Du reste, nous sommes très satisfaits parce que la Banque mondiale vient de publier son rapport sur la pauvreté en milieu rural au Burkina. Le constat est que, depuis quelques années, la pauvreté a reculé de 9,5 % au Burkina Faso, en milieu rural surtout grâce à l’accroissement des productions végétales. Aujourd’hui, dans la plupart des régions, les gens arrivent à manger à leur faim. Ça, c’est un premier pas. Le deuxième pas, consistera à faire en sorte de lier cette production-là au marché pour que les producteurs ruraux puissent acquérir des revenus afin d’améliorer leurs conditions de vie.

 : Les producteurs mènent à l’heure actuelle, une campagne pour la valorisation du riz local. Etes-vous solidaire de cette campagne et que fait le gouvernement pour la valorisation des produits locaux ?

S.D. : La question du riz est une question très importante. Le riz importé est moins cher que le riz produit localement. Compte tenu du fait que certains pays subventionnent leur production de riz pour l’exportation. Les facteurs de production sont moins chers dans ces pays que dans le nôtre y compris le transport jusque dans nos frontières. Aussi, nos producteurs ne sont pas tout à fait outillés pour des rendements très élevés. Nous avons aujourd’hui des encadrements avec l’appui de la République de Chine pour la production de riz.

Mais la commercialisation du riz paddy demeure un problème essentiel. C’est pourquoi, la SOPROFA, aujourd’hui, malgré les problèmes et les insuffisances qu’elle connaît demeure le seul acheteur du riz paddy au Sourou et à Bagré. Aussi, nous veillons à ce que cette structure se consolide malgré les difficultés qu’elle connaît aujourd’hui. Notre ministère a toujours prôné le fait que les producteurs doivent aller dans une meilleure organisation coopérative pour pouvoir eux-mêmes examiner la question de la commercialisation du riz paddy.

Le ministère de l’Agriculture, en associant celui du Commerce va bientôt soumettre au gouvernement un dossier concernant le riz local, notamment sa protection, car il nous faut un certain nombre de mesures pour encourager et soutenir la production locale sinon si le marché reste totalement ouvert ; il serait difficile de continuer à produire du riz local du fait de sa cherté par rapport au riz importé.

S. : Les producteurs attendaient beaucoup de la SOPROFA et de plus en plus, elle fait l’objet de controverse. Voulez-vous affirmer M. le ministre que la SOPROFA va être réorientée pour mieux servir les intérêts des producteurs locaux ?

S.D. : Ecoutez ! Je veux d’abord signifier que la SOPROFA n’est pas une caisse sociale, ni une structure sociale. C’est une structure commerciale. L’Etat n’a qu’une part minoritaire dans cette structure. Il ne participe pas au fonds de roulement. L’Etat n’a payé que 125 millions au départ.

Les dirigeants de la SOPROFA ont voulu être, peut-être trop ambitieux au départ en achetant, dès la première année entre 25 000 et 30 000 tonnes de maïs. Et l’année qui suivait, le prix du maïs a chuté compte tenu du volume de production nationale. Donc, la SOPROFA s’est retrouvée avec des méventes extrêmement importantes, d’où des problèmes de trésorerie et des difficultés avec des banquiers, leurs partenaires. Cela a amené la direction à faire des compressions de personnel. Bien sûr, on comprend dans quel sens, des travailleurs quand ils perdent leur emploi, se sentent lésés.

A ces travailleurs, je dirais qu’il y a des voies de recours au niveau du tribunal du travail pour rentrer dans leurs droits. Mais j’exhorte les dirigeants de la SOPROFA à plus de vision et de sérénité dans la gestion de la SOPROFA pour le bien-être de tous. A l’heure actuelle, les dirigeants de la SOPROFA ont sollicité que l’Etat se retire de la SOPROFA. Nous avons refusé pour le moment parce que la présence de l’Etat dans le capital permet de suivre les prix donnés aux producteurs.

Ne serait-ce que pour cet aspect, je pense que l’Etat se doit d’être dans le capital de la SOPROFA. Nous ne pouvons pas laisser nos producteurs aux mains uniquement du privé sans avoir un droit de regard sur la manière dont ils seront traités. Cela pourrait conduire à des situations d’iniquité. L’Etat n’est pas dans la SOPROFA pour faire des bénéfices exorbitants, pour faire de l’argent. Notre objectif premier était qu’au fur et à mesure que cette structure se développe, l’Etat puisse se retirer. Mais l’Etat aussi doit veiller à protéger les producteurs ruraux.

S. : La Côte d’Ivoire, un des débouchés principaux de la viande rouge du Burkina Faso est en crise, alors que l’exportation des animaux sur pieds n’est pas rémunérateur. Est-il envisagé avec les difficultés que connait ce pays d’autres ouvertures, d’autres débouchés ?

S.D : Votre question vient à propos. Je viens de rentrer d’une mission dans les pays du Golf et d’Egypte. Il existe dans ces pays des demandes fortes de viande. Je me suis entretenu avec mon ami et frère, le ministre Alphonse Bonou. Ensemble, nous envisageons de rencontrer les autorités égyptiennes pour trouver les voies les plus intéressantes pour exporter la viande burkinabè vers ce pays. La difficulté à ce niveau, est le transport. C’est un handicap majeur !

Le Burkina est un pays sans littoral, les coûts de transport sont très élevés. Nous avons fait construire une chaîne de froid à travers la mise en œuvre de l’abattoir frigorifique.

Pour la filière fruits et légumes , nous venons de terminer le terminal fruitier de Bobo-Dioulasso. Tout cela, ce sont des structures en amont. Maintenant, l’aval qui est le transport des productions vers d’autres marchés extérieurs demeure notre principal problème. Nous sommes en train de réfléchir , de discuter avec des compagnies aériennes pour trouver des solutions.

Tant que nous n’allons pas résoudre cette question du transport de nos productions locales, nous aurons toujours des difficultés pour développer les différentes filières de production dans notre pays.
Et cela peut entraîner un découragement des producteurs.
Voici la situation telle qu’elle se présente. Le débouché ivoirien était essentiel pour nous.

S. : L’élevage c’est aussi de l’eau, notamment des retenues d’eau. A ce propos, il y a les projets de construction des barrages de Samandeni et du Noumbiel, deux projets pour lesquels le ministère en charge des Ressources hydrauliques est très engagé. Quel est à l’heure actuelle l’état de mise en œuvre de ces projets ?

S.D. : En ce qui concerne l’approvisionnement en eau du bétail, nous avons entrepris la construction de barrages. Depuis l’année dernière, nous avons lancé un programme de construction de barrages, notamment 114 petites et grandes retenues d’eau.

A l’heure où je vous parle, beaucoup de ces barrages sont en construction. Mais là également, nous avons une difficulté, à savoir l’incapacité de nos entreprises nationales à travailler de façon rapide et leur manque de moyens pour exécuter les marchés. Les grandes entreprises qui disposent de moyens matériels ne veulent pas s’investir dans la construction de petits barrages. Or, les petites et moyennes entreprises sont incapables d’exécuter les marchés de construction des retenues d’eau. Pour revenir à votre question, je dirais que Noumbiel et Samandéni constituent un espoir pour le Burkina Faso.

Pour Noumbiel, nous sommes en phase de contacts extrêmement préliminaires à travers le ministère de l’Energie avec des groupes canadiens.

Quant à Samandéni, le projet avance. Nous avons terminé l’étude de faisabilité. Une autre étude est en cours et sera finie d’ici au mois de mars 2005. Entre temps, se tiendra à Ouagadougou la réunion des bailleurs de fonds de ce projet. Samandeni a pris une autre dimension. Ce n’est plus simplement un barrage. C’est tout un programme agro-industriel et hydroagricole. Ce programme va à terme changer la donne dans notre pays. Pour Noumbiel, le projet est remis en selle. Nous sommes en phase de discussion. Le projet est sorti des tiroirs, il est sur les bureaux des ministres et des partenaires au développement. Cette année j’ai effectué avec l’ambassadeur d’Allemagne une visite de terrain sur le site de Noumbiel.

S. : Comment se porte aujourd’hui le ministre en charge de l’Agriculture, étant donné que vous avez eu des ennuis de santé, il y a quelques mois de cela ?

S.D. : Grâce à vous tous, aujourd’hui, je vais nettement mieux. Ce qui m’est arrivé arrive à tout un chacun de nous. Mais grâce à la médecine et au soutien des uns et aux autres, aujourd’hui, je suis de retour avec plus ou moins la forme. Je continue de me soigner à travers la kinésithérapie.

S. : A l’occasion de la Journée du Paysan, quel message avez-vous à l’endroit du monde paysan ?

S.D. : Je voudrais, une fois de plus, féliciter le monde paysan pour son courage et son engouement à sortir le Burkina Faso de la pauvreté. Aujourd’hui, plus que jamais, j’ai la conviction que notre avenir passe par le développement de l’agriculture au sens large du terme. Aussi, je voudrais, tout en souhaitant bonne fête aux paysans, prendre date avec eux pour que les années prochaines, le Burkina Faso consolide sa position sur l’échéquier sous-régional dans le domaine de l’agriculture afin que nous puissions, à travers ce secteur, accroître les richesses de notre pays au profit de tous.

Interview réalisée par Tiergou Pierre DABIRE
Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA
Sidibé Jolivet PAGBELGUEM
Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 17 décembre 2004 à 13:46, par marie En réponse à : > M. Salif Diallo :"La Journée du Paysan, un espace démocratique"

    J’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre article.
    La préocupation des importations à bas prix notamment sur le riz est importante : il est injuste que l’agriculture subventionée détruise les petits paysans !
    Mais mon intervention est autre ; je voudrais attirer votre attention sur le risque de trop spécialiser l’agriculture selon les régions. Cela a abouti, notamment en France, à des déséquilibres catastrophiques tant sur le plan écologique que social. Chaque région, dans le respect bien sur des spécificités géo-climatiques, doit conserver une diversité dans les productions agricoles et un équilibre entre cultures végétales et élevage. D’ailleurs, dans une partie de votre article, vous notez l’apport de l’élevage en terme de fertilisation qui permet aux paysans (et au pays) de rester indépendants des firmes agro-pétro-chimiques et de conserver à la terre sa fertilité de façon durable.
    Amicalement
    Marie

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