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Autant le dire… : Le véritable homme burkinabè de demain, c’est maintenant !

Publié le lundi 17 décembre 2012 à 00h38min

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Le jeudi 13 décembre, alors que je me rendais au bureau, j’aperçois un attroupement devant un kiosque à café. Curiosité journalistique étant, je me suis approché pour juste jeter un coup d’œil. Je découvre un groupe d’élèves ( ?) en train de vider littéralement tout ce qu’il y avait comme « café fort ». Pour la plupart, ils étaient enturbannés. Dès leur approvisionnement en café noir terminé, chacun a démarré son engin en trombe et puis, à toute allure, ce groupe de jeunes a pris les artères de la ville. D’un établissement à un autre, leur objectif était de faire sortir tous les élèves qui voudraient suivre les cours ce jour-là. Il me semble que ce sont les mêmes groupes d’élèves qui, chaque fois qu’il y a un mouvement quelconque, se promènent d’un établissement à un autre pour empêcher les autres de suivre les cours en lapidant les murs ou même dans les salles de classes.

Un vendredi précédent, j’ai assisté à une scène de « lapidation » dans un établissement sur la route du Mali. Des « élèves grévistes » sont allés faire sortir leurs camarades des classes. Ceux-ci s’opposent et ce sont des jets de cailloux de part et d’autre. Heureusement, les professeurs et le personnel de l’établissement ont vite réagi en faisant sortir les élèves. Heureusement aussi qu’il n’y a pas eu de blessés. Qu’adviendrait-il si dans un mouvement de ce genre un élève est blessé ?

Dans un coin de rue à Bobo-Dioulasso, un ancien élève du primaire qui se trouve actuellement en classe de 6e s’adresse à son maître qu’il a quitté, il y a juste un an : « Tu as de la monnaie ? C’est ma maman qui veut ça ! ». Et son maître de lui demander : « c’est à moi que tu t’adresses ainsi ? ». « Pardon, je croyais que tu avais de la monnaie, c’est de la monnaie je cherche », lui réplique l’élève. « Tu ne me connais pas ou quoi ? », a interrogé le maître. « Je te connais, c’est pourquoi je te demande la monnaie ! », a conclu l’élève avant de partir. Quand nous étions à l’école, et quand on voyait le maître, on se cachait. Aujourd’hui, le maître et les élèves sont des camarades. C’est à peine s’ils ne « font pas tout » ensemble. A qui la faute ?

Quand j’ai essayé d’analyser ces faits parmi tant d’autres, je me suis rappelé que la veille du jeudi 13 décembre, précisément à Koudougou où il était pour commémorer le 11 décembre, le président du Faso interpellait à la fois les parents et les jeunes (élèves ou non) au respect mutuel et à l’observance d’un certain nombre de petites règles morales qui fondent les communautés. Entre autres, le respect d’autrui et principalement du plus âgé ; le droit à l’autre de ne pas être d’accord avec soi ; la liberté de chacun de nous, de faire son choix et le respect du choix de l’autre. Principalement les parents que nous sommes, devraient avoir le courage de parler sincèrement à nos enfants ; leur dire la vérité ; leur enseigner le savoir-vivre, le savoir-faire ; le vivre ensemble…Il n’est pas tard…

L’école ne peut en aucun cas être le seul lieu d’éducation et de formation des enfants et des jeunes. La rue, c’est encore pire ! Aussi, devrions-nous nous impliquer fortement pour accompagner les initiatives de réformes du système éducatif afin de bâtir le véritable homme burkinabè de demain : digne, intègre, travailleur, courageux, patriote et résolument tourné vers son avenir. Comme l’a dit quelqu’un, il s’agit pour nous de bâtir la République en nous investissant dans la formation intégrale de ce qui sera l’homme burkinabè de demain.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 17 décembre 2012 à 10:51, par O En réponse à : Autant le dire… : Le véritable homme burkinabè de demain, c’est maintenant !

    Il faut que les dirigeants acceptent le changement et vous verrez. Il faut un remaniement à la tête de l’Etat. Moi j’ai 25 ans et je n’avais pas l’habitude de voir le dilapidement de l’argent, des mots, des biens et autres de l’Etat quand j’étais au primaire. il n’y avais encore de séparation de la classe riche et de la classe pauvre. Mais maintenant, des le primaire on se rends compte que c’est perdu d’avance quand on est dans une famille pauvre. le mal est très profond, vous avez trop durer au pouvoir, les enfants ne peuvent être que que des rebelles.

  • Le 17 décembre 2012 à 11:27 En réponse à : Autant le dire… : Le véritable homme burkinabè de demain, c’est maintenant !

    Cette reforme, ces reflexions c est plus qu une necessite ! La nation est en peril avec cette derrive de l education.

  • Le 17 décembre 2012 à 11:53, par Mpatindyééé En réponse à : Autant le dire… : Le véritable homme burkinabè de demain, c’est maintenant !

    Je crois qu’il est tard. Si on avait pris les choses à temps, les parents et les enseignants pouvaient se donner coup de main et assainir les esprits des jeunes. Malheureusement, le temps est passé et beaucoup de parents et d’enseignants qui avaient besoin de cette éducation hier, sont les éducateurs aujourd’hui. On ne peut pas donner ce qu’on n’a pas. Alors, peut-être Dieu fera le miracle ; si non....
    Dieu touche nos coeurs et assaini nos esprits pour ta gloire et pour que la dignité et la probité nos concernent !

  • Le 17 décembre 2012 à 12:22, par Sci-Sage En réponse à : Autant le dire… : Le véritable homme burkinabè de demain, c’est maintenant !

    "L’école ne peut en aucun cas être le seul lieu d’éducation et de formation des enfants et des jeunes." Dites-vous... Selon moi nous ne devons plus parler d’éducation à l’école mais tout simplement d’instruction car c’est depuis l’installation de l’école et un peu plus loin que le terme Education avait sa valeur intrinsèque dans la mesure où le colon voulait nous inculquer son savoir vivre et le vivre ensemble à l’occident ; De nos jours plus d’éducation en Classe mais il s’agit maintenant de montrer aux jeunes ce que Pythagore ou Thalès ont eu à trouver ou à faire. Alors Parents d’élèves, Frères et Soeurs l’Ecole de nos jours n’éduque pas, elle instruit donc il appartient à chacun de vous Parents d’éduquer les enfants et les jeunes. Ne les abandonnez pas à l’école pensant éviter le rôle de Parent. Il appartient également à nous les jeunes et enfants d’écouter et de poser de question pour mieux recevoir l’éducation car elle est familiale et non scolaire. C’est pourquoi je propose que l’on change le mot "Education" dans Ministère de l’Education par "Instruction". Merci !!!

  • Le 17 décembre 2012 à 14:27, par burkindi En réponse à : Autant le dire… : Le véritable homme burkinabè de demain, c’est maintenant !

    Les vrais délinquants sont au pouvoir. Un enfant qui tutoie son maître, et un responsable, de surcroît DG de la Douane, qui a par dévers lui plus de 2 milliards dans un pays aussi pauvre que le Faso, qui est mis en prison, libéré provisoirement pour raison de santé, et qui bat campagne pour CDP, est même candidat, et même élu ! Qui est le plus délinquant ?

    Des gens au pouvoir ou proches du pouvoir, qui pillent le pays et il n’y a rien. Le maire sortant de Nongremasson, qui s’adonne à des actes de vandalisme le 02/12/2012 aux élections, et CDP qui gagnent pas des manoeuvres très malsaines, et aucune institution (toutes d’ailleurs taillées sur mesure) ne signale cela, et vous vous préoccupez des pauvres élèves et enfants !

    Non ! Notre gouvernement n’est pas exemplaire. Et il faut un Sanogo du Mali ici au Faso, pour redresser les choses !

    Donc que les gouvernants montrent l’exemple, et le peuple montrera l’exemple !

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