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WASHCost au Burkina : Des résultats qui incitent à l’action

Publié le dimanche 16 décembre 2012 à 17h26min

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WASHCost au Burkina : Des résultats qui incitent à l’action

La représentation nationale du Centre international pour l’eau et l’assainissement (IRC) a fait, ce vendredi 14 décembre 2012 à Ouagadougou, la restitution des résultats d’une étude réalisée en 2009 dans trois localités de la région du Centre : Komsilga, Yagma et secteur 30 de Ouaga. Les résultats de cette étude, menée dans le cadre du projet WASHCost, présentent des contrastes.

Par exemple, si Komsilga disposait en 2009 de 2,14 fois plus d’équipements qu’il n’en fallait, selon les normes nationales, pour atteindre un taux de couverture de 100% ; à peine 46% des habitants avaient accès à un service basic. Ce qui constitue une contre-performance importante, compte tenu des investissements observés de 1985 à 2009 et estimés à environ 170 millions de francs CFA pour 1 704 habitants. Aujourd’hui, la situation a évolué positivement sur le terrain, mais beaucoup restent encore à faire, notamment en matière d’assainissement. Ce constat de l’évolution des données sur les sites étudiés en 2009 est aussi valable pour Yagma que pour le secteur 30 de Ouagadougou. Au moment de la réalisation de l’étude en 2009, l’on ne parlait pas encore de sinistrés des inondations du 1er septembre et Yagma comptait 13 forages. En 2011 le nombre de forage est passé à 43. Mieux, l’ONEA s’apprête à implanter des services à Yagma. Au niveau de l’accès au service d’Approvisionnement en eau potable, d’hygiène et d’assainissement (AEPHA) au secteur 30 de Ouagadougou, des contrastes ont également été relevés par l’étude. Ainsi, la zone était suréquipée en ouvrages hydrauliques selon les normes nationales alors que c’est seulement 22% de la population qui avait accès à un service basic c’est-à-dire 40 litres d’eau par personne et par jour.

WASHCost, faut-il le rappeler, est un projet de recherche-action d’une durée de cinq ans (2008-2012), qui œuvre pour quantifier et analyser les coûts à long terme des services d’approvisionnement en eau potable, d’hygiène et d’assainissement (AEPHA) en milieux rural et urbain au Burkina, au Ghana, au Mozambique et en Inde. Il s’agit à travers l’analyse de données sur les coûts réels et désagrégés des services d’Approvisionnement en eau potable, d’hygiène et d’assainissement (AEPHA), d’améliorer les connaissances sur le coût unitaire à long terme de ces services à tous les niveaux.

En effet, comme l’a expliqué Richard Bassono, chargé de recherche à l’IRC Burkina (c’est lui qui a livré les résultats de la présente étude), il ne suffit plus de construire des ouvrages d’eau potable ou d’assainissement. Il faut également prévoir leur entretien, comprendre les motivations des usagers et contrôler l’impact sur l’environnement et sur la santé. Et l’approche par les coûts, à l’entendre, permet d’intégrer dans la planification ces différents paramètres parce que la réalisation d’un ouvrage d’eau potable et d’assainissement ne garantit pas toujours l’effectivité de service. D’où toute l’importance de la démarche WASHCost qui permet d’agir avec efficience et dans la pérennité. « On doit tous travailler à ce que cette approche soit utilisée ; que ce soit au niveau international, national, régional ou au niveau communal », préconise Richard Bassono. Outre le Centre à travers Komsilga, Yagma et le secteur 30 de Ouagadougou, IRC Burkina a également expérimenté l’approche WASHCost dans deux autres régions du pays, à savoir les Hauts Bassins et le Nord.
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Grégoire B. BAZIE

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ENCADRE : Des participants apprécient

Richard Bassono, chargé de recherche IRC Burkina : ‘’Un bon exercice’’

« C’est un bon exercice qui a permis aux participants de comprendre comment est organisé le service d’eau et d’assainissement dans leurs communes. Ce ne sont que des sites qui ont été choisis mais cette figure des sites peut être dupliquée aux autres sites de chaque commune. C’est de comprendre et d’essayer de voir comment ils peuvent utiliser cette approche, cette technologie pour qu’on ait des services durables en faisant un bon suivi, une bonne organisation au niveau de la gestion. L’atelier a été très bien animé parce qu’il y a eu beaucoup de participation. Des gens ont posé des questions de compréhension ; des gens ont apporté des éléments qui nous permettent de dire que la situation a évolué, même si ce n’est pas comme on veut. On doit donc travailler à ce que cette approche soit utilisée à tous les niveaux, au niveau international, national, régional, régional, ou au niveau communal ».

Moussa Ouédraogo de la DGAEUE : ‘’Rencontre très importante’’

« Cette rencontre est la bienvenue et très importante. Elle permet de faire le point des activités de WashCost et aussi interpeller les uns et les autres sur le fait de bien programmer pour un service durable dans le temps. Les connaissances acquises peuvent nous servir dans notre lutte pour l’amélioration des indicateurs dans le secteur de l’eau potable, d’hygiène et d’assainissement. Au niveau national, le taux d’accès à l’assainissement en milieu rural se situe autour de 3,1%. Le taux d’accès à l’eau potable en milieu rural se situe autour de 60%. Les objectifs d’ici à 2015, c’est d’atteindre 54% pour l’accès à l’assainissement et 78% pour l’accès à l’eau potable en milieu rural.

Solange Tiendrébéogo/ Kiemdé, secrétaire général de la mairie de Komsilga : ‘’Vraiment satisfaite’’

« Les auteurs de l’étude ont mené un bon travail parce que nous, on n’arrivait pas à percevoir en étant même sur le terrain, le taux d’accès à l’eau potable. Mais, à travers ce qu’ils ont fait comme étude on a ce taux qui se situe à 2,4%. Personnellement, je ne m’attendais pas à ça. On va se servir de ce taux pour travailler à l’amélioration de la situation. Donc, je suis vraiment satisfaite de ma participation à l’atelier.

Jean Oubda, ingénieur des travaux du génie rural à la DGRE : ‘’Une grande satisfaction’’

De cet atelier, j’en tire une grande satisfaction parce que les coûts unitaires constituent une question assez complexe que tous les acteurs n’arrivent pas à cerner. En cela, la présente rencontre est très importante pour le secteur de l’eau potable et de l’assainissement en ce sens qu’elle nous permet de mieux cerner les questions de planification afin de pouvoir prendre en compte ces aspects de prix unitaires qui concernent bien sûr les réhabilitations, les réparations et les investissements initiaux.

Catherine Ouédraogo, service hygiène et assainissement de la direction régionale de la santé du Centre Sud : ‘’Vraiment bénéfique’’

« Dans l’ensemble, je trouve que la rencontre a été vraiment bénéfique pour nous et nous allons utiliser les informations reçues aujourd’hui dans nos différentes activités de planification. C’est vrai qu’à la santé la planification suit une procédure beaucoup plus complexe mais je pense que ça pourra toujours nous servir puisque chez nous les plans d’actions 2013 sont déjà calés. Mais, dans les micro-planifications, dans les activités de districts, c’est quelque chose qui pourra en tout cas nous servir beaucoup, surtout que nous sommes dans un processus de transfert de compétences et de ressources dans lequel nous accompagnons les communes dans de nombreuses activités relatives à l’hygiène et à l’assainissement ».

Rachel Ouédraogo/Nikièma, habitante du secteur 30 de Ouagadougou : ‘’Satisfaite’’

Franchement, grâce à l’initiative de l’IRC, la question de l’accès à l’assainissement dans notre commune s’améliore. Partant de là, nous avons contacté d’autres structures qui se sont engagées à nous aider à construire des ouvrages d’eau et d’assainissement. En ce qui concerne les échanges de ce matin, ils nous ont beaucoup apporté en termes d’idées. Je suis donc satisfaite.

Propos recueillis par GBB

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