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Palais de justice : Vingt ans fermes pour vol aggravé et blessures volontaires

Publié le vendredi 14 décembre 2012 à 03h01min

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L’air visiblement innocent, Aboubacar donnait l’impression d’un homme de bonne foi. Vêtu d’un boubou blanc, la barbe longue et bien tondue, il voulait faire croire qu’il est un bon croyant. Poursuivi pour vol aggravé et blessures volontaires, lorsque le parquet a requis la peine de 30 ans de prison ferme, assortie d’une période de sûreté de 15 ans, il a dit ceci : « Je regrette mon acte. Je le regrette amèrement et j’aurai aimé remonter le temps pour ne pas avoir à le commettre. Mes enfants ont plus de 10 ans. Depuis 2007, je suis incarcéré. Si je dois encore écoper de 30 ans de prison ferme que deviendraient-ils sans moi ? Je vous en supplie, pardonnez-moi ».

En effet, l’acte posé le 31 décembre 2007 par le prévenu « est très grave », a laissé entendre le parquet. Se disant employé de commerce, Aboubacar est de nationalité malienne et réside à Sikasso. Il a été condamné en 2008 par le Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso pour des faits de vol d’objets divers (il a dévalisé un magasin et emporté des habits). Dans cette nuit du 31 décembre 2007, lui et son ami Lassina ont convenu de commettre un crime. L’opération devait se passer dans la cour de l’Ecole Nouvelle à Bobo. « Nous nous sommes installés lui et moi.

Et lorsque M. Fofana passait sur sa P50, nous l’avons accosté. J’ai tiré sur sa cuisse pour l’intimider afin que mon ami puisse s’enfuir avec sa moto », a-t-il expliqué aux juges. Cependant poursuit-il : « Je ne voulais pas lui faire du mal. Ce n’est pas dans mon habitude de voler. Je l’ai fait à la demande de Lassina qui devait de l’argent à ma mère. Je voulais donc l’aider à avoir de l’argent pour rembourser le crédit ». Pour son information, le parquet lui apprend que Fofana n’avait que 8 000 FCFA alors que ce sont plusieurs balles qu’il a reçu dans la cuisse. Se confondant en excuses, Aboubacar commence à donner des conseils à toute personne qui serait tentée de commettre un acte délictueux.

« Ce n’est ni le lieu, ni l’endroit pour présenter vos excuses. Il fallait y penser avant car votre acte peut valoir une condamnation à vie », lui indique le parquet. Dans son réquisitoire, celui-ci a demandé au tribunal de faire application de la loi portant sur le grand banditisme parce que, a-t-il dit, « le prévenu est un délinquant transfrontalier donc international ». Trente ans de prison ferme assortie d’une période de sûreté ont été requis par le parquet. Pour le tribunal, quand il s’agit d’appliquer la loi, il n’y a pas d’état d’âme. Le prévenu est coupable des faits qui lui sont reprochés. Il a donc été condamné à 20 ans de prison ferme, assorti d’une période de sûreté de 15 ans. Il doit aussi payer une amende d’un million de francs CFA.


Il retourne en prison pour vol avec usage d’arme blanche

Madou a 32 ans. Il a séjourné pendant trois mois en 2011 à la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso. Père de deux enfants, il vient encore d’écoper d’une peine de 10 ans, assortie d’une période de sûreté de 6 ans pour vol avec usage d’arme, en l’espèce, un couteau. L’acte s’est passé dans la nuit du 4 octobre 2012, alors que Djénébou la victime, revenait de son travail. Elle a été accostée par Madou qui lui retira de force son sac à main et pire, lui portera des coups sur sa poitrine. Arrêté par la gendarmerie pour ces faits, Madou rejette tout en bloc. Il informe qu’il revenait d’une « maison close ». Pour lui, les riverains alertés par les cris de la victime se sont trompés et l’ont accusé. Une déclaration toute contraire à toutes celles faites par des témoins qui confirment l’avoir vu avec le sac. Et lorsque ces derniers ont voulu l’arrêter, il s’en est pris à eux en brandissant son couteau.

Madou ne se reconnaît pas toujours dans ces actes. Ce qui amène le parquet à lui dire que mentir est aussi une forme de défense. Les certificats médicaux étant clairs, le ministère public a demandé au tribunal de reconnaître la culpabilité du prévenu « récidiviste » qui est resté incohérent dans ses déclarations. Dix ans fermes assortis d’une période de sûreté de 6 ans correspondent, de l’avis du parquet à son forfait. Le tribunal a suivi la requête du parquet et a même ajouté une amende de 500 000 francs.


L’un en consomme, l’autre vend de la drogue

Le ministère public a conduit Yves et Sidiki devant le Tribunal de grande instance (TGI) de Bobo-Dioulasso, pour des faits d’usage illicite de « chanvre indien ». Depuis leur arrestation par le commissariat de police de Konsa jusqu’à leur comparution à la barre, ils n’ont reconnu que partiellement leur forfait. Si Sidiki, peintre de profession avoue qu’il consomme le chanvre indien pour bien travailler, Yves, lui, le vend uniquement. Il ne fume que la cigarette. « Quand je vends, je reçois 2 500 FCFA comme commission », a-t-il dit. Arrêté alors qu’il se trouvait dans des toilettes pour fumer « sa dose », il possédait sur lui, huit enveloppes contenant de la drogue. Après les débats, le parquet s’est dit convaincu de la culpabilité des deux prévenus. D’où la peine de six mois de prison ferme. Le tribunal a suivi sa requête.

Rassemblées par Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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