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INFO@ : La face cachée des TIC

Publié le jeudi 6 décembre 2012 à 00h34min

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INFO@ : La face cachée des TIC

Les Technologies de l’information et de la communication (TIC) peuvent aider à juguler le réchauffement climatique mondial. Le télétravail et la réunion à distance, l’optimisation des transports et des déplacements, l’e-commerce, la dématérialisation des procédures administratives et la minimisation des consommations énergétiques des bâtiments sont autant d’actions qui contribuent à protéger l’environnement. Toutefois le secteur peine à réduire ses propres émissions, qui sont maintenant comparables à celles du secteur de l’aviation. Un rapport édité par l’Association pour le progrès des communications (APC) et l’Institut humaniste de coopération pour le développement (HIVOS), l’agence hollandaise du développement défie la conception selon laquelle les Technologies de l’information et de la communication (TIC) seront la panacée du changement climatique.

Selon le rapport, pour que les technologies nous apportent réellement des bénéfices, il faut changer les modèles de consommation et les effets de la production, de la consommation et des ordinateurs, téléphones mobiles et autres technologies sur les ressources naturelles de la planète. Le rapport de l’observatoire mondial sur la société de l’information couvre 53 pays et six régions, notamment l’Amérique Latine et le Moyen-Orient. Dans son introduction, Paul Mobbs fait remarquer combien les TIC sont devenus « invisibles ». L’Internet, les mobiles et les ordinateurs, qui font partie de notre vie quotidienne, ont une face cachée qui entraîne certains gouvernements à établir des politiques stratégiques pour protéger l’approvisionnement des « matières premières critiques » utilisées pour les puces informatiques.

Selon Emanuele Lapierre-Fortin et Leslie Chan de l’Université de Toronto, les conséquences des TIC en tant que phénomène environnemental et sociopolitique ont été « externalisées » et ne sont pas prises en compte dans le coût visible des navigations sur l’Internet ou des coups de téléphone. Elles dressent un catalogue des injustices environnementales, et notamment le fait que l’industrie des TIC émettra plus de dioxyde de carbone que l’industrie de l’aviation dès 2012 au Royaume-Uni. De plus, l’industrie des TIC contribue à la guerre en République démocratique du Congo en raison de son utilisation des métaux précieux, sans parler de la production des déchets électroniques qui connaissent une forte croissance. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) estime à plus de 50 millions de tonnes les déchets électroniques générés annuellement. Dans les pays en développement, ces déchets font souvent l’objet de traitements non appropriés et exposent les populations à de graves maladies.

Il en est ainsi de l’incinération des câbles pour récupérer le cuivre ou de lixiviation de l’or avec du cyanure et à l’air libre. Ces procédés libèrent des substances chimiques et des retardateurs de flammes extrêmement toxiques et cancérigènes. Par ailleurs, l’enfouissement d’une partie de ces déchets entraîne la contamination du sol et des nappes phréatiques. Cette situation montre la nécessité de revoir sérieusement le recyclage de ces déchets si l’on veut bien que les TIC profitent vraiment à l’environnement comme il se doit.

Raphaël KAFANDO

Sidwaya

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