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Il faut le dire : L’éducation des militants, échec des partis dans la campagne

Publié le jeudi 6 décembre 2012 à 00h34min

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Il faut le dire : L’éducation des militants, échec des partis dans la campagne

Les dés sont jetés ! Les élections législatives et municipales sont finies. Les députés et les futurs probables maires seront connus bientôt. Il faut attendre encore 5 ans, à moins d’une prorogation ou d’une interruption de mandat de ces élus, pour voir une autre campagne électorale. En attendant, des attitudes regrettables ont été enregistrées pendant celle qui vient de s’achever, et que nous tenons à souligner ici. Il y a eu d’abord de l’incivisme, alors que le Burkina Faso s’apprête à commémorer le 52e anniversaire de son indépendance sous le thème : « Citoyenneté, dialogue et paix : socles d’une nation prospère et solidaire ». Pendant la campagne, les candidats ont pourtant souligné l’importance de cette valeur pour le changement du pays.

Ils ont même proposé l’introduction de l’éducation civique à l’école. Mais dans les faits, il y a eu un déphasage criant entre ce qui se disait et ce qui se passait sur le terrain. Et les exemples sont légion. La ville de Bobo-Dioulasso a été envahie de klaxons de motos ou de voitures, estampillées des logos des partis jusqu’aux places publiques et monuments à caractère historique. En plus, ces voitures et ces engins à deux roues roulaient à vive allure en plein centre-ville. C’est d’ailleurs avec fierté que les responsables des partis politiques regardaient leurs militants faire des acrobaties sur les voies publiques. Les ronds-points, les murs d’écoles et même les panneaux de stop, ont été utilisés pour afficher les messages des formations politiques.

Le constat est que les candidats ont, pendant cette campagne et, malgré leur déclaration de bonne foi, manqué de poser un acte concret qui soit un exemple d’éducation civique pour leurs militants. La deuxième attitude regrettable est le manque de conviction de certains candidats. A cette bataille électorale, tous les moyens ont été mis à profit pour rafler les postes de conseillers et de députés : meeting, porte-à-porte… Mais le plus déplorable reste l’achat déguisé de consciences des jeunes. Certains candidats ont servi du carburant à leurs militants afin qu’ils viennent assister à leur meeting. De l’argent même a été distribué. D’autres ont mis des véhicules à leur disposition.

Mais l’idéal aurait été l’inverse, c’est-à-dire permettre aux militants de venir d’eux-mêmes aux meetings avec leurs propres moyens, et sans aucune autre motivation que leur adhésion aux projets de société de leurs candidats. Quand verra-t-on donc au Burkina, des militants contribuer par exemple aux frais de carburant de leurs candidats ? Un grand travail reste donc à faire. Mais hélas, la leçon a été enseignée à cette génération, la mauvaise justement, qui consiste à acheter les consciences. Cependant, la jeunesse elle-même doit comprendre que ce n’est pas par cette voie que sera construit son avenir.

Par ailleurs et il faut le dire, cette campagne a mis en exergue le manque de maturité des partis. Les programmes politiques sont sans sauveur. On reste sur sa faim quand il s’agit de questions portant sur le développement de l’agriculture ou l’amélioration du système éducatif. Par-dessus tout, le niveau intellectuel de la plupart des leaders de partis politique semble faible. Ils ont peut-être la volonté de participer à la vie politique, mais la matière fondamentale leur manque. Et le hic, c’est que la plupart des intellectuels ou se réclamant comme tels, se sont mis en marge de la chose politique.

Il est donc temps que tous ceux qui veulent apporter leur pierre à la construction du pays prennent place à la table de la politique. Ils ont dû voir peut-être comment celle-ci est menée au Faso. Par leur présence, ils pourront donner un souffle au débat qui, même s’il a lieu, reste factice. Leur apport en matière de révolution culturelle, éducative et sur tous les axes de développement est attendu, pour le bonheur de la population burkinabè. Ils le font déjà autrement, diront d’aucuns, mais ils peuvent encore faire mieux.

Rabalyan Paul OUEDRAOGO

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 6 décembre 2012 à 13:40, par KIDRH En réponse à : Il faut le dire : L’éducation des militants, échec des partis dans la campagne

    Mon cher journaliste il faudra bien des générations pour voir des militants contribuer aux frais de campagne de leurs partis. Dans la réalité nos partis n’ont pas de militants convaincus. ON adhéré à un parti par simple calcul d’intérêt. Ainsi il serait suicidaire pour un opérateur économique d’envergure, un directeur établissement public de s’afficher militant d’un parti qui ne soit pas le CDP ou à la rigueur d’un parti de la mouvance présidentielle. La presse à fait état de notes de services ou d’informations partisanes affichée ou distribuées dans des services publics (trésorerie de Dedougou le Premier ministère ) preuve que les auteurs de ces bévues estiment logiques que tous les fonctionnaires soient militants ou electeurs du parti au pouvoir
    En dehors de ces militants "tubes digestifs" ou minafika/ minafikun il n y a qu’un électorat pour les partis. Cet électoral fluctue souvent en fonction de la personnalité des candidats ou de l’intoxication distillée lors des campagnes. On vous dira par exemple au populations d’une localité que si elles ne votent pas la liste CDP c’est qu’elles sont contre Blaise et qu’en conséquence le gouvernement de Blaise les oubliera dans les programmes de développement . Tiens vous souvenez vous de la promesse de 5 millions qui aurait été faite aux communes du Kadiogo qui plébisciteront le CDP

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