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Postes de contrôle juxtaposés : Autorités burkinabè et togolaises préoccupées

Publié le vendredi 30 novembre 2012 à 01h37min

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Postes de contrôle juxtaposés : Autorités burkinabè et togolaises préoccupées

Des délégations ministérielles du Burkina Faso et du Togo, en compagnie du président de la Commission de l’Union économique et monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), se sont rendues sur le site des postes de contrôle juxtaposés de Cinkansé, le 29 novembre 2012. Après une visite des infrastructures, les autorités ont eu une réunion de concertation avec les autorités douanières des deux pays, les informaticiens et le concessionnaire des postes de contrôle.

Le fonctionnement des Postes de contrôle juxtaposés (PCJ) de Cinkansé, mis en service en novembre 2010, préoccupe les autorités burkinabè et togolaises. C’est pour cette raison qu’elles ont pris rendez-vous avec le président de la Commission de l’Union économique et monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), Cheick Hadjibou Soumaré, sur le site le 29 novembre 2012. En compagnie du président de l’institution ouest-africaine, la délégation burkinabè, constituée du ministre des affaires étrangères, Djibrill Bassolé, du ministre de l’économie et des finances, Lucien Marie Noël Bembamba et du ministre délégué chargé de la coopération régionale, Vincent Zakané et celle du Togo, conduite par le ministre de l’économie et des finances, Adji Otèth Ayassor, ont fait la ronde des infrastructures des PCJ.

Puis, elles ont tenu une rencontre de concertation avec les autorités douanières des deux pays, les informaticiens et le concessionnaire des postes de contrôle juxtaposés. De l’avis du directeur général des douanes du Burkina Faso, Sylvestre Sam, les opérations sont encore manuelles, car il n’y a pas d’interconnexion entre les services douaniers des deux Etats. Il a expliqué que les conditions ne sont pas réunies pour lever les documents, de façon électronique. Il a affirmé qu’une équipe conjointe a été mise en place, de concert avec le Togo, pour travailler sur les systèmes des deux services douaniers. Et le directeur général des douanes du Togo, Adedze Kodjo de dire que le traitement est électronique dans son Etat, « qu’il faudra que le Burkina Faso ait des équipements électroniques pour se connecter avec le Togo ».

Le ministre Djibrill Bassolé a reconnu qu’il y a des efforts à faire pour améliorer les infrastructures des PCJ. En plus de cela, a-t-il dit, il faut penser à la compatibilité du système informatique des services administratifs. Outre cela, l’un des techniciens des PCJ, Dieudonné Ouédraogo, a déclaré qu’il faut définir des itinéraires pour les usagers, harmoniser la table des opérateurs et celle des déclarants. Le concessionnaire du site, le président-directeur général de Scanning Systems, Mory Diané, a confié qu’il a compris les besoins des douaniers qui, de son avis, préfèrent une interconnexion directe. Il a laissé entendre qu’il s’est rendu compte que la plate-forme, « le bord de contrôle système », qui consiste à ranger les informations du Togo et du Burkina Faso dans une plate-forme unique, afin que chacun pioche l’information dont il a besoin, ne sied pas aux douaniers. Fort de ce constat, il a déclaré qu’il va s’agir d’identifier les équipements nécessaires à réaliser l’interconnexion et qu’il faut une synergie d’action entre les deux Etats.

A propos, le président de la Commission de l’UEMOA, Cheick Hadjibou Soumaré, a confié qu’il va tout faire pour réunir les administrations des deux pays, avant le 14 décembre. Cette rencontre, a-t-il indiqué, a pour objectif de discuter des problèmes qu’elles rencontrent, afin de proposer des solutions qui vont être soumises au conseil des ministres des pays de l’espace communautaire ouest-africain. « Ce qui nous motive le plus, c’est que dans notre dispositif, nous avons parlé de la libre circulation des personnes et des biens », a t-il affirmé. Sans compter, a-t-il martelé, que les économies sont confrontées à un problème de compétitivité. Il a fait savoir que c’est pour cela que les plus hautes autorités ont demandé de rendre fonctionnels les postes de contrôle juxtaposés de Cinkansé, qui est un exemple-pilote devant permettre de poursuivre le programme dans l’ensemble de la sous-région.

Pour le ministre burkinabè des Affaires étrangères, la réussite des PCJ va encourager l’UEMOA et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à en multiplier sur toute l’étendue de l’espace communautaire. M. Bassolé a révélé que la multiplication de ces postes va accélérer l’intégration des économies et des populations. Ce faisant, il a dit que tout ne peut pas être parfait du premier coup, à cause des résistances des usagers et des administrations. Il a fini par arguer que « C’est petit à petit que nous réussirons ».

Adama BAYALA

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 30 novembre 2012 à 09:15 En réponse à : Postes de contrôle juxtaposés : Autorités burkinabè et togolaises préoccupées

    Il faudra soutenir la société qui pilote l’operation car tout debut est difficile, et il s’agit d’interconnecter deux Etats souverains.
    Merci aux autorités

  • Le 30 novembre 2012 à 10:07, par Djal En réponse à : Postes de contrôle juxtaposés : Autorités burkinabè et togolaises préoccupées

    Le problème du PCJ est beaucoup plus complexe que cela. Le problème de fond n’a pas été abordé au niveau de la douane. A savoir la répartition du fond de garantie. Cette somme que se partage la douane et la chambre de commerce est le vrai ralentisseur du processus d’interconnexion. Il faut souligner aussi la lourdeur du système d’information du l’opérateur scanning qui veut être le centre de contrôle des informations et venant du Burkina et du Togo. Alors que les douanes des 2 pays utilisent le même logiciel qui possède des modules d’interconnexion des 2 pays.
    je pense que l’UEMOA devrait profiter de cette expérience malheureuse (car le PCJ est opérationnel de nom depuis au moins 2 ans) pour mener une réflexion de fond sur le problème de garantie, d’interconnexion de système et aussi de la formation des acteurs clés.

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