Les femmes ne battront pas campagne uniquement pour les hommes, mais aussi pour elles –même. Des candidates aux élections couplées sillonnent villes et villages pour convaincre les potentiels électeurs à porter leur choix sur leur parti. Et quand l’heure du meeting ou de l’échange direct sonne, elles se défendent si bien qu’elles arrachent des ovations de l’audience. Pendant qu’elle fend la foule, Ténè TRAORE candidate du parti « le faso autrement » lance « le faso » et on entend de tous les côtés « autrement ». Après avoir scandé le slogan de sa formation politique, elle prend la parole et invite l’assistance à la voter « avec nous, vous verrez le changement que vous recherchez tant » crie-t-elle au micro qui lui est tendu.

Jeannette YAMEOGO de l’Union Nationale pour la Démocratie et le Développement(UNDD), elle, a rendez-vous cet après-midi avec les femmes du secteur 6 de la ville de Koudougou « il faut que vous votez Hermann Yaméogo. Il est natif de Koudougou, il est donc votre fils. Avec lui, nous allons développer notre cher Koudougou. Je ne ferai pas de promesses, mais je vous donnerai la preuve une fois au pouvoir » s’exclame-t-elle.

De jour comme de nuit, des candidates se battent pour convaincre les populations. Mais quand elles pensent à la place qu’elles occupent sur les listes, beaucoup déchantent. « je suis troisième sur la liste de l’UNDD de Koudougou. Je ne suis pas d’accord avec cette place, mais qu’est-ce que je peux faire face à la décision du parti. Ce n’est pas normal » s’indigne Jeannette YAMEOGO.

Même son de cloche chez Ténè TRAORE qui s’est vue retirée la première place par des hommes « j’étais la première à accueillir son Excellence Ablassé OUEDRAOGO à Bobo-dioulasso. Celui-ci voulait d’ailleurs que je sois tête de liste, mais des hommes s’y sont opposés. Ils ont même menacé de quitter le parti si j’étais première. Je me contente de la troisième place pour les législatives et je compte beaucoup plus sur les municipales. Là-bas, je suis tête de liste au secteur 21 » avoue-t-elle le cœur serré.

La promotion de la femme en politique ne rime pas avec la promotion de la médiocrité semble dire Valentine BESSIN de l’UNIR/PS. Pour elle, seule la compétence de la femme la propulsera dans la sphère politique « Ce n’est pas pour ta beauté qu’un parti te positionnera en tête de liste. Si une femme peut permettre à son parti d’avoir des sièges, je ne vois pas pourquoi le parti ne le mettra pas devant. Seule la compétence paie. D’ailleurs, l’UNIR/PS est le seul parti qui a promu le genre avant la loi sur le quota genre » se rappelle- t-elle avec fierté.

Le verdict des urnes tombera plus ou moins au soir du 2 Décembre. Certaines candidates comme Mariam SIRIMA se disent confiantes. D’autres par contre ont perdu tout espoir à cause de leur position.

Amina FAYE/KASSE représentante résidente de NDI (National Democratic Institut) a appuyé 700 candidates dans la préparation de leur campagne. Cette dame acquise à la cause de ses sœurs ne se leurre pas pour autant. La percée de la femme burkinabè en politique ne sera pas de sitôt dira-t-elle. Il faudra encore des années de lutte et c’est à la femme de mener cette lutte.

Marie Laurentine BAYALA

RTB