LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Autant le dire… : Démocratie oyéé ! Démocratie oyéé !

Publié le mardi 27 novembre 2012 à 01h24min

PARTAGER :                          

Les élections législatives et municipales couplées de décembre prochain, dont la campagne se déroule en ce moment donnent l’occasion de mesurer le degré de l’expression démocratique dans notre pays. D’abord, ils sont 74 partis et formations politiques à prendre part à ces élections. Quand bien même le nombre de partis politiques ne reflète pas forcément l’ancrage d’une démocratie, il faut admettre que cet engouement des hommes et femmes politiques est la preuve que chacun veut apporter quelque chose au débat démocratique. Aussi, plus que jamais, l’urgence de regroupement des partis politiques est plus qu’une nécessité si ceux-ci veulent vraiment que le peuple comprenne quelque chose.

Quand deux partis ont comme emblème un Lion et se retrouvent sur le même terrain, ils embrouillent inéluctablement l’électeur. Quand plusieurs partis sankaristes se retrouvent sur le même terrain, non seulement ils gâtent le nom de Sankara (qui travaillait pour l’unité de son peuple, voire de l’Afrique), mais ils ne contribuent pas à former le peuple aux idéaux du capitaine Sankara. Quand plusieurs formations politiques parlent de changement, on se demande de quel changement s’agit-il. Si c’est le même, pourquoi donc ne pas se retrouver pour le prôner et l’acquérir ? Ailleurs, c’est ce qui se fait. L’exemple le plus récent est la Gauche qui s’est coalisée et a réussi pour cela à obtenir le changement face à la Droite en France.

Ensuite, le déroulement de la campagne en lui-même sur le terrain est encore la preuve que chaque parti veut se faire entendre, se faire comprendre et convaincre son électorat. Banderoles, affiches, autocollants, Tee-Shirts, casquettes, posters (petits ou géants), tracts, tout est mis en œuvre pour charmer. A cela, il faut ajouter les débats radiotélévisés, les pages offertes dans le quotidien national Sidwaya.

Enfin, les meetings, les assemblées générales et les porte-à-porte dont usent librement les partis politiques pour exposer leurs programmes (pour ceux qui en ont) et « dénigrer » les autres. Ce sont de véritables moments de communion avec les populations. Malheureusement, ils ne déterminent pas forcément la popularité des candidats, du parti et encore moins les prévisions électorales.

C’est dans un mouvement politique aussi important qu’on trouve des partis politiques qui, visiblement ne savent pas ce qu’ils veulent. Et c’est là qu’il convient d’interpeller les organisateurs des consultations électorales. Car ce sont des milliards de F CFA qui sont engagés dans ces processus. Si des partis politiques qui cherchent le pouvoir doivent se comporter comme le font certains, il y a lieu de les disqualifier. Il aurait été par exemple plus judicieux d’obliger tout parti politique qui veut présenter des candidats à le faire sur l’ensemble du territoire national. Tous les Burkinabé ont droit à l’expression démocratique.

Si malgré tout, on autorise des partis à se cantonner dans leur patelin, rien que pour dire qu’ils existent, ces derniers doivent faire l’effort de respecter leurs engagements. Quand Sidwaya publie des pages vierges, tout simplement parce qu’un parti politique n’a pas daigné envoyer de message, cela est bien inadmissible ; quand dans un débat radiotélévisé un parti politique ne puisse pas envoyer de représentant pour s’adresser au peuple, cela est bien inadmissible. Ces rendez-vous manqués ne sont-ils pas la preuve du manque de respect pour le peuple, pour l’électorat, pour la démocratie ? Alors que ces partis reçoivent bel et bien de l’argent pour cela. Aussi, il me semble qu’il faut arriver à proposer des sanctions pour tous ces partis qui donnent de faux rendez-vous au peuple après avoir encaissé son argent.

Cela peut s’apparenter à la mauvaise gouvernance. Alors quand sur le terrain ce sont les mêmes qui veulent donner des leçons de bonne gestion des deniers publics, on s’interroge sur leur bonne foi.
Mais comme on aime à dire, « nous sommes en démocratie ». Dans laquelle chacun pense malheureusement que tout est permis.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Municipales partielles : Les résultats provisoires proclamés
Municipales partielles : Le scrutin se déroule normalement