Ainsi, avant même l’ouverture de la campagne, l’on apercevait des tracts, des affiches de tous les formats, petits ou grands, en couleur ou en noir et blanc, un peu partout dans les villes, dans les campagnes et même sur les grands axes routiers du pays. « Votez moi pour donner un nouveau souffle au développement du Faso, ou encore votez tel parti pour un changement au Burkina Faso… », sont autant d’écriteaux, de messages politiques, que l’on peut lire sur ces affiches électorales. Une autre forme d’approche de l’électorat, différente du porte à porte devenue l’apanage de nombre de partis politiques, même pour celui du « Tuk guli », comme dirait l’autre. Drôle de stratégie ! Seulement avec combien de partisans, de sympathisants, les adeptes du porte à porte pourront-ils convaincre la majorité de l’électorat ?

En effet, « la politique ne doit pas nous diviser », a dit Luc Adolphe Tiao, Premier ministre et candidat aux législatives 2012 dans le Sanguié. Un message qui semble passer, en tout cas, pour le cas des affiches, car l’on perçoit les affiches du parti au pouvoir, de la mouvance présidentielle et de l’opposition se côtoyer un peu partout dans le pays et particulièrement à Bobo-Dioulasso. Cette stratégie de communication hors médias, faut-il le souligner, dénote la plus ou moins maturité de nos formations politiques, qui se rendent de plus en plus compte que l’approche de l’électorat ne se limite pas uniquement à passer sur les écrans de télévisions ou à noircir les colonnes des journaux avec de théories méconnues et incompréhensibles pour la majorité des Burkinabè. Qui du reste, est parfois irritant pour nombre d’électeurs pour des raisons diverses.

« Un politique reste un politique », ironisent beaucoup de personnes qui voient en la confection de ces affiches, une forme de justification des subventions. Pas besoin de 100 mètres plat, encore moins de l’endurance pour convaincre un potentiel électeur. Ils verront coller les photos ou les logos des formations politiques, à leur passage, souvent même aux feux tricolores, ou tout simplement à l’angle d’un maquis lorsque l’on partager une ou deux bières. Il convient cependant de signifier que cette communication hors médias ne peut avoir un impact que si le taux des personnes ayant vu une affiche est élevé. Comment d’ailleurs le calculer et quel est l’impact réel de ces affiches sur l’électorat ? Pour des personnes assez subjectives et ayant l’esprit « baladeur » l’allure des photos pourrait peut-être faire gagner quelques voies. Le logiciel de traitement d’image « Photoshop » aidant, les politiciens et les logos de leur parti apparaissent actuellement sous de beaux jours. Soit une autre forme de mensonge !

Basssératou KINDO

L’Express du Faso