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Le Blaiso et barbus : Entre laafi bala et Mali là-bas

Publié le vendredi 16 novembre 2012 à 01h34min

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Le Blaiso et barbus : Entre laafi bala et Mali là-bas

Jamais un Chef d’Etat sahélien n’a été aussi copain avec des islamistes. Et pourtant, rien ne prédisposait notre Blaiso national -officiellement catho- à une telle proximité qui lui a valu d’être négociateur de libérations d’otages occidentaux, médiateur de la Cedeao et maintenant pacificateur du septentrion malien. En tout cas, avec « les barbus », le courant semble bien passer. Du moins, ils viennent, dînent et dorment à Ouaga 2000. De quoi conforter le Blaiso dans l’idée que le Mali peut retrouver son unité territoriale non par la guerre mais par la négociation. Mais que cache ce « laafi bala » -la paix, rien que la paix, en langue nationale mooré- auquel croit le capitaine à la retraite envers et contre (presque) tous ?

Il y a seulement quelques jours, on pouvait penser que l’enfant terrible de Ziniaré ramait à contre-courant en tenant à son histoire de négociation avec les groupes islamistes armés qui contrôlent le Nord-Mali. Mais le sommet extraordinaire de la Cedeao, tenu dimanche dernier à Abuja, a fini par lui donner raison. Enfin, ses pairs se sont officiellement ralliés à cette cause puisque recommandation a été faite à Bamako de poursuivre les négociations avec les « barbus » en vue d’une solution pacifique de la crise. Même si l’option de la guerre est maintenue, elle ne se fera qu’en dernier ressort, lorsque tous les fils du dialogue seront rompus.

L’adoption de cette position par la Cedeao est incontestablement une victoire pour le Blaiso national qui paraissait une fois encore engagé dans une voie sans issue. Surtout que sa méthode de médiation n’est pas toujours partagée sur les bords du Djoliba où l’Armée de Bamako n’a pas non plus le cœur à la guerre. Le paradoxe de cette crise malienne, c’est qu’en même temps que les autorités maliennes se hâtent lentement pour négocier avec les djihadistes, elles sont conscientes que si guerre il y aura, elles ne pourront pas la faire, encore moins la gagner.

Maintenant que tout semble s’arranger pour leur permettre de sauver l’honneur, vont-elles enfin reconnaître le mérite du médiateur ? Difficile de répondre par l’affirmative.
Dans sa gestion de la crise malienne, le Blaiso se retrouve pratiquement comme dans le schéma ivoirien. Il a des rapports beaucoup plus fluides et plus faciles avec la rébellion représentée par le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) ainsi qu’avec les groupes islamistes armés (Ansar Dine, Mujao). Cette facilité fait logiquement peser sur lui des soupçons de proximité également avec la nébuleuse Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Logique mathématique : l’ami de mon ami est mon ami.
La méthode de médiation de Compaoré peut ainsi se comprendre comme une démarche qui privilégie le rapprochement avec les rebelles. On l’a d’ailleurs vu dans la crise ivoirienne où Guillaume Soro était considéré comme « le bon petit » du Blaiso jusqu’à ce qu’il devienne « le meilleur Premier ministre » de Gbagbo. Mais la Côte d’Ivoire n’est pas le Mali. En tout cas, le pari ne semble pas être le même.

Mais globalement, il tient à son schéma. En réussissant à convaincre les leaders des principaux groupes islamistes de s’engager sur le chemin de la négociation, il est en passe de réussir son coup. Mieux, il s’est fait rejoindre dans cette option par plusieurs de ses pairs et également par une partie non négligeable des clans qui gouvernent à Bamako. Ce n’est pas rien pour une médiation que l’on disait mal partie. Et aussi pour un médiateur qu’on voulait présenter comme controversé par une partie de l’opinion malienne et internationale. La question qui reste posée est celle de savoir que va faire le Blaiso d’Aqmi ou avec Aqmi (c’est selon).

Au-delà des accords et désaccords à Bamako et au sein de la Cedeao, l’inconnue de la sortie de crise au Mali reste et demeure la position d’Aqmi. Jusque-là, tout le monde se complait en conjectures et plans de guerre. Mais personne n’est en mesure de dire clairement ce qu’on fait ou ne fait pas avec cette organisation. Et cela risque d’être un piège qui guette le Blaiso. A moins qu’il ne soit dans un deal secret avec Aqmi par puissance étrangère interposée.

Si jamais les négociations échouent et que la guerre devient inévitable, le Burkina devrait aussi redouter non seulement les effets collatéraux, mais aussi les représailles d’Aqmi. Certes, les troupes que le Faso s’apprête à envoyer ne seront pas en premières lignes sur le front, mais la responsabilité de l’Armée burkinabè ne sera pas moins engagée dans ce qui adviendrait après. Ceci expliquerait ce qui apparaît comme l’obsession de Compaoré pour une sortie négociée. La paix qu’il veut à tout prix pour le Mali ne serait, en fait, que pour le Burkina d’abord.

Dans cette logique, on comprend toute la sollicitude dont il entoure les « barbus » qui vont et viennent à Simonville comme ils veulent. Normal aussi que cela ne plaise pas vraiment à Bamako qui s’insurge légitimement contre le fait que le voisin Burkinabè offre le gîte et le couvert à ceux qui sont la source de ses problèmes. Mais ainsi vont les relations entre les Etats. Comme le Général de Gaulle, le Blaiso a bien compris que les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts. Espérons seulement que ces intérêts sont bien compris et profiteront à tous les Burkinabè. Et surtout que le Mali retrouve la paix (laafi), rien que la paix (laafi bala).

F. Quophy

Journal du Jeudi

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Vos commentaires

  • Le 16 novembre 2012 à 08:31, par Le PDG En réponse à : Le Blaiso et barbus : Entre laafi bala et Mali là-bas

    Merci je tire mon chapeaux a mon Président le Blaiso,c’est sa on appel un garçon.Vraiment le Blaiso vous êtes vraiment le fils de ton père !!!!J’ai plus rien a ajouté.Bon Vent a Vous Excelence

    • Le 16 novembre 2012 à 15:18, par lefaso.net man En réponse à : Le Blaiso et barbus : Entre laafi bala et Mali là-bas

      Trop respecté. c’est votre rôle mais que l’affaire soit claire. que le processus s’accélère et que le Nord mali soit libéré le plus vite possible.

  • Le 16 novembre 2012 à 09:16, par Wendin En réponse à : Le Blaiso et barbus : Entre laafi bala et Mali là-bas

    Tout ca c’est bien , mais derrière ce visage enturbané, comment reconnaitre ce gars demain , quasiment impossible.
    En tout cas, la negociation est mieux que la geurre donc , bon courage à vous cher Président.

    En plus exigez d’eux la treve des mutulation et lapidation le temps qu’une solution soit trouvée sinon,pendant tout ce temps , des gens en meurs.

    Quand votre temps permettra,penchez vous sur les soucis locaux de burkinabe aussi svp.

    Merci à vous ;

  • Le 16 novembre 2012 à 10:14, par Jilkiemdé En réponse à : Le Blaiso et barbus : Entre laafi bala et Mali là-bas

    Mon président fondateur est très malin. Il est entrain de préparer son fief après 2015. un vrai no-man-land au cas où certaines personnes voudraient le passer de l’autre coté de la barre. Il nya pas de plus stratège que notre leader éclairé, grand visionnaire qui se soucie tant de mon peuple. mais avant tout, il lui faut au moins 2 ans après 2015 pour terminer les nombreux œuvres gigantesques qu’il a entrepris. Bon courage notre guide

  • Le 16 novembre 2012 à 10:30, par patrie-H En réponse à : Le Blaiso et barbus : Entre laafi bala et Mali là-bas

    Ne dit-on pas que qui se ressemble finiront par se rassembler, c’est vraiment dommage ; le Burkina, de 1987-98 a connu des crimes odieux ; jamais la mémoire d’homme intègre n’a connu de telles barbaries et le Burkina d’aujourd’hui est devenu un terrain de jeu pour les personnes de mœurs douteuses et de mains et pieds souillées de sang qui foulent notre sol aussi facilement.

  • Le 16 novembre 2012 à 11:27, par ben En réponse à : Le Blaiso et barbus : Entre laafi bala et Mali là-bas

    bonjour ce comme ça k att a commence avec les islamiste . mais on vera si blaise peut tenir vive le mali

  • Le 16 novembre 2012 à 11:49, par Fanne En réponse à : Le Blaiso et barbus : Entre laafi bala et Mali là-bas

    Félicitation à Blaiso. Vous êtes formidable. La paix est toujours mieux que la guerre. Bon vent à vous et que Dieu vous bénisse.

  • Le 16 novembre 2012 à 12:24, par Le PDG En réponse à : Le Blaiso et barbus : Entre laafi bala et Mali là-bas

    Malgré les accusations gratuits,et les injures de certaines personnes ki ne connaissent rien,le Blaiso fonce et il va même réussir sa mission que bcp pense que sa sera un échec. J suis très fier de cet Homme la,il est vraiment impressionnant a mon point de vue.COURAGE A VOUS EXCELLENCE ET MERCI POUR TOUS

  • Le 16 novembre 2012 à 14:24, par la verité En réponse à : Le Blaiso et barbus : Entre laafi bala et Mali là-bas

    s il est copin avec ses gas la s est normal .on dit qui s ensemble se ressemble.l orsqu on vas les bombarder et les attraper ils diront que les burkina est complice des^prise d otage.donc la guerre ne nous arange pas.

  • Le 16 novembre 2012 à 14:56, par Vision2015 En réponse à : Le Blaiso et barbus : Entre laafi bala et Mali là-bas

    MR le president pensez à nous aussi les burkinabés, la population neurt dans les hopitaux sans soins

  • Le 16 novembre 2012 à 16:34 En réponse à : Le Blaiso et barbus : Entre laafi bala et Mali là-bas

    c’est pas ça le vrai problème Blaise ce que tu gais est bon, mais regard ton propre Pays au lieu de prendre tout ton tem restant pour cherche la paix dans les autre Pays. prend ce temp là passe dans les CMA, Hopito, CSPS tu vera le vraix problèm. c’est pas que tu travail pas mais qu’il pleut ou qu’il niège le serpen reste même serpen.

  • Le 16 novembre 2012 à 17:01, par article 37 En réponse à : Le Blaiso et barbus : Entre laafi bala et Mali là-bas

    J’ai un avis que beaucoup de personnes ne partagent pas, mais je l’émets tout de même parce que la vérité est l’endroit où ça fait le plus mal.
    Si vous négociez avec les barbus, il vous tiendront par la barbe. Il faudra leur montrer que les autres avent aussi utiliser la violence, qu’ils sachent qu’elles peut être utilisée, qu’ils restent tranquilles.

    Un barbu est un barbu.

  • Le 18 novembre 2012 à 17:48, par Tinguinbiga En réponse à : Le Blaiso et barbus : Entre laafi bala et Mali là-bas

    Je pense qu’il est temps de serveillez notre teritoire j’ai peur si j’etait a coté mais !
    il y a des infiltrez dans nos pays chez freres ouvrez les .

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