A l’orée des élections couplées qui vont se tenir au Burkina, le 2 décembre prochain, il serait intéressant que chaque candidat au « Pays des hommes intègres » puisse s’inspirer de l’action courageuse de ce maire. Ce n’est sûrement pas la seule manière de montrer qu’on est engagé pour sa commune ou son pays, mais il faut retenir, à travers cette action, toute la symbolique posée par ce maire.

Il a montré que pour améliorer les conditions de vie de ses concitoyens, il faut se battre jusqu’à la dernière énergie. Cela tranche d’avec certains politiciens dont le premier objectif, lorsqu’ils sont élus, est de se remplir les poches et de « se chercher ». Il faut avouer que ce maire, en bravant le froid (il s’est établi sous une tente), et en refusant de s’alimenter pendant quatre jours pour sa commune, redonne de l’espoir aux citoyens. Son acte vient rappeler que le bulletin de vote posé dans l’urne sert à quelque chose.

Que la personne à qui l’on confie son destin peut aller jusqu’au sacrifice suprême pour sauver sa communauté. Eh oui, tel devrait être le vrai sens de l’engagement politique. Car, ne fait pas la politique qui veut, mais qui peut ! Si tu n’es pas capable de te sacrifier, d’avoir le sens de l’intérêt public, alors tu n’es pas fait pour la politique. La vie publique, c’est un don de soi, c’est sacrifier ses intérêts individuels au profit de ceux de la communauté. Certains diront que c’est du cinéma, mais en attendant, l’acte de M. Gatignon a, néanmoins, soulevé en France, le débat sur le financement des communes. Par ailleurs, le ministre délégué français à la ville, François Lamy, s’est engagé à ce que Sevran touche, d’ici à la fin de l’année, 4,7 millions d’euros de l’ANRU. « Au final, ça devrait lui suffire pour boucler son budget », a assuré le ministre. C’est ainsi que l’Assemblée nationale française a voté, mardi, une hausse de 50 % en 2013 de la Dotation de développement urbain (DDU) bénéficiant aux 100 communes les plus pauvres, qui va passer de 50 à 75 millions d’euros, comme annoncé lundi soir par Matignon, face à la grève de la faim du maire de Sevran.

Même s’il juge cela insuffisant, il peut au moins se targuer d’avoir fait bouger les lignes, un tant soit peu. Et du même coup, il redonne de la noblesse et du vrai sens à l’engagement politique. Il montre qu’être un mandataire du peuple signifie, avant tout, servir et non se servir !

Raphaël KAFANDO

Sidwaya