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Coopération : « Le Burkina à beaucoup évolué grâce à la paix qui y règne » dixit Jean Paul Grollemund, Consul Honoraire du Burkina Faso à Lyon.

Publié le lundi 12 novembre 2012 à 13h39min

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Coopération : « Le Burkina à beaucoup évolué grâce à la paix qui y règne » dixit Jean Paul Grollemund, Consul Honoraire du Burkina Faso à Lyon.

Il est un grand ami du Burkina Faso qui se bat depuis plus de vingt ans pour le développement du pays des hommes intègres. Il est aussi un pacifiste qui œuvre pour la paix et contre la division des peuples. Lui c’est Jean Paul Grollemund Consul Honoraire du Burkina Faso à Lyon (France) pour la région Rhône-Alpes. En séjour au Burkina Faso dans le cadre du SIAO, il a bien voulu nous accorder l’entretien suivant. Le Consul nous parle avec passion du Burkina et de son Président Blaise Compaoré mais également des projets passés et à venir dont il a contribué à faire bénéficier notre pays (entretien du 03 novembre 2012 à Ouagadougou)

Le Soir : Pouvez-vous vous présenter au public burkinabé ?

Jean Paul Grollemund : Je suis Consul Honoraire du Burkina Faso à Lyon pour la région Rhône-Alpes. J’ai été nommé en Août 1989 cela fait donc vingt trois ans. Je suis maintenant le doyen des Consuls Honoraires du Burkina. J’exerce une activité libérale d’expert comptable et de commissaire aux comptes à Lyon. J’ai également travaillé de nombreuses années comme consultant international en Afrique Francophone pour les organisations internationales. Je continue toujours à exercer en tant que professionnel libéral dans mon cabinet à Lyon.

Quel âge avez-vous ?

J’ai soixante neuf ans

Dans quel cadre vous êtes au Burkina Faso ?

Je viens plusieurs fois par an au Burkina Faso. J’assiste à toutes les grandes manifestations (SIAO, FESPACO, etc…). J’amène souvent avec moi des personnalités Lyonnaises et de Rhône-Alpes pour connaitre les réalités économiques et politiques du Burkina Faso. Je suis venu dernièrement avec François Turcas Président des petites et moyennes entreprises de la région de Lyon (cette confédération regroupe vingt mille entreprises) pour développer les activités économiques entre Lyon et le Burkina Faso. Le Président de la chambre des métiers de Lyon est venu également rencontrer les artisans et la chambre de commerce de Ouagadougou. Un opérateur économique Lyonnais va bientôt construire une usine au Burkina Faso pour fabriquer des chaussures et les vendre en Europe par le biais d’internet.

Peut-on savoir le nombre de burkinabé à Lyon ?

J’estime la population burkinabé à Lyon à trois cent personnes et à cinq cent pour la région Rhône-Alpes. Ils sont regroupés dans une association. Ils sont peu nombreux par rapport à la communauté Sénégalaise ou Malienne à Lyon.

On sait que vous investissez beaucoup

Il y a une coopération très forte et très dense entre la région Rhône-Alpes et le Burkina Faso. Cela est dû à la venue du Président Blaise Compaoré cinq fois dans la région de Lyon. Ces visites ont contribué à une coopération très active et très efficace. La coopération la plus importante est celle de la région Rhône-Alpes avec la région du Houet (un million d’Euro par an soit six cent cinquante cinq millions de francs CFA). Une autre coopération très ancienne est celle de la ville de Lyon et du Grand Lyon avec Ouagadougou (300 000 à 400 000 Euro par an).

Cette coopération a été initiée par Michel Noir ancien Maire de Lyon, elle a été suivie par Raymond Barre et amplifiée par Gérard Collomb Sénateur-Maire de Lyon. Les villes de Grenoble, de Saint Etienne ont des contrats de partenariat avec le Burkina Faso. Les universités Lyonnaises ont également des coopérations avec l’Université de Ouagadougou. Le Président du Faso Blaise Compaoré a été fait Docteur Honoris Causa de Lyon3. L’AS Saint Etienne a créé un centre de formation sports-études à Matourkou (à côté de Bobo Dioulasso). Germain Sanou gardien de but fait partie de l’effectif professionnel de Saint Etienne.

Dans le futur d’autres joueurs formés dans ce centre joueront dans l’équipe professionnelle de l’AS Saint Etienne. Il y a aussi une coopération au niveau médical (hôpital de Saint Jean De Dieu à Lyon avec l’hôpital psychiatrique de Bobo Dioulasso). De multiples coopérations existent entre des petites villes de Rhône-Alpes et le Burkina Faso. Tout ceci permet de conclure que la coopération décentralisée est très active. Le moteur principal de cette coopération provient du soutien et de l’engagement du Président du Faso et du peuple burkinabé dont le sérieux dans le travail bien fait emporte l’approbation de tous.

Existe-il des projets en cours ?

Il y a beaucoup de projets en cours puisque que ce sont des projets qui courent sur plusieurs années.

Est-ce qu’il y a un projet qui vous tient à cœur ?

Tous les projets me tiennent à cœur. On va construire avec le Rotary Club deux forages dans un petit village. En ce moment une délégation de Limonest (ville à côté de Lyon) est venue célébrer le vingtième anniversaire du jumelage Limonest Boura.

Quel est l’état des relations entre la France et Burkina Faso ?

Les relations entre la France et le Burkina Faso sont excellentes. Le Président du Faso est venu en France il y a quelques semaines et a rencontré le Président François Hollande.

Vous-même vous êtes pacifiste ?

J’essaie par ma fonction de mettre en relation un certain nombre de personnalités afin de mieux connaitre et comprendre la culture de chacun. Le Burkina Faso est un pays stable où les avancées démocratiques sont importantes et où la paix règne. Le peuple burkinabé est un peuple qui travaille avec acharnement malgré le peu de ressources. Ce sont ces valeurs que je veux faire connaitre aux Lyonnais et aux Rhône-Alpins.

Selon vous quelles sont les causes des conflits en Afrique ?

Il y a des conflits en Afrique mais aussi dans le monde entier (Asie, Amérique du Sud, Proche Orient, etc...). Les causes de ces conflits proviennent souvent d’un manque de dialogues entre les hommes et les peuples, ou de discours de haine comme celui du Front National en France.

Revenons en Afrique de l’Ouest…

Je prendrai comme exemple la crise du Mali. Je veux d’abord saluer le travail du Président du Faso pour la Médiation qu’il apporte dans ce conflit après avoir œuvré pour la paix dans de nombreux pays de la sous région (Togo, Côte d’Ivoire, Guinée Conakry, Guinée Bissau, etc…). Je pense que la meilleure solution consiste à dialoguer avec les différentes parties au conflit et n’utiliser la force qu’en dernier et ultime recours. Il faut privilégier le dialogue. Nous voyons maintenant les effets de guerre en Libye, en Irak, en Afghanistan… Les conséquences sont désastreuses. Le printemps arabe existe-il toujours ? Il faut souhaiter trouver une solution rapide à la crise Malienne afin que ce conflit n’entraine pas des conséquences désastreuses dans les pays de la sous région.

Comment est ce que vous trouvez le Burkina Faso ?

Avant le sommet France-Afrique de 1994, Ouaga 2000 se composait de quelques bâtiments et d’une vingtaine de villas. Presque vingt ans après des immeubles, des complexes hôteliers, des échangeurs ont fait de Ouaga 2000 un quartier moderne. Il en est de même pour le Burkina Faso. Ce pays à beaucoup évolué grâce à la paix qui y règne et grâce aux institutions démocratiques qui ont été implantées. Il y a une liberté de la presse qui est saluée par de nombreux observateurs. Les prochaines élections municipales et législatives seront faites avec des moyens biométriques ce qui est l’une des premières en Afrique. Je pense que le Burkina Faso est un pays émergent. Les projets économiques futurs sont ambitieux. La mise en œuvre de la SCADD (Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable) en est un exemple. Je suis optimiste pour l’avenir du Burkina Faso.

Votre mot de fin

La mise en place par le Président du Faso d’une démocratie doit permettre de développer l’économie du pays dans les années à venir. Ceci est dû à la paix qui règne dans ce pays et à la volonté du Président de faire du Burkina Faso un pays émergent.

Interview réalisé par Lookmann Sawadogo et Ousmane Tiendrebeogo
Retranscrit par Ousmane Tiendrebeogo

Le Soir

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