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Il faut le dire : Gestion des parcelles à Bobo , de la patate chaude aux mains des futurs maires

Publié le jeudi 8 novembre 2012 à 00h27min

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L’arrondissement de Konsa dans la commune de Bobo-Dioulasso avait publié, le 28 octobre 2012, une liste d’attributaires de parcelles dans les secteurs n° 21 et 18 de la ville. Aussitôt affichée à la mairie, cette liste a été arrachée par des mécontents et a donné lieu à des manifestations de colère. Face aux remous de mécontents, le gouverneur de la région des Hauts-Bassins a fait un communiqué suspendant l’affichage des listes d’attribution de parcelles à Bobo-Dioulasso. Ce communiqué précisait que les publications ne reprendront qu’après le 2 décembre 2012, c’est-à-dire après les élections municipales et législatives.

A Bobo-Dioulasso, on s’interroge sur l’opportunité de la publication de ces listes, surtout à l’orée des élections municipales et législatives couplées, en une période sensible où le moindre petit incident peut être source de manifestations violentes. Cette situation a révélé que malgré les campagnes de sensibilisation, l’incivisme continue son petit bonhomme de chemin et l’autorité publique continue d’être bafouée.

Elle a également mis à nu les nombreuses suspicions de gestion scabreuse des parcelles dans le Konsa et dans la ville de Bobo-Dioulasso. Si du côté de l’arrondissement de Konsa, aucune explication officielle n’est venue justifier cette publication au forceps, l’on peut cependant épiloguer sur les raisons d’une telle initiative. La première émanerait du souci des premiers responsables dudit arrondissement de satisfaire les demandes en parcelles de la population, et espérer ainsi engranger des voix lors des élections municipales à venir. La deuxième raison, est que les responsables entendent par cette publication, respecter les promesses et engagements qu’ils ont pris avec certaines personnes.

En rendant la liste publique, ils se dédouanent ainsi vis-à-vis de ceux-là mêmes avec qui ils ont pris ces engagements, quitte à ces derniers de prendre leur responsabilité. Le message semble avoir été compris par les intéressés qui, dès la publication, ont pris soin de relever les références de leurs parcelles et, avec l’aide de certains agents, se sont rendus sur le terrain pour reconnaitre ces parcelles. Enfin, comme troisième raison, il se peut aussi que Konsa ait été un ballon d’essai.

Dans le meilleur des cas, les autres arrondissements allaient publier à sa suite leurs listes. Toujours est-il que la mesure de suspension et de la reprise des listes après le 2 décembre 2012 suscite en ce moment de nombreuses questions. Est-ce la même liste contestée qui sera reprise après le 2 décembre ? Si tel est le cas, la mesure de suspension apparait inefficace car les attributions de parcelles ont toujours suscité des remous. Ne fallait-il pas gérer la situation telle quelle, le mal étant déjà fait ? De toute façon, ceux qui ont manifesté leur mécontentement reviendront encore en force si jamais la même liste est reconduite.

Faudrait-il donc la remanier ?

Que deviendront alors ceux qui ont vu leurs noms sur la première liste et qui ont déjà identifié leurs parcelles ? C’est dire que de ce côté-là aussi, il y aura des mécontents. Une situation difficile dont hériteront les futurs maires du nouvel arrondissement de Kou (où est situé le secteur 21), de Tonnoma (où se trouve le 18) et de la ville de Bobo-Dioulasso. Cette suspension a au moins eu le mérite de remettre dans les tiroirs les listes de parcelles qui circulaient sous les manteaux. Le lotissement du secteur 21(dans sa partie Belle-ville) a toujours créé des difficultés pour les maires qui se sont succédé à la mairie de Konsa.

C’est sous surveillance policière que les bornes du tout premier lotissement de ce secteur avaient été plantées en 1998. Avec la publication suivie de la suspension de la liste des attributaires des secteurs 21 et 18, la saga du lotissement à Bobo-Dioulasso est loin d’être terminée. La patate, il faut le dire, sera bien chaude aux mains des maires qui seront élus après le 2 décembre 2012.

Adaman DRABO

Sidwaya

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