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Tribune de la femme / Monique Adjonou, ancienne Faso académicienne : « Oumou Sangaré avait promis de… »

Publié le jeudi 8 novembre 2012 à 00h28min

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Tribune de la femme / Monique Adjonou, ancienne Faso académicienne : « Oumou Sangaré avait promis de… »

Monique est une jeune fille de moins de 25 ans. En 2008, sa passion pour la musique l’amène à participer à l’émission Faso Académie. Sacrée lauréate, cette distinction est farouchement contestée par les fans de l’émission qui y voient de la complaisance. Très touchée, elle avait décidé de tout abandonner. Mais la passion est plus forte. En attendant de sortir son album, elle joue à la choriste avec des professionnels de la musique.

Au titre des récompenses, Monique dit avoir reçu une antenne Canal Sat + abonnement, une moto et la promesse de la production d’un album. Juste ça ! « Une distinction contestée de vivre voix comme quoi, mon père aurait soudoyé le président du jury en ma faveur. Les gens ont tout dit sur moi. J’ai eu très mal. Je me demandais ce que j’avais fait de mal pour mériter un tel mépris. J’ai fini par comprendre que je ne peux plaire à tout le monde. Quelque soit l’acte que l’on pose, il ne peut être partagé par tout le monde », confiait Monique, à l’ombre d’un hangard dans une auberge à Bobo-Dioulasso.

Aussi, la touche particulière à l’édition 2008 était la promesse d’Oumou Sangaré. En effet, la diva de la musique malienne avait promis d’accompagner la lauréate dans sa carrière professionnelle. Mais rien n’y fit. « Je l’ai rencontrée une fois lors d’une manifestation à Ouagadougou, mais elle n’a pas eu le temps de me recevoir. La promesse est donc restée lettre morte. Mais, c’est la vie. Et nous sommes obligés de faire avec », soutient-elle.

Bénie avec deux arts !

Des doigts magiques pour illuminer la beauté féminine, Monique est d’une voix sensuelle, suave et séductrice. Elle chante les maux de la société, la vie. Et quand elle n’écrit pas de texte, n’est pas sur scène pour les chœurs, n’est pas en train de répéter, elle est dans son salon de coiffure pour rendre encore plus belle les femmes. Mais, dit-elle : « La musique prend plus de mon temps. Parce qu’après Faso Académie, j’ai continué à travailler ma voix. Pour cela, je travaillais avec l’orchestre Burkina Star. J’ai aussi travaillé avec Bill Aka Kora, Eugène Kounker, Sami Rama, Douden’j ». Faire du chœur l’amène sans doute à comprendre davantage la musique, ses bases, les interdits, à se perfectionner…, mais la championne 2008 de Faso Académy ne voudrait pas rester choriste.

Elle compte sortir son album au moment opportun. Monique veut devenir une grande artiste aux plans national et international. Déçue, voire écœurée, Monique a fustigé l’attitude de certains promoteurs de maisons de production. En effet, a-t-elle dit : « Après Faso Academy, je devais produire mon album. Et le studio dans lequel je devais le faire, m’a exigé un style de musique genre coupé décalé. Ce que je ne voulais pas faire. Le projet n’a donc pu se réaliser ».

Savoir s’habituer aux difficultés !

La musique est souvent dure pour la femme. Mais il faut s’y mettre. Tout le monde n’a pas la même façon de voir la femme. Certains te voient comme leur collègue, mais d’autres pensent autrement, du genre : est-ce que je ne vais, est-ce que je ne vais… D’autres difficultés et pas des moindres existent et auxquelles il faut s’habituer pour pouvoir avancer. Mais tout cela permet de grandir, de relever les défis….Je dis souvent qu’il revient à la femme de faire comprendre à certains hommes qu’ils ne sont que des collègues.

La femme, à son avis, est celle qui ne se donne pas, comme peuvent penser certains, mais quelqu’un qui peut. Elle dit n’avoir pas de projet, mais souhaite tout de même être accompagnée par des professionnels de la musique, pour la réalisation de ses rêves. Sami Rama, qu’elle appelle affectueusement maman, lui est d’un grand soutien. Monique est un cœur à prendre, mais dit-elle : « Par le public ».

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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