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A nous le Parlement et les mairies !

Publié le vendredi 2 novembre 2012 à 03h21min

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Le compte à rebours est plus que jamais engagé pour les candidats aux élections couplées du 2 décembre prochain. Dans quasiment un mois, les Burkinabè se rendront aux urnes pour désigner leurs représentants à l’Assemblée nationale, pour les élections législatives, et dans les localités, pour les élections municipales. En attendant, c’est branle-bas de combat et polémique.

C’est le sable qui l’a dit, les prochaines consultations électorales au « pays des Hommes intègres » ne ressembleront à aucune autre. D’abord parce que c’est la première fois qu’on marie, dans ce pays, et même en Afrique, des élections à vocation nationale et des élections à finalité locale. C’est aussi la toute première fois qu’après de longues palabres, on votera sur la base d’un fichier électoral biométrique. Une expérience nouvelle donc, que la Commission électorale nationale indépendante (Céni) du pugnace Barthélemy Kéré tient à réussir au moins au double plan de la crédibilité et de la transparence.

Premier examen de passage : l’enrôlement, que l’on peut juger de globalement satisfaisant, même si certains - et c’est normal ! - ont vu les choses autrement, faisant activement campagne pour une prolongation de l’opération. Après cette première étape suivie de la publication des listes, la Céni vient de réussir le deuxième acte majeur du processus en procédant, conformément aux dispositions de l’article 75 du Code électoral, au tirage au sort de « l’ordre dans lequel les emblèmes ou les photos des candidats sont disposés sur le bulletin unique ». La logistique est donc prête et/ou en marche pour qu’au sortir de ces premières élections couplées il n’y ait ni murmure de revendications, ni cris de détresse à la fraude.

Ni encore rechignement de candidatures illégitimes ou injustement validées ? Là, c’est toute une autre histoire. Et même toute une autre élection. La gestion des candidatures n’est en effet pas allée sans heurts dans les formations politiques, entraînant parfois la démission de certains militants. Entre bataille rangée de positionnement, coup de sang de candidats à la candidature recalés, polémiques autour de certains noms, les pions dansent le warba sur l’échiquier des faiseurs de rois, euh... de dépités, pardon, députés et de maires. Bon, conseiller municipal ce n’est déjà pas mal, mais premier magistrat de sa localité, ça sonne nettement mieux ! Et même Ousmane Guiro ne s’y est pas trompé. L’ancien directeur général des douanes, éclaboussé par une rocambolesque affaire de malles de milliards de francs CFA dévalués, est bien calé sur les listes du Congrès pour la démocratie et le congrès (CDP, au pouvoir), pour les élections municipales dans son village de Boulouga, commune rurale de Namissiguima, dans la province du Yatenga.

Un sacré exemple pour la lutte contre la corruption déclamée sur tous les toits et à tous les djembés par le pouvoir, alors même que certaines personnes épinglées par le rapport 2011 de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE) espèrent bien, elles aussi, squatter bientôt les travées de l’Assemblée nationale, écharpe d’immunité sanglée à la poitrine. On a même assisté - des élections uniques, à part, inédites... c’est le cas de le dire ! - à un combat de gladiateurs entre magistrats et avocats pour savoir quel magistrat a le droit de figurer, de droit, sur les listes électorales. Et même si on n’a finalement pas compris grand-chose à tout ce charabia magistralement électoraliste, l’essentiel est sauf : tout est dans le détachement.

Allez, zou, abordez ces consultations avec le maximum de détachement ! Et si l’occasion vous est donnée de ramasser au passage... « un guiro » dans une malle bien hermétique, ne vous privez surtout pas. Au pire, vous serez à l’abri jusqu’à votre troisième génération, ce qui n’est pas rien, au mieux, vous serez élu maire ou député, même si vous êtes dépités par tout ce charivari yélkayémaniaque.

Journal du jeudi

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Vos commentaires

  • Le 3 novembre 2012 à 00:52, par LeSageSage En réponse à : A nous le Parlement et les mairies !

    Pas vrai que GUIRO est candidat aux municipales dans son village ???? il pouvait tout de attendre que la justice se prononce sur son sort et se présenter dans 5 ans ou bien c’est de la provocation ????

    • Le 4 novembre 2012 à 08:26, par blacnickoss En réponse à : A nous le Parlement et les mairies !

      Ou est l’opposition pour s’opposer ? pour faire marches de protestations, pour interpeller l’opinion nationale et internationale ? Ou est-elle cette opposistion ??????????................Ils se foutent tous des gens. J’ai mal pour les intello Burkinabe...

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