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Chronique : Il était temps !

Publié le vendredi 2 novembre 2012 à 03h21min

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Enfin, le ministre des Enseignements secondaire et supérieur a fait diffuser un communiqué sur la déroute dans les établissements secondaires burkinabè. Il était temps, car au cours de la semaine, des SMS ont circulé sur les téléphones portables des élèves, les informant de la tenue d’une grève, suite à des arrestations et au décès de certains camarades.

Il était temps que quelqu’un s’exprime sur ce problème qui n’a que trop duré et qui commence à prendre des proportions inquiétantes. Ces derniers temps, l’on a l’impression qu’au Burkina Faso, les enfants ont plus de droits que de devoirs. Ils ont le droit de quitter les classes pour un oui ou un non, et le super droit d’empêcher ceux qui souhaitent travailler d’y rester. En effet, des individus, à moto, font le tour des établissements d’enseignement secondaire pour contraindre les élèves à abandonner les cours pour des raisons que ces derniers ignorent parfois.
Depuis les années 2000, ce phénomène est devenu récurrent dans nos écoles. Il suffit d’un coup de sifflet pour ameuter tout un établissement. Les raisons ? On n’en sait jamais trop.

Même ceux qui suivent le mouvement ne peuvent pas donner d’explication à ces agissements. « On nous a demandé de sortir », entend-t-on dire. « Ils sont venus nous gréver », répètent les plus petits qui ne comprennent rien à ces mouvements. Qui a décrété quoi et pourquoi ? Peu de manifestants peuvent le dire ? Ils sont simplement hors des classes, parce que les autres les y ont entraînés ou même contraints. Autant d’élèves questionnés, autant de réponses ! Des raisons fondées et infondées, des prétextes fallacieux, juste pour fuir des évaluations…

Ils sont sans limite dans leurs actions : jets de pierres, coups, menaces verbales…
Qui sont d’ailleurs ces jeunes qui ont un moyen de déplacement et qui ont suffisamment de carburant pour faire autant de distance par jour ? Les chefs d’établissements, las, les regardent, impuissants, vider les classes, au grand dam des enseignants qui ne peuvent que chercher à sauver leur tête. La grande déception vient de certains chefs d’établissements qui s’empressent de mettre les mômes hors du cadre scolaire et de fermer leurs portes, de peur de voir leurs infrastructures dégradées par les manifestants. De gré ou de force, tous les enfants sont mis dehors. L’école burkinabè vit le diktat de ces individus aux motivations peu connues des acteurs du système. En cas de dérapage, la responsabilité de qui est engagée ?

Et les parents d’élèves dans tout ça ? Ils restent aphones. Et que font les associations des parents d’élèves dans pareilles situations ? Là également, c’est le calme plat ! En effet, l’on a rarement vu des appels venant de parents d’élèves dans ce pays. Pourtant, leur voix compte et ils doivent aider à prévenir plutôt qu’à éviter des situations dramatiques. Ils n’ont pourtant pas hésité à lever le ton, quand ils ont été conviés aux concertations entre le président du Faso et les forces vives de la nation, pour dire qu’aucun enfant ne devrait encore tomber sous les balles d’un agent de sécurité. Pourtant, les enfants se retrouvent hors du cadre scolaire des jours durant, sans que personne ne cherche à en savoir davantage, encore moins à les y ramener.

Pourtant, ces violences ne profitent à personne, à commencer par les élèves, eux-mêmes. En 2011, ils sont descendus dans les rues pour réclamer « leurs examens de fin d’anné », compromis, en son temps, par la grève des enseignants.

Et dire qu’en ce début d’année scolaire, à peine les cours commencés, que ces mêmes élèves perturbent le déroulement normal des enseignements ! Se battre pour des causes nobles, se faire entendre quand il le faut et quand cela est justifié, est normal pour la jeunesse. Mais lorsque les comportements des élèves frisent le banditisme, il y a lieu d’agir à temps et chaque acteur a une responsabilité. Les mauvaises expériences doivent enseigner.

Assetou BADOH

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 2 novembre 2012 à 06:51, par El Profesor En réponse à : Chronique : Il était temps !

    En 2011 ils st sorti car leur camarade été tué. Ne mentez pas. Sachez q cè l’impunité qi a amené les élève ds la rue depui 99-2000.

    • Le 2 novembre 2012 à 11:09 En réponse à : Chronique : Il était temps !

      Voilà pourquoi pourquoi ^pour rendre justice à l’enseignant molesté, on a exlu des étudiants de Koudougou. Quand on veut justice, on rend justice

  • Le 2 novembre 2012 à 09:42, par Ram En réponse à : Chronique : Il était temps !

    Pourquoi l"Etat ne poste t-il pas des policiers devant les differents etablissements scolaires afin de prevenir tout cela ?on voit les flics en nombre en ville qui arretent a bout de champs les vehicules pour controle alors meme qu’il n’y a eut auccune infraction commise.mieux vaut les deployer dans les ecoles car ces differents mouvements anarchiques paralysent le systeme educatif et nous mettent en retard.Rien ne justifie cela.

  • Le 2 novembre 2012 à 10:27, par adama en italie En réponse à : Chronique : Il était temps !

    chers camarades eleves ,marchez tant que vous avez le droit de le faire.marchez pour chassez blaise compaore et sa bande afin d’avoir une ecole vraie et un avenir sur

    • Le 2 novembre 2012 à 12:30, par SERENITO En réponse à : Chronique : Il était temps !

      Ne serait-il pas préférable de dire "marchons" que "marchez" ? Parce qu’il ne faudrait pas rester chez soi et dire aux autres "allez-y", tout en chassant que en face, quoi que la marche soit fondée, il aura ceux chargés de faire respecter certaines prescriptions.
      Il est temps que chacun donne le bon conseil à son fils,frère,neveu,cousin...pour réellement sauver notre système éducatif.

      Je n’ai rien contre des marches pacifiques pour des raisons fondées,mais aujourd’hui il ya plus de grèves contre les devoirs et examens.

  • Le 2 novembre 2012 à 10:39 En réponse à : Chronique : Il était temps !

    Ce qui semble sûr c’est que cette situation trouble fait le jeu de certains politiciens qui souhaitent en profiter pour s’installer. Chaque parent doit être responsable et prévenir son enfant de la gravité de la situation et de la nécessité pour lui de penser à son avenir ; la grève et les troubles, surtout qu’il s’agit d’actions infondées, ne régleront rien. Le pouvoir devrait penser à chercher une solution stable et à long terme tout en maintenant la fermeté. J’ai dit fermeté pas répression tout azimut ! Mais, il faut savoir que dans la fermeté, il est possible qu’il y ait des dégâts, qu’il faudra accepter d’assumer. Chacun dans son rôle. Personne ne pourra reprocher au gouvernement ou aux forces de l’ordre le fait que dans le maintien de l’ordre face à des délinquants ou des vandales, fussent-ils jeunes, il y ait eu des pertes. Personne. Que chacun s’assume.

  • Le 2 novembre 2012 à 10:47, par NELSON En réponse à : Chronique : Il était temps !

    Ma sœur je vous comprend mais on ne peut combattre un phénomène qu’en s’attaquant à ses causes. Si ce n’est pas le cas vous perdez votre temps avec de tels écrits. Cette situation a commencé depuis 1998 avec l’assassinat de votre confrère NZ. Qu’a t-on fait de ce dossier. les élèves sortent parce que leurs camarades sont tombés sous des balles assassines sans qu’il n’y ait justice (flavien nebie, les eleves de garango...). Et c’est ces luttes la qui permettent a la presse de s’exprimer sans être inquiétée. Il faut donc combattre l’impunité à tout prix .

  • Le 2 novembre 2012 à 11:55, par Sucrette En réponse à : Chronique : Il était temps !

    Il faut reconnaître aussi que le politique utilise beaucoup les élèves qui, eux ne comprennent pas tous ce qui veut dire "grève" ! C’est domage et pourtant il faut vite trouver des solutions pour les années à venir sinon nous nous trouvons dans un cycle infernal et préjudiciable !

  • Le 2 novembre 2012 à 12:22, par Ibrahimo En réponse à : Chronique : Il était temps !

    Adama, c’est une faiblesse et un manque de personnalité que de rester dans l’ombre et demander aux innocents élèves de sortir pour chasser Blaise. apprends à t’assumer toi même. qu’on arrête d’utiliser les élèves pour combler notre incapacité à nous assumer et à faire face à nos responsabilités premières en tant que citoyen responsable. Un vrai patriote n’agit jamais sous couvert.Alors laissons nos enfants tranquilles à l’école =, c’est pas à eux de faire la politique à notre place. assumons nous pour nous même et pour la prostérité.

  • Le 2 novembre 2012 à 13:57 En réponse à : Chronique : Il était temps !

    Nos politiciens sont malhonnetes mais l’Histoire les rattrappe chaque fois. Ce regime aussi a manipulé des gens (enfants, élèves, etudiants, chefs traditionnels, militaires, religieux,......) pour arriver à ses fins. Il est au pouvoir depuis 25 ans, usé par une gestion désastreuse. Les militants sont fatigués et cherchent une voie de sortie honorable. Ils n’ont pas droit à l’amnestie, eux. Arretons la fuite en avant et affrontons notre destin avec courage. Toute autre situation conduit à retarder l’échéance.

  • Le 3 novembre 2012 à 08:40, par yaabi En réponse à : Chronique : Il était temps !

    Monsieur les ministres (MESS/MATDS) où étiez-vous depuis ce temps. Ces perturbations sont illégales et vous connaissez ceux qui ont commencé ce désordre. Renvoyez-les simplement à leurs parents pour éducation. Vous avez le devoir d’assurer la sécurité des enfants qui veulent apprendre plutôt que de couvrir des apprentis politiciens sans C... qui se cachent dans la savane du Burkina Faso. Les étudiants ne peuvent pas demander justice pour les autres et inpunités pour eux sous prétexte des conditions de vie et d’études difficiles.
    D’ailleurs où est la soi-disante société civile devenue muette tout d’un coup, il y a de quoi se poser des questions sur leur véritable moto. Au nom des franchises universitaires messieurs les ministres vous avez l’obligation de faire cesser ce désordre.
    PS : web master pas de censure cette fois-ci

  • Le 3 novembre 2012 à 19:33, par sandy En réponse à : Chronique : Il était temps !

    article très pertinent.sinon un jour ce sont les éllèves qui vont évaluer les prof.

  • Le 3 novembre 2012 à 23:00, par kass En réponse à : Chronique : Il était temps !

    Ma soeur, soit voit votre diplôme est d’une université exterieure, soit il date ! Si le systeme educatif agonise, il faut traiter la cause et non s’atarder sur les consequences.les ecoles et instituts privés sont animés par les enseignants du public. Il va de choix que des gens vivent de la guerre ! à qui profite les troubles dans les universités publiques ?

  • Le 4 novembre 2012 à 03:13, par Le meneur En réponse à : Chronique : Il était temps !

    arreter de mentir ! Nous sommes tous au courant de la situation des elèves et etudians au burkina.vu des situations universitaires et scolaires de notre pays, pensez vous que quelqu1 va galerer dans ces etablissements sans être agressif ?je vous assure que cest la galêre qui rend les elêves agressif alors donner a manger a celui qui a faim au lieu de le donné a boire

    • Le 4 novembre 2012 à 22:21, par Bay En réponse à : Chronique : Il était temps !

      il y a du laissé aller de la part du gouvernement, comment on peut comprendre des individus qui décident de quand faire cours ou de quand grêver, que l’Etat prenne ses responsabilités de renvoyer des gens ou de les matter quand il le faut, des gens ont connus des situations pires que ca , mais cela ne les a pas empêché de bosser et de reussir, vraiment c’est devenu la merde dans les écoles, depuis quand les élèves ou les étudiants prennent la place de la justice. de toute facon vos amis quis sont dans les universités privée ou à l’extérieur finirons pendant que vous etes dans la rue sifflet dans la bouche, qui perd.....

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