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Mali : La paix d’accord, mais la guerre d’abord !

Publié le dimanche 28 octobre 2012 à 21h41min

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Mali : La paix d’accord, mais la guerre d’abord !

« Qui veut la paix prépare la guerre ! » Donc, logiquement, qui veut la guerre prépare la paix. Alors que tout le monde attend que se déclenche enfin cette satanée guerre de libération dans un Mali occupé aux deux tiers par des islamo-terroristes, Djibrill Bassolé est allé porter le message de « Paix sur le Mali » de l’enfant terrible de Ziniaré aux autorités algériennes.

Personne (ou presque) n’y croit vraiment, mais le sinistre burkinabè des Affaires étranges, euh, étrangères, fonde « beaucoup d’espoir que les assises nationales qui ont été annoncées au Mali soient véritablement une occasion pour les Maliens de se retrouver, consolider leurs institutions et définir ensuite les différentes étapes de ce processus de transition ». Des assises annoncées depuis des mois et que l’on n’évoque plus, tellement les têtes sont toutes absorbées par la logique de la guerre. Mais l’enfant terrible de Ziniaré voit loin.

Après la guerre, il faut, dira encore M. Bassolé à ses hôtes algériens - « incontournables » dans la solution à l’équation malienne -, « aller vers des élections apaisées et acceptées de tous dans le but de doter le pays d’institutions stables ». C’est seulement ainsi que l’on pourra « régler de manière durable les problèmes que connaît le nord du Mali ». Alors, en avant pour la guerre et pour la paix !

Chapitre un donc, la guerre. Chaque camp s’active activement. D’après que les djihadistes, qui n’entendent pas se faire déloger cadeau, battent le rappel des troupes acquises à leur cause, qui affluent massivement du Soudan et du Sahara occidental. Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) - par qui le mal est arrivé -, qui dément cet afflux de djihadistes, reconnaît toutefois « qu’il y a depuis longtemps quelques Soudanais dans les forces du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest, l’un des groupes islamistes du Nord), dont l’un est au commissariat de Gao (l’une des grandes villes de la région) pour l’application de la charia ».

En tout cas, plusieurs témoignages font état d’une impressionnante invasion - des centaines - d’islamistes armés, venus gonfler les rangs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et de ses alliés (les islamistes du Mujao et d’Ansar Dine). Et prêts à tout pour contrer cette foutue intervention armée dont on dit qu’elle est imminente. « Ils veulent la guerre ? On va faire la guerre. C’est pourquoi nos frères viennent de partout. Ils viennent des camps de Tindouf en Algérie, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de partout ! », a martelé, pince-sans-rire, Habib Ould Issouf, l’un des dirigeants du Mujao à Gao, originaire du Niger, selon une dépêche de l’Agence France presse reprise par le quotidien français Le Monde. Coup de bluff ?

Si tout le monde parle de cette guerre censée mettre les occupants islamistes radicaux et autres narcotrafiquants hors d’état de nuire, on ne cerne toujours pas aussi bien ses contours. D’autant qu’il s’agit d’une opération difficile, à l’issue incertaine. Alors que le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, espère une reconquête du nord du Mali « dans les semaines qui viennent, avant la fin de l’année ou au détour de l’année », certains diplomates, plutôt sceptiques, estiment qu’« il ne faut pas compter sur une intervention avant l’été 2013 ». Il n’est donc pas exclu que la guerre... des nerfs perdure encore.

De quoi donner des ailes aux négociations et espérer régler cette « sale histoire » par le verbe ? On n’y compte plus trop. Mais l’enfant terrible de Ziniaré a plus d’un tour dans son sac de Docteur Honoré ès « difficilitations ». On peut encore rêver du... « processus évolutif » vers les fameuses Assises nationales, même par-delà le bruit des bazookas.

Journal du Jeudi

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Vos commentaires

  • Le 29 octobre 2012 à 08:39, par le petit broussard En réponse à : Mali : La paix d’accord, mais la guerre d’abord !

    Une guerre commandée au Mali n’arrange point notre pauvre Faso. Le Nord de notre pays risque de servir de champ de batailles. Comprenons que toutes les guerres africaines ne font du bien qu’aux autres qui exploitent les situations. D’ailleurs pourquoi tuer des gens parce qu’ils détruisent leur propres lieux de cultes ? Sommes-nous des saints pour défendre des mausolées ? Moi, je suis du nord Burkina et j’ai bien peur pour mon peuple. Je préfère qu’on laisse les maliens parlementer vers une véritable réconciliation. Une guerre fera d’autres déceptions et éloignera les gens entre eux et c’est ce que l’occident veut.

  • Le 29 octobre 2012 à 16:14, par gambo En réponse à : Mali : La paix d’accord, mais la guerre d’abord !

    Il est plus facile de commencer une guerre que de la finir. A bon entendeurs salut

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