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Autant le dire… : Monsieur le ministre, ç’a commencé !!!

Publié le mercredi 24 octobre 2012 à 23h10min

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Autant le dire… : Monsieur le ministre, ç’a commencé !!!

A peine les pluies et leur saison nous ont-elles tourné le dos que les feux de brousse ont royalement pris la relève. A peine les cérémonies et campagnes de reforestation, de reboisement ou de plantation d’arbres (c’est selon) ont pris fin avec leur relent purement publicitaire que les feux de brousse sont entrés avec fracas dans la danse. Sans publicité. Mais aussi visibles et dévastateurs comme d’habitude. Avec voracité, ils viennent ainsi dévorer jeunes arbres, herbes, sauterelles et autres rats, mêmes de petits oiseaux n’y échappent pas. Et noter bien que c’est par la faute de l’homme. Le même homme qui, il y a juste deux mois, voire un mois seulement, courait d’une cérémonie à une autre, d’une ville à une autre, daba ou pioche en main, criant sur tous les toits que pour lutter contre la désertification, il faut planter des arbres.

Et qui a ainsi mis en terre des milliers d’arbres sur toute l’étendue du territoire burkinabè. Des associations ont planté et revendiqué leur bosquet. Des institutions de la République, des ministères ont planté des milliers d’arbres afin de respecter un mot d’ordre donné au plus haut niveau de l’Etat. Des jeunes, des personnes âgées, des femmes comme des hommes, et même individuellement, ont planté des arbres de toutes les espèces. Malheureusement, ces arbres avec tous les efforts qui les ont accompagnés, sont en train de partir en fumée. Sous le regard impuissant de l’autorité ? Parce que tous ces planteurs d’une saison les ont-ils oubliés ? On peut bien y croire.

Sinon, comment comprendre qu’après un mot d’ordre donné au plus haut niveau de l’Etat pour « reforester » l’environnement et que tout le monde a semblé respecter, que le même environnement soit sitôt abandonné, surtout à la merci des feux de brousse. Pourquoi donc travaille-t-on ainsi ? A-t-on besoin d’être un spécialiste des questions environnementales pour comprendre et faire comprendre que la protection ou la sauvegarde de l’environnement est une question durable ? Comme exactement le stipule la dénomination du ministère en charge de cette question. Car en effet, on ne peut pas planter des arbres et les laisser mourir. Il faut les entretenir. De même, on ne peut pas planter des arbres et les laisser immédiatement après, consumer par les feux de brousse. Sincèrement, c’est à ne rien comprendre sur toute la ligne, puisque tout porte à croire qu’il n’y a pas de logique.

Les herbes par exemple constituent un élément important dans l’alimentation des animaux en saison sèche. Ce sont les mêmes herbes que nous brûlons aussitôt quand elles commencent à sécher. Et quand vient la saison sèche, point d’herbes pour nos animaux. Chaque Burkinabè, agriculteur étant un éleveur, ne sait plus comment faire pour alimenter le bétail. C’est dans ces conditions que certains éleveurs se retrouvent dans les quelques forêts qui nous restent encore comme végétation et faune. Ceux qui ne le peuvent pas se rabattent sur les champs des producteurs où il y a encore quelques tiges de mil, de maïs ou de cotonnier à brouter.

Conséquence, éleveurs et agriculteurs se bagarrent, en viennent souvent aux mains ou à la machette si ce n’est le fusil ou l’arc. De l’autre côté, les éleveurs imprudents qui se trouvent frauduleusement dans les forêts son traqués par les agents des eaux et forêts avec tous les risques pour les uns et les autres.

A dire vrai, il faut véritablement une bonne politique durable de lutte contre les feux de brousse. Sous la révolution, des brigades de lutte contre les feux de brousse étaient organisées dans chaque village. A défaut de trouver mieux pour le moment, pourquoi ne pas remettre çà. C’est dans l’intérêt de tous. Franchement, il est douloureux, même très douloureux d’assister impuissamment à des feux de brousse en train de dévorer la nature. Dont nous avons besoin pour survivre. Il faut faire quelque chose, Monsieur le ministre de l’Environnement et du Développement durable !!

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 26 octobre 2012 à 02:21 En réponse à : Autant le dire… : Monsieur le ministre, ç’a commencé !!!

    Consternant et inadmissible ! Prenez les mesures qui s’imposent pour non seulement stopper cette catastrophe et veiller à ce que ça ne se reproduise pas, mais surtout réparer les dégâts causés.

  • Le 27 octobre 2012 à 07:53, par sa majesté En réponse à : Autant le dire… : Monsieur le ministre, ç’a commencé !!!

    je pense que la population à besoin d’une sensibilisation serieuse.investir dans la lutte contre les feux de brousse, la divagation des animaux et la coupe abusive du bois me semble plus facile et plus efficace que ces multiples campagnes de réboisement.

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