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Il faut le dire : L’incivisme, un phénomène répandu dans la ville de Sya

Publié le mercredi 24 octobre 2012 à 23h09min

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La perte du sens de devoir citoyen, le non respect du code de la route, du patrimoine routier et la perte des valeurs éco-citoyennes sont des actes d’incivisme de plus en plus fréquents à Bobo-Dioulasso. L’incivisme peut s’entendre entre autres, comme la non-participation du citoyen à la gestion de la cité et le non respect de la chose publique. Partant de là, nous pouvons dire que l’incivisme est le comportement d’une personne qui se démarque des règles qui organisent la vie de la communauté, de la cité, notamment la loi et les conventions (respect des personnes âgées, de la vie des autres, la tolérance, la solidarité…). Pourquoi la perte du devoir citoyennes ? Pourquoi le non respect du code de la route et du patrimoine routier ?

Et pourquoi la perte des valeurs éco-citoyennes ? Les réponses à ces différentes questions se trouvent dans les valeurs sociétales que nous recevons dans nos cellules familiales depuis la petite enfance. Comment pouvons-nous avoir du dévouement pour la collectivité, respecter ses lois, ses conventions, respecter le bien public et rechercher l’intérêt commun, si les normes et valeurs sociales s’effritent de jour en jour ? Elles s’effritent dans les structures d’éducation et d’instruction de référence que sont la famille et l’école.

Il ne se passe en effet pas un seul jour, sans que l’on ne voie poser ou n’entende parler d’acte d’incivisme dans nos milieux de vie, que ce soit à la maison, dans les lieux de travail, de distraction ou dans la circulation… Les actes d’incivisme que l’on rencontre le plus souvent à Bobo-Dioulasso sont ceux portant atteinte aux règles de la circulation urbaine. Ils sont responsables de la plupart des accidents de la route. Ces comportements se résument au non respect de panneaux de signalisation, des feux tricolores et de la vitesse recommandée. Les actes d’incivisme sont à l’origine aussi bien des dégâts que des pertes en vies humaines. Par exemple, la mort de Yves Kohoun le 1er mars 2012 suite à la sortie des forces de l’ordre au secteur 15 de Bobo-Dioulasso, a donné lieu à une manifestation des habitants dudit quartier.

Ces derniers se sont ainsi violemment pris au parc automobile du gouvernorat de la région des Hauts-Bassins, en incendiant plusieurs véhicules qui s’y trouvaient. Egalement, les résidents de la zone nouvellement lotie du secteur 15 ont contesté la gestion du lotissement de cette zone, par des marches de dénonciation qui ont eu pour conséquences, la destruction des biens publics et privés. Si la Constitution burkinabé reconnait à tout citoyen le droit de manifester, il faut cependant dénoncer les actes de vandalisme qui contribuent à mettre notre cité en retard. Puisque chaque bien public détruit ou endommagé demande à être remplacé ou réparé, cela impose des dépenses supplémentaires pour le trésor public.

Lors du procès des manifestants du secteur 15 le 10 juillet 2012, les juges ont cherché à situer les responsabilités quant à la marche ayant entraîné la destruction des édifices publics. Le principal mis en cause, Salif Nabaloum a déclaré qu’il n’a eu aucune autorisation de la part de l’autorité, pour organiser sa manifestation. Les actions du groupe de Nabaloum s’inscrivent dans le même registre que celles des habitants du secteur 21 qui ont détruit la maternité Sylla Sanon, après la mort d’une parturiente dans ce centre de santé. La destruction des biens de l’Etat est un comportement qu’il faut bannir.

Il existe des voies légales pour rentrer dans nos droits et réparer les préjudices subis. D’aucuns pensent que ces voies auxquelles nous faisons allusion, à savoir la justice, sont inefficaces pour des raisons diverses. Il faut pourtant avoir confiance en la justice, car les acteurs qui ont en charge son fonctionnement travaillent d’arrache-pied pour satisfaire les populations et pour l’avènement d’une nation démocratique où règneront la paix et la sécurité des biens et des personnes.

Au regard des actes d’incivisme qui se multiplient à tout bout de champ, les autorités en charge des droits humains ont pris à bras-le-corps la question, avec des actions de sensibilisation à travers des messages radiodiffusés et télévisés, ainsi que par des conférences. Il faut espérer que les citoyens vont partager les valeurs véhiculées pour un monde de paix et de respect mutuel. De plus, il faudra introduire dans les programmes enseignés dans les écoles, des modules qui inculquent les valeurs citoyennes à la génération future.

Evariste YODA

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 25 octobre 2012 à 14:26, par farafina En réponse à : Il faut le dire : L’incivisme, un phénomène répandu dans la ville de Sya

    Cet article est le bienvenu.Moi , je vis au Luxembourg mais ce qui se passe au faso ne se passe nul a ailleurs . j’ai vecu dans beaucoup de pays européens mais le citoyen au faso croit qu’il n’a que de droit et pas de devoir et c’est dommage. Mais il faut reconnaitre que c’est la faute a nos autorités . Gouverner c’est aussi eduquer le peuple et faire assumer a chacun sa responsabité dans tous ces actes . Les autorités au faso sont des intelectuels mais ca ne suffit pas du tout pour gouverner un pays , une commune .... j’ai beaucoup de choses a dire mais je veux etre bref

  • Le 25 octobre 2012 à 23:27, par Le pharaon En réponse à : Il faut le dire : L’incivisme, un phénomène répandu dans la ville de Sya

    A qui la faute Mr le Journaliste ? Le comportement du peuple est fonction de la gouvernance établie. Alors, penser le changement ou changer le pansement ? Question à qui de droit.
    Bonne fête à toutes et à tous.

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