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Fait de chez nous : Le téléphone qui divise une famille

Publié le jeudi 18 octobre 2012 à 23h48min

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Le divorce entre Solo et Abdou est définitivement consommé. Un divorce qui a même divisé la famille en deux camps. Solo et tous les frères et sœurs qui sont nés de la même famille d’une part. Abdou et les siens d’autre part. Leurs oncles paternels ont tenté de leur faire entendre raison, mais ils restent tous sur leurs positions. Seules leurs mères se sont mises en retrait de la zizanie causée par Abdou. Solo est l’aîné de la famille. Depuis le décès de leur père, c’est lui qui pilote les questions familiales. La scolarité de tous ses frères, la ration familiale, la santé, l’électricité, l’eau… La famille vivait de l’héritage laissé par le défunt chef de famille. Solo et Abdou n’ont pas fait de longues études. Ils ont respectivement appris la maçonnerie et la conduite. Solo a souvent des marchés de construction. Mais, ils ne suffisent pas pour faire face aux besoins familiaux.

Abdou quant à lui, passe de patron en patron, car il est de nature difficile. Tous ses collaborateurs ont fini par casser leurs contrats de travail avec lui. Abdou est donc tantôt au chômage, tantôt en fonction. Nous sommes en fin de mois. Abdou est rentré d’un voyage. Il avait donc un peu d’argent sur lui. Il invite sa copine dans un bar de la place. Après plusieurs godets, il compose le numéro de Solo. « Grand frère, aujourd’hui, c’est le 31 du mois. C’est bien le délai pour payer la facture de l’électricité. J’espère que tu n’as pas oublié comme le mois passé ? ». Solo qui ne doutait de rien, a répondu à son petit frère sans arrière-pensée. Pour lui, Abdou voulait effectivement mettre la famille à l’abri de l’amende des 2000 FCFA, imposée à tout retard de payement des factures.

A peine qu’Abdou ait entendu la réponse de Solo, il a interrompu la communication et a déposé le téléphone portable sur la table sans « couper » la ligne. Et il s’est mis à le critiquer à sa compagne. « Tu sais, si je ne le lui rappelle pas, il va me faire payer 2000 FCFA cadeau. Je me saigne pour eux, mais ils ne veulent pas changer de comportement dans cette famille. Tu sais, même le mariage pompeux que Solo vient de faire avec sa « bordelle de femme », c’est moi qui l’ai financé. Malgré tout, leur maman sorcière passe son temps à me faire du « wack » avec des féticheurs. Notre mère nous a toujours dit que les Solo sont tous des enfants « bâtards » et qu’aucun d’eux n’est du sang de notre père. ». Solo a tout entendu, car il n’avait pas lui non plus coupé la ligne. Abdou a bien « lavé » ses frères et leur maman avant d’aborder un autre sujet. Le soir quand il est rentré de la ville, Solo a convoqué une rencontre familiale.

Mis devant les faits, Abdou n’a pas nié. La famille l’en a bien chamaillé. Apparemment, il n’y avait plus de rancœurs. Pourtant, depuis ce jour, la famille n’est plus soudée comme elle l’était auparavant. Une histoire qui traduit une fois de plus la prudence qu’il faut observer dans l’usage du téléphone portable.

Souro DAO

L’express du Faso

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