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Autant le dire… : Que vont devenir Roch, Simon, Salif et les autres ?

Publié le lundi 8 octobre 2012 à 01h50min

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Autant le dire… : Que vont devenir Roch, Simon, Salif et les autres ?

Il est tout à fait légitime qu’on s’interroge sur ce que vont devenir politiquement Roch Marc Christian Kaboré, actuel président de l’Assemblée nationale, Simon Compaoré, actuel maire de la commune de Ouagadougou, Salif Diallo (qui ne s’affiche plus fréquemment en public) et bien d’autres hommes politiques. Ceci est d’autant plus normal que ces hommes politiques qui ont bâti, avec d’autres, l’ossature de la IVe République ne briguent plus de mandat électif. Encore que là, et il faut le dire tout de suite, un mandat électif n’est pas le seul poste à travers lequel on sert son pays. Dans tous les cas, après avoir constaté que leurs noms ne figurent pas sur les listes des candidats de leur parti, il est tout à fait indiqué de savoir ce qui se passe ou qui pourrait se passer.

D’autant que, très récemment, on les accusait à tort ou à raison de vouloir créer un autre parti politique. En d’autres termes, de vouloir susciter la dissidence au sein de leur propre parti. Pour l’instant, cette hypothèse n’est pas avérée.

En effet, au lieu de s’interroger sur le devenir politique de ces « dinosaures » devenus conseillers politiques du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), c’est plutôt sur l’avenir des institutions qu’ils ont dirigées qu’il faut se pencher. En attendant, on pourrait également dire qu’avant eux, et dans ces institutions, il y a eu des gens qui les ont dirigées. Roch a remplacé à la tête de l’Assemblée nationale Mélégué Traoré. Malgré l’atmosphère dans laquelle ce dernier est parti, il a su se faire une place « au soleil ». Lui aussi avait remplacé Bongnessan Arsène Yé qui fut le premier président de l’Assemblée nationale de la IVe République. Pour ne pas le dire, il faut noter qu’il a assis les bases de ce qui est aujourd’hui l’Assemblée nationale du Burkina. Si Simon Compaoré n’a pas remplacé quelqu’un à la tête de la commune de Ouagadougou, il l’a fait ailleurs et c’est ainsi que quelqu’un viendra le remplacer à son tour.

Il est aussi bien important de s’interroger sur ce que va être un « politique » comme Salif Diallo. Après avoir fait et défait, refait et redéfait des situations politiques et les hommes qui les incarnaient, Salif Diallo pourra-t-il vivre sans la politique ?

Comme nous disions donc, il est sans doute plus indiqué de se poser la question de savoir ce que deviendra l’héritage qu’ils ont chacun laissé au niveau où ils ont servi leur pays. Roch March Kaboré, pour l’instant est le seul à avoir cumulé deux mandats à la tête de l’Assemblée nationale du Burkina sous la IV République. Avant cela, il est passé par plusieurs ministères dont le Premier. En principe, il ne lui reste plus rien à prouver car son parcours politique est éloquent. A son remplaçant à l’Assemblée nationale dans quelques deux mois, de lui emboîter le pas, à défaut de tracer sa propre trajectoire. C’est le plus sûr. Idem pour Salif Diallo. A la seule différence que son tempérament n’a pas permis à son « patron » de Blaise Compaoré de le placer partout là où lui Salif voulait. Il est en partie responsable de son parcours politique.

D’héritage, on se rappellera de lui comme de celui qui a malmené l’opposition. Ce fut son temps. Les choses ne devront peut-être pas se passer comme avant, si son parti trouve quelqu’un pour jouer le même rôle, mais avec plus souplesse.

A la place de Simon Compaoré, il faut trouver quelqu’un de suffisamment engagé comme lui, sinon plus, pour continuer à construire Ouagadougou. Car comme dit quelqu’un l’a dit : « face à une population rebelle comme celle de Ouagadougou, il faut une tête brûlée ».

En fait, comme tous ceux qui les ont devancés, ceux que l’avenir de la politique intéresse tant, trouveront les moyens de s’occuper utilement. Car, il me semble qu’il est parfois très intéressant de se mettre en marge, de regarder et non laisser faire, ce qu’on a soi-même entrepris et de voir le système évoluer, grandir et réussir. C’est une force dont seuls sont dotés les grands hommes.

L’Express du Faso

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